Un spectre hante le PS, la perte de la majorité de ses présidences départementales
Lors du 1er tour des élections départementales, les conseillers départementaux ont déjà été élus dans 149 des 2 054 cantons. Dimanche 29, un second tour aura donc lieu dans 1 905 cantons. Si dans 13 cantons ne reste plus qu’un seul binôme en lice, le second tour verra s’opposer deux binômes dans 1 614 cas, et trois dans 278.
Sur les 101 départements, 61 ont un président de gauche (PS et ses alliés au gouvernement). Combien leur en restera-t-il dimanche soir ?
Huit départements sont par ailleurs particulièrement à suivre.
En Corrèze, département de François Hollande, malgré une participation de 59,6 %, le PS n’a remporté aucun canton au premier tour alors que la droite en a déjà gagné 4 sur 19, dont 2 repris à la gauche.
Dans le Nord, bastion historique du PS, Jean-René Lecerf, sénateur UMP élu au premier tour est sûr d’être le prochain président du Conseil départemental.
La droite est arrivée en tête au premier tour dans l’Essonne dans 9 cantons sur 21 et elle est en ballottage favorable dans plusieurs autres. Le président sortant du conseil général, Jérôme Guedj, PS, risque de perdre son siège.
Le président communiste sortant du conseil général du Val-de-Marne, espère conserver ce bastion du PCF. Mais la droite espère gagner une bonne moitié des sièges. C’est le report des voix du Front national (maintenu dans 5 cantons) qui devrait déterminer l’issue de ce scrutin serré.
Dans le Vaucluse le Front national a réalisé ses meilleurs scores au premier tour en arrivant en tête dans 11 des 17 cantons.
Dans l’Isère la gauche a été éliminée dans 11 cantons sur 29. Le FN est arrivé premier dans 9 cantons, et se maintient au second
Dans les Pyrénées-Orientales le FN (31,4 %) est passé au premier tour devant le PS (24,2 %).
Enfin, le Finistère risque de basculer à droite après dix-sept années de majorité socialiste.
Le 9 avril, les syndicats ouvriers CGT et FO, la FSU et Solidaires appellent à la grève et à la manifestation contre la politique d’austérité du gouvernement Hollande-Valls, la loi Macron, le Pacte de responsabilité et la loi NOTRe de démantèlement du territoire de la République.
22 mars
Le rejet
Communiqué des secrétaires nationaux du POI
Les discours lénifiants, les paroles rassurantes, le brouillage généralisé du dimanche soir à la télévision n’y changeront rien : ce 22 mars 2015, un cap a été franchi.Un cap a été franchi dans l’expression d’un rejet général qui ne s’est laissé détourner par aucun chantage, aucune menace. Un rejet qui s’est exprimé dans l’abstention massive, tout particulièrement dans les cités ouvrières, dépassant les 70 % et même 80 % dans certains quartiers de la banlieue parisienne.Un cap a été franchi dans la marche à la décomposition d’un Parti socialiste soumis aux exigences des capitalistes et des banquiers. Un Parti socialiste qui parvient à l’exploit de permettre au Front national d’être en tête dans quarante-sept départements ! Un Parti socialiste dont la décomposition s’exprime symboliquement dans sa marginalisation dans le Nord, le Pas-de-Calais et d’autres régions ouvrières.Un cap a été franchi dans la décomposition et le rejet des institutions antidémocratiques. Quelle signification peut garder aux yeux du peuple le suffrage universel :
- Quand toutes les politiques des gouvernements successifs sont cadrées par les directives de l’Union européenne ?
- Quand le pacte de responsabilité et les contre-réformes découlent des engagements pris dans les traités européens qui s’attaquent à tous les droits ouvriers et démocratiques ?
- Quand le 49-3 est utilisé pour étouffer toute velléité d’opposition dans l’enceinte parlementaire ?
- Quand le gouvernement, impuissant à imposer le «dialogue social» qui intégrerait les organisations syndicales, persiste cependant à mettre les bouchées doubles dans les contre-réformes et les attaques contre la classe ouvrière et la démocratie ?
Sourds et aveugles à la révolte qui gronde de toute part, les dirigeants des partis institutionnels dissertent sur « l’apparition du tripartisme », sur la montée « contenue » du Front national, sur les « dégâts limités »… En réalité, l’écart n’a jamais été aussi grand entre ceux qui, « en haut », malgré ce rejet sans précédent, veulent continuer à gouverner comme avant et ceux qui, «en bas», n’en peuvent plus !Le pays est gros des plus grands bouleversements. Ce qui ne peut plus s’exprimer sur le terrain électoral cherchera inévitablement à se résoudre sur un autre plan. Il faudra bien que disparaisse la chape de plomb de l’Union européenne et de la Ve République, la chape de plomb de toutes les institutions qui, quelle que soit la couleur politique du gouvernement, imposent les diktats des capitalistes et des banquiers.Seule la classe ouvrière se mobilisant sur son propre terrain, avec ses organisations, et entraînant avec elle l’immense majorité de la population, les jeunes, les chômeurs, les travailleurs des campagnes, a la capacité d’ouvrir la voie à la rupture radicale à laquelle le peuple aspire. Seule, elle a la capacité de bloquer la marche à la destruction et de rétablir immédiatement comme priorités l’emploi pour tous, la garantie des salaires, des revenus, des pensions, etc.C’est toute l’importance de la grève interprofessionnelle et de l’appel à manifester le 9 avril contre le pacte de responsabilité et la loi Macron, lancés par les confédérations syndicales CGT et CGT-FO, avec la FSU et Solidaires.Paris, le 24 mars 2015Gérard Schivardi, Jean Markun, Daniel Gluckstein
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