L'actualité du lundi 24/02/2014
La UNE Jeune
La crise
ukrainienne n’est pas finie. On ne peut que se féliciter du départ du président
Ianoukovitch, autocrate brutal et corrompu. Or l’Ukraine reste un Etat en
faillite, en mal d’unité et d’identité. Ce vieux pays, mais cette toute jeune
nation, indépendante depuis moins d’une décennie, cherche toujours un équilibre
entre la Russie et l’Europe. Aujourd’hui, cette dernière, qui s’est
engagée tardivement aux côtés des Ukrainiens se réclamant de ses valeurs,
va devoir accompagner ce pays vers une démocratie pérenne et viable.
L’opposition qui a pris le pouvoir à Kiev a promis des élections dès le
mois de mai, mais rien ne garantit que les nouveaux maîtres du pays, y compris
l’héroïne Ioulia Timochenko, ne retombent pas dans les errements passés. L’économie
ukrainienne est tenue par des oligarques, véritables parrains du pays, pour qui
les politiques ne sont que des obligés et des clients à leur solde. L’Ukraine,
qui est en cessation de paiement, doit réformer profondément son système
politique, économique et financier qui enrichit une clique et appauvrit tout un
peuple. L’opposition qui, dans le passé, n’a pas fait mieux que Ianoukovitch
peut-elle accepter ses règles de bonne gouvernance ? La Russie demeure en
embuscade. Vladimir Poutine, en échange d’une sujétion politique, avait proposé
son aide et son gaz afin de faire de l’Ukraine un vassal protégeant les
frontières occidentales de la Russie. Il s’appuie sur une population à l’Est
largement russophone. Les vainqueurs d’aujourd’hui doivent accepter cette identité
partagée s’ils veulent que l’Ukraine continue à exister.
Par François Sergent
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire