Ukraine : l'opposition accepte les propositions
du président Ianoukovitch pour une sortie de
crise
La présidence ukrainienne a annoncé, vendredi, la conclusion d'un accord politique avec l'opposition, qui prévoit l'organisation d'élections anticipées.
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L'opposition accepte les propositions du président Ianoukovitch pour une sortie de crise. Ce dernier a montré des gestes d'apaisement, toutefois la prudence reste de mise enUkraine après les annonces de la présidence ukrainienne.
L'incertitude règne, vendredi 21 février, autour d'un éventuel accord entre le pouvoir ukrainien, l'opposition, l'Union européenne et la Russie, à l'issue de négociations marathon après un bain de sang à Kiev. Francetv info fait le point les dernières évolutions de la crise ukrainienne.
Ce qu'annonce le président ukrainien
Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a annoncé vendredi la tenue d'une élection présidentielle anticipée en Ukraine, un retour à la constitution de 2004 avec des pouvoirs présidentiels réduits et la formation d'un gouvernement d'unité nationale. Il répond ainsi à des revendications majeures de l'opposition, qui occupe depuis trois mois jour pour jour la place Maïdan au coeur de la capitale ukrainienne.
"En ces jours tragiques, alors que l'Ukraine a subi des pertes aussi lourdes, que des gens ont été tués des deux côtés des barricades, je considère qu'il est de mon devoir, à la lumière de la mémoire sacrée de nos morts, de déclarer qu'il n'est rien de plus important que la vie humaine", écrit-il dans une déclaration. Détaillant les mesures qu'il juge nécessaires pour mettre fin aux effusions de sang et rétablir le calme, il poursuit :"J'annonce que j'amorce des élections anticipées. Je lance aussi le processus d'un retour à la Constitution de 2004 avec un rééquilibrage des pouvoirs vers une république parlementaire. J'appelle au lancement des procédures pour former un gouvernement d'unité nationale."
Pourquoi faut-il rester prudent ?
Si les concessions de Viktor Ianoukovitch semblent importantes, elles pourraient toutefois ne pas être considérées comme suffisantes après les violences qui ont fait près de 80 morts depuis mardi. Un niveau de violence inédit pour ce jeune pays issu de l'ex-Union soviétique. Le président ukrainien n'a pas accédé à la principale exigence des manifestants occupant le centre de Kiev : sa démission. Il n'a pas non plus clairement précisé si ces annonces étaient le produit de la médiation européenne entamée jeudi et qui se poursuivait vendredi entre le pouvoir et l'opposition. Et le communiqué présidentiel ne donne aucun calendrier pour la tenue d'élection anticipée. La prochaine présidentielle était théoriquement programmée en mars 2015.
Les délégations européennes présentes à Kiev pour négocier n'ont pas exclu dans la matinée l'obtention d'un accord "temporaire". Mais elles semblent aussi rester très prudentes. Au moment des annonces de Viktor Ianoukovitch, le chef de la diplomatie polonaise, Radoslaw Sikorski, a réagi sur son compte Twitter, juste après avoir rencontré le président ukrainien. "Moment délicat concernant l'accord sur le règlement de la crise en Ukraine. Toutes les parties doivent avoir en tête qu'un compromis ne peut pas être satisfaisant à 100%" pour tous, a-t-il écrit. Dans un deuxième tweet, le ministre a précisé "être en route avec le ministre allemand Frank-Walter Steinmeier pour rencontrer les militants de la place Maïdan, afin de discuter du projet d'accord", négocié dans la matinée avec le président Ianoukovitch.
"La mission des trois ministres des Affaires étrangères [de l'UE] à Kiev visait avant tout à mettre fin à la violence et à l'effusion de sang. Ce but a été atteint. mais la route vers un accord est encore très longue", a aussi déclaré le Premier ministre polonais, Donald Tusk.
Et après ?
Les concessions de Viktor Ianoukovitch répondent aux demandes initiales de l'opposition, mais elles peuvent sembler aujourd'hui insuffisantes pour la satisfaire, après les récentes violences. "La mise à l'écart immédiate de Ianoukovitch et les poursuites contre lui pour meurtres massifs de civils doivent être la seule exigence du peuple, de l'opposition et de la communauté internationale", a par exemple déclaré l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko dans une déclaration publiée sur le site de son parti.
"Faire des concessions ne suffit pas, prévient un autre. On ne partira pas sans le renouvellement de tous les dirigeants", prévient un opposant, interrogé par France 2.
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