Piratages : Washington sanctionne Moscou |
Le président des Etats-Unis, Barack Obama, et le président de la Russie, Vladimir Poutine, s’entretiennent en marge du forum de l’APEC (Coopération économique pour l’Asie-Pacifique), le 20 novembre, à Lima (Pérou). BRENDAN SMIALOWSKI / AFP
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Le président des Etats-Unis, Barack Obama, a annoncé jeudi une série de mesures contre les services de renseignement russes, en représailles à l’ingérence présumée de Moscou dans l’élection présidentielle états-unienne. Parmi ces mesures figurent l’expulsion de trente-cinq agents des services de renseignement russes, qui ont soixante-douze heures pour quitter le territoire américain, et la fermeture de deux sites utilisés par ces services à New York et dans l’Etat du Maryland, près de Washington. Les services de renseignement russes, le GRU et le FSB, sont visés par des rétorsions économiques. A ces sanctions pourraient s’ajouter d’autres mesures, a précisé le locataire de la Maison Blanche, y compris des opérations secrètes dont le public ne sera pas informé. Barack Obama a également lancé un appel à une sorte d’union sacrée internationale pour faire revenir Moscou dans le droit chemin et l’empêcher de mener des mesures de déstabilisation dans des pays étrangers. Le Kremlin a rejeté« catégoriquement » ces « accusations infondées », affirmant que Washington voulait « détruire » ses relations avec Moscou et promettant une riposte « adéquate ». Le vainqueur du scrutin présidentiel du 8 novembre, Donald Trump, qui n’a cessé de répéter qu’il ne croyait pas aux accusations d’ingérence russe, s’est abstenu de critiquer les sanctions décidées par Barack Obama. Il est « temps de passer à d’autres choses plus importantes », a-t-il déclaré. Pour autant, beaucoup de responsables républicains ne partagent pas l’analyse de M. Trump et sont favorables à des sanctions contre Moscou.
L’administration américaine accuse la Russie d’avoir orchestré des piratages informatiques qui ont mené au vol et à la publication de milliers d’e-mails de responsables démocrates, brouillant le message de la candidate Hillary Clinton. M. Obama a ordonné qu’un rapport complet sur les piratages informatiques menés pendant la campagne présidentielle lui soit remis avant son départ, le 20 janvier. Nombre d’observateurs ont estimé que l’objectif des interférences russes était avant tout de saper la confiance dans la légitimité de l’élection américaine, pour affaiblir le futur gouvernement. Un rapport de la CIA qui a fuité dans la presse est allé plus loin, en suggérant que Moscou avait mené ces opérations dans le but de faire gagner le milliardaire, qui a souvent loué les qualités de dirigeant de Vladimir Poutine. Ces accusations ont eu un écho jusqu’en Europe, où la France et l’Allemagne doivent voter en 2017.
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