Budget 2015 : Bruxelles accorde un répit à la France |
La Commission européenne a donné jusqu'à mars à la France, l'Italie et la Belgique pour faire de nouveaux efforts budgétaires et accélérer leur programme de réformes, après avoir jugé vendredi que leur projet de budget présentait des risques de non-conformité avec les règles européennes. Bruxelles "examinera leur situation au début du mois de mars 2015, à la lumière de la version définitive des lois budgétaires et des précisions attendues sur les programmes de réformes structurelles dont les autorités nationales l'ont informée par lettre le 21 novembre", a indiqué la Commission dans son avis sur les budgets de la zone euro. "Ces trois Etats membres se sont engagés, au plus haut niveau gouvernemental, à adopter et à mettre en œuvre, début 2015 au plus tard, des réformes structurelles propices à la croissance en vue d'améliorer la viabilité des finances publiques à moyen terme", souligne la Commission. Au printemps, tous ces pays, en particulier la France, s'exposent à des sanctions, un scénario encore inédit. Le cas français est le plus problématique : Paris prévoit un déficit de 4,3 % en 2015, au lieu des 3 % promis initialement, et un retour dans les clous seulement en 2017. Jusqu'ici, la deuxième économie de la zone euro l'a toujours échappé belle : non seulement elle a déjà obtenu deux délais pour ramener son déficit au niveau autorisé, mais elle a aussi bénéficié en octobre de la clémence de la Commission, qui aurait pu retoquer son projet de budget 2015. L'exécutif européen n'a pas sévi grâce à des mesures annoncées à la dernière minute par Paris. Mais le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici a mis en garde ce matin Paris. La Commission européenne n'hésitera pas à sanctionner la France si elle n'agit pas très rapidement sur le front des réformes structurelles... (Affaire à suivre) (Lire l'article de Patrick Roger et Cécile Ducourtieux : "Budget : Bruxelles accorde un délai de trois mois à Paris") |
"J'ai fait le choix de ne pas sanctionner. Il aurait été facile de punir les pays qui ne respectent pas les règles du pacte : il suffisait d'appliquer les procédures prévues. Mais j'ai choisi de les laisser parler. Et de les écouter", a expliqué Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne dans une interviewdonnée à plusieurs journaux européens dont "Le Monde", "La Repubblica" et "Le Soir". |
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Accord historique à l'OMC pour dynamiser le commerce mondial |
Après six mois de blocage, les 160 Etats membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ont donné jeudi leur feu vert au lancement d'un accord douanier historique visant à dynamiser le commerce mondial. Cet accord prévoit de simplifier les procédures douanières et pourrait, à terme, relancer le commerce mondial à hauteur de 1 000 milliards de dollars et créer quelque 21 millions d'emplois, dont 18 millions dans les pays en développement, selon les estimations d'un institut de recherches économiques de Washington, le Peterson Institute. L'accord douanier appelé accord sur la facilitation des échanges (TFA), a été conclu en décembre dernier à Bali, lors de la conférence ministérielle de l'OMC. Selon le calendrier adopté à l'époque, un protocole lançant la ratification de l'accord devait être adopté à Genève avant la fin juillet 2014. A la dernière minute, l'Inde a refusé de donner son accord, bloquant tout le processus. L'OMC fonctionnant sur la base du consensus, un seul Etat peut faire obstacle. L'annonce du compromis entre les Etats-Unis et l'Inde, le 13 novembre, sur le différend des stocks alimentaires, a permis de dénouer la situation. L'Inde a finalement obtenu les garanties supplémentaires qu'elle souhaitait concernant ses stocks alimentaires. |
Lorsqu'il entrera en vigueur, cet accord "sortira des millions de personnes de la pauvreté", a affirmé la commissaire européenne chargée du commerce international, Cecilia Malmström. "Cet accord va simplifier les procédures douanières dans le monde, raccourcir les délais et accroître la transparence. C'est une bonne nouvelle pour le commerce mondial, la croissance économique et le développement", a-t-elle affirmé. |
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Chômage : stable en zone euro, en hausse en France |
Dans la zone euro, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières s'est établi à 11,5 % en octobre 2014, stable comparé à septembre 2014, mais en baisse par rapport au taux de 11,9% d'octobre 2013, selon les données publiées par l'office européen des statistiques Eurostat vendredi matin. Parmi les Etats membres, les taux de chômage les plus faibles ont été enregistrés en Allemagne (4,9 %) ainsi qu'en Autriche (5,1 %) ; et les plus élevés, en Grèce (25,9 % en août 2014) et en Espagne (24 %). Ces taux sont établis sur les définitions recommandées par le Bureau international du travail (BIT). Il y a 18,395 millions de chômeurs dans la zone euro, estime Eurostat. |
Le chômage a accentué son rebond en octobre en France après sa baisse inattendue du mois d'août, progressant dans toutes les tranches d'âge, y compris chez les moins de 25 ans, qui bénéficient le plus des contrats aidés, selon les chiffres publiés jeudi par le ministère du travail. En deux ans et demi de mandat, le président François Hollande n'a connu que trois mois de baisse du chômage. Depuis mai 2012, 537 000 demandeurs d'emploi supplémentaires ont poussé la porte de Pôle emploi... |
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La SNCM en redressement judiciaire |
Le tribunal de commerce de Marseille a prononcé vendredi la cessation de paiement et le placement en redressement judiciaire de la compagnie maritime SNCM, qui dispose d'une période d'observation de six mois qui s'achèvera le 28 mai pour trouver un repreneur. L'état de cessation de paiement de l'entreprise est effectif depuis que l'actionnaire majoritaire Trandev, coentreprise entre Veolia et la Caisse des dépôts, a réclamé le remboursement de 117,3 millions d'euros d'avances de trésorerie, que la compagnie ne peut payer. Les syndicats estimaient que le placement en redressement judiciaire serait "un pas de plus vers la liquidation" de la Société nationale Corse Méditerranée. Le redressement judiciaire de la SNCM devrait s'achever par une cession totale ou partielle de la structure à des tiers, ou par une liquidation, puisque la troisième possibilité, un plan de redressement économique, paraît peu réaliste. |
La CGT a agité avant la décision du tribunal le spectre d'une "catastrophe sociale" sans précédent pour le port de Marseille et le risque d'un embrasement sur les quais. |
TEXTOS |
Club Med : le groupe de tourisme, qui fait l'objet d'une interminable bataille d'offres publiques d'achat (OPA), a vu son chiffre d'affaires annuel reculer de 1,9 % à 1,38 milliard d'euros et une nouvelle perte nette de 9 millions d'euros sur l'exercice 2013-2014. Il a souffert de la crise économique en Europe et des troubles géopolitiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
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Télécoms : Vivendi a annoncé jeudi avoir finalisé la vente de l'opérateur SFR au câblo-opérateur Numericable pour un montant d'environ 13,2 milliards d'euros, dont une partie sera affectée à la réduction de sa dette obligataire.
Grèce : la République hellénique a connu une croissance de 0,7 % au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent, a annoncé vendredi l'institut grec de la statistique, Elstat, confirmant sa première estimation publiée il y a deux semaines.
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"Nous jugeons possible une chute du cours à 60 dollars et en dessous, mais seulement au premier semestre, ou plutôt d'ici la fin du premier semestre [de l'an prochain]." |
Déclaration de Igor Setchine, l'homme le plus puissant du secteur pétrolier russe, dans un entretien à un quotidien autrichien. Il pourrait tomber à ce niveau de 60 dollars le baril d'ici à la mi-2015. Le président-directeur général de Rosneft, le premier producteur russe d'or noir, a ajouté s'attendre à voir la production pétrolière des Etats-Unis diminuer à partir de 2025 et il a prôné la création d'un conseil du marché pétrolier chargé de surveiller l'évolution des cours. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dont la Russie ne fait pas partie, a décidé jeudi de maintenir sa production à 30 millions de barils par jour (mbj). La décision de l'OPEP, malgré une offre surabondante, a été motivée par la crainte du cartel de perdre sa part de marché, a expliqué le ministre du pétrole koweïtien."Aujourd'hui, il y a beaucoup de concurrents, et l'OPEP pompe seulement 30 % de la production mondiale", a déclaré le ministre, Ali Omair. Cette décision a aussitôt entraîné une tempête sur les marchés. Le baril de brent de la mer du Nord échangé à Londres a chuté jusqu'à 71,25 dollars, son plus bas niveau depuis le 7 juillet 2010, perdant 6,5 dollars depuis la clôture de la veille. (Lire l'article de Jean-Michel Bezat) |
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La France échappe aux sanctions. Comment cette décision a été prise ? Récit…
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La France va échapper à l'opprobre de la Commission européenne pour son dérapage budgétaire. Du moins pour l'instant. Les responsables de la Commission vont le confirmer officiellement ce vendredi (28 novembre). En estimant que des efforts doivent être faits, mais que l'heure n'est pas aux sanctions. La décision est repoussée à début mars. L'Hexagone ne sera pas le seul à bénéficier de ce qui pourrait apparaitre, aux yeux de certains, comme une certaine mansuétude : l'Italie ou la Belgique, en mauvaise passe, pour leur dette échappent également à une procédure spécifique pour dette excessive.
Pas le bon moment
Au Berlaymont, le siège de la Commission, on estime ce n'était pas le moment, ni technique ni politique, de prendre une décision, que ce soit une mesure de sanction, une nouvelle recommandation ou un nouveau délai à la France pour se mettre en conformité avec les délais. Il « s agit de maintenir la pression », précise un bon connaisseur du dossier. La Commission estime que ce n'est pas le moment de donner plus de temps ni un autre objectif. Du coup, elle devrait répéter la phrase standard qui veut à la fois tout dire et rien dire : « Nous invitons le pays à faire des efforts supplémentaires pour atteindre les recommandations et les objectifs fixés. » Un message qui signifie demander plus efforts à la France. « C'est d'abord les efforts. Et ensuite on verra pour un délai supplémentaire ou d'adopter une nouvelle recommandation », explique un expert. Celle qui est en vigueur à l'égard de la France (qui fixe un objectif de 0,8 % de déficit structurel – hors inflation – et 2,8 % de déficit — apparaîit largement irréalisable).
Vingt heures de vol
Pour arriver à ce résultat, cela n'a pas été évident, surtout les derniers jours… En interne, on raconte. Il y a eu un débat à la Commission européenne pour savoir s'il fallait adopter des sanctions. Un débat mené à trois entre le président, Jean-Claude Juncker, le vice-président, Valdis Dombrovskis (chargé de l'euro et du dialogue social), et le commissaire Pierre Moscovici (chargé de l'économie). Ce débat aurait dû se poursuivre en Australie, en marge du G20, où Juncker et Moscovici avaient prévu de rencontrer Matteo Renzi (le premier ministre italien) et François Hollande (le président de la République française). La vie en décide autrement. Moscovici doit partir. Son père est mourant. Et le commissaire français décide d'aller à son chevet…
Dombrovskis, en père fouettard… |
Lu sur Bruxelles 2
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TITRES DE L'ÉCONOMIE |
Les Echos : Les tarifs de l'assurance vont encore grimper en 2015 |
Le Monde Economie : Chômage : la spirale infernale |
La Tribune : L'urgence de coproduire |
Financial Times : Le prix du pétrole plonge alors que l'OPEP teste la résistance de l'industrie du gaz de schiste des Etats-Unis |
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