L'actualité du samedi 01/02/2014
La UNE
Parallèle
D’un côté,
ceux qui n’avaient jamais entendu parler de la bête avant de tenir ce journal
entre les mains ; de l’autre, ceux qui ont assisté à la lente chronique de
l’avènement annoncé d’un événement musical à venir (bientôt près de chez vous).
Fauve divise aussi ceux qui se réjouissent d’enfin écouter le premier album
tant attendu d’un groupe qu’ils ont déjà, et parfois à de nombreuses
reprises, eu l’occasion d’aller encourager sur scène, apprenant par cœur des
textes qu’ils se déclament pour eux-mêmes comme des poèmes ; et ceux
qu’insupportent déjà, avant même le déluge programmé, ces chansons
adolescentes, rejetons farcesques du croisement des tragiques originaux vieux
frères aînés signés Noir Désir et Diabologum. On aurait pu ici, à Libération, mettre la chose en scène -
façon petit bonhomme qui rit contre petit bonhomme qui pleure - tant Fauve
sépare. Nous avons préféré prendre acte d’un fait : Fauve est déjà entré dans
l’histoire souterraine qui, depuis les débuts du genre, s’écrit en parallèle de
celle du rock’n’roll, comme un hit-parade des mises sur orbite, un box-office
des surgissements féroces. Et si Fauve rugit aujourd’hui, c’est que la créature
s’est profilée pour l’époque, alliant la saturation de l’espace du live à
la contagion du réseau Internet, le concert au mystère, hissant sur scène comme
sur YouTube le voile, soignant dans les détails son omniprésence masquée - à
défaut d’être casquée. Fauve qui peut.
Par sylvain bourmeau
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