Valls aux Français: encore des années de sacrifice
Par AFP | AFPAFP/AFP/Archives - Le Premier ministre Manuel Valls lors d'une conférence de presse le 4 décembre 2014
Le Premier Ministre Manuel Valls avertit lundi les Français que les sacrifices pour redresser le pays devront continuer pendant des années, dans une interview au journal espagnol El Mundo qui en fait "l'homme de l'année".
"Je ne veux pas dire aux Français que d'ici deux à trois ans nous en aurons fini avec les sacrifices", déclare le Premier ministre né à Barcelone au journal conservateur qui le présente comme "l'Espagnol qui veut changer la France".
"Nous devons faire des efforts pendant des années pour que la France soit plus forte, pour que ses entreprises soient plus compétitives et pour que son secteur public soit plus efficace, avec moins de coûts et moins d'impôts", explique-t-il dans une interview longue de trois pages.
M. Valls dit espérer un retour de la croissance dans les prochains mois, et "qu'avec plus de croissance, il y aura bien sûr plus de travail et qu'on pourra augmenter les salaires". "Mais l'effort pour parvenir à un Etat plus efficace, plus stratégique mais avec moins de coûts, devra continuer. Si d'ici deux ou trois ans nous avons plus de croissance et nous cessons nos efforts pour réduire la dépense publique, nous perdrons ce que nous aurons acquis".
Le Premier ministre se dit convaincu que les Français ont compris la nécessité des réformes et que la majorité du parti socialiste les approuve.
"Les Français en général sont en avance sur leurs dirigeants politiques, en ce qui concerne les réformes, les changements et leur disposition à l'effort", estime-t-il.
"La majorité des militants, des présidents de région, des maires, la grande majorité des représentants et des sénateurs socialistes approuvent cette politique. Depuis que je suis Premier ministre on dit "cette loi ne passera pas". Nous avons passé deux motions de confiance, tous les budgets et même la réforme des régions", souligne-t-il.
Quand El Mundo lui demande s'il se voit en candidat à la présidence de la République, il répond: "Non. De plus, comme Premier ministre je ne peux pas parler de ça (...) Si les Français qui me font confiance parce que je travaille comme Premier ministre, voient dans El Mundo que je parle d'une autre mission, ils me retireront leur confiance".
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