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L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES n°312
Chien de garde
L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
A son vingtième jour, le massacre se poursuit.
Les images de Gaza rasée soulèvent l’horreur et l’indignation. Elles provoquent une mobilisation croissante dans le monde entier contre la barbarie.
Les grandes puissances multiplient sommets et rencontres pour tenter de contenir une crise dont les développements leur échappent. L’administration Obama s’inquiète de la mobilisation de l’opinion publique contre un déluge de feu rendu possible par le surarmement américain. Elle s’inquiète aussi de la résistance à laquelle se heurte sur le terrain l’intervention militaire israélienne et du soulèvement qu’elle provoque dans toute la Palestine historique, unifiant toutes ses composantes contre l’agression. C’est pourquoi elle tente de parvenir à un accord de cessez-le-feu. Mais elle se heurte à Netanyahou, engagé dans une fuite en avant, qui l’amène, ce 28 juillet, à menacer d’une « campagne longue », dans une logique exterminatrice.
Au bout du compte, les plus inconditionnels de l’intervention israélienne restent Hollande et le gouvernement français. Il faut que « la riposte soit proportionnée », avait déclaré, il y a huit jours, Laurent Fabius « notre » ministre des Affaires étrangères. Aujourd’hui, la macabre comptabilité établit le nombre de morts et de blessés à près 9 000 ; 250 000 Palestiniens ont été chassés de leur logement… C’est ce moment que choisit le gouvernement français pour interdire, à trois reprises, des manifestations de soutien au peuple palestinien !
L’entêtement de Hollande à s’afficher plus pro-israélien encore qu’Obama n’a d’égal que son acharnement — malgré le rejet qui le frappe et l’échec de sa conférence sociale — à vouloir imposer les mesures et contre-réformes exigées par le capital financier contre la classe ouvrière. Rappelons d’ailleurs que l’interdiction de manifestations de soutien à la Palestine a été précédée par l’interdiction du rassemblement prévu le 17 juin dernier à l’Assemblée nationale par les syndicats de cheminots en grève. Il n’y a pas de hasard : un gouvernement qui nie le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et prétend démanteler les droits et garanties collectives arrachées par la classe ouvrière est amené, inévitablement, à s’en prendre aux fondements mêmes de la démocratie politique.
C’est pourquoi il est important qu’un grand nombre d’organisations du mouvement ouvrier et démocratique, syndicales et politiques, aient pris la responsabilité d’appeler à manifester pour l’arrêt des bombardements et de l’agression. Le Parti ouvrier indépendant a participé et participera (sur ses propres mots d’ordre) à toutes les manifestations ainsi convoquées dans l’unité, pour : l’arrêt immédiat et inconditionnel des bombardements israéliens ; le retrait des troupes de la bande de Gaza ; la levée du blocus de Gaza qui affame le peuple palestinien ; l’ouverture des points de passage, notamment celui de Rafah ; et, enfin, la libération des militants arrêtés juste au début de l’offensive israélienne.
Par sa mobilisation, la classe ouvrière se donne les moyens de réaliser l’action unie, avec ses organisations et avec la jeunesse, pour combattre, faire reculer et défaire le gouvernement Hollande-Valls qui, dans ce domaine comme dans tous autres, agit comme un chien de garde des intérêts capitalistes contre les peuples.
(1) Selon un sondage, près de la moitié de l’opinion publique aux Etats-Unis, pourtant traditionnellement favorable à Israël, se prononce pour l’arrêt des bombardements.
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