Grèce: violent chantage du FMI et de l’UE
Le premier ministre grec n’a pas obtenu le nombre de voix nécessaire pour l’élection d’un président de la République, le lundi 29 janvier. La Constitution prévoit dans ce cas la dissolution de l’Assemblée et de nouvelles élections. Elles ont été fixées au 25 janvier. Cet échec du gouvernement de coalition Nouvelle Démocratie (droite)- PASOK (socialiste) qui avait mis en œuvre le mémorandum dicté par la Troïka (FMI, BCE, UE), provient d’un rejet profond de cette politique qui a provoqué une chute de 25 % des salaires, un chômage massif.
L’effondrement économique rend le remboursement de la dette de 175% du PIB particulièrement douloureux : les nouveaux emprunts consentis par la Troïka ne servent qu’à payer les intérêts de la dette précédente aux banques. Le gouvernement s’est ainsi félicité d’avoir dégagé un excédent budgétaire en 2014. Les tranches successives de nouveaux crédits du FMI et de l’UE sont versés à une structure financière qui paye les intérêts de la dette en priorité, mais chaque nouvelle tranche n’est débloquée que si les exigences de privatisations et de baisse des salaires sont tenues.
Les sondages donnent Syriza en tête, ce qui compte tenu de la loi électorale lui donnerait un bonus de sièges lui permettant de constituer le gouvernement. Syriza a connu depuis 2010 une progression rapide car ce parti s’est opposé au mémorandum. Même si le leader de Syriza, Alexis Tsipras, a donné des gages à l’UE en se prononçant pour une simple renégociation du mémorandum, la TroÏka veut obliger la Grèce à appliquer tous les engagements des gouvernements précédents. Le FMI a donc immédiatement suspendu le versement d’une tranche de crédits en attendant le résultat des élections et le premier ministre a menacé son peuple du chaos s’il n’est pas reconduit.
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