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lundi 2 septembre 2013
Vote sur la Syrie : François Hollande doit-il se résoudre à l'organiser ?
Vote sur la Syrie : François Hollande doit-il se résoudre à l'organiser ?
Le HuffPost | Par Alexandre BoudetPublication: 02/09/2013 16h32 CEST | Mis à jour: 02/09/2013 18h22 CEST François Hollande doit décider s'il fait voter le parlement sur une intervention en Syrie.
Ce vote est d'autant plus réclamé par l'opposition qu'il a déjà eu lieu ou va être organisé prochainement en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Le premier, outre-Manche, a mis fin aux velléités martiales de David Cameron tandis que Barack Obama entend obtenir du congrès américain une légitimité pour intervenir militairement en Syrie. Voici donc François Hollande pris en tenaille entre les institutions, qui ne l'obligent à rien, et la pression de plus en plus forte des parlementaires.
Pourquoi il va organiser ce vote
1- Pour renforcer la légitimité de sa décision
En l'état, l'opinion publique française est largement hostile à une intervention militaire de Paris sans mandat des Nations unies. Celui-ci étant quasi-impossible à obtenir en raison du vote russe et chinois, François Hollande peut chercher à convaincre les Français en montrant qu'il a le soutien de la classe politique, aujourd'hui divisée. "Un consensus politique pourrait avoir un effet d'entraînement et convaincre certains segments de l'opinion qui sont hostile", analyse Yves-Marie Cann, de l'institut CSA. C'est exactement ce que cherche à faire Barack Obama aux Etats-Unis. "Le résultat d'une telle consultation ne ferait aucun doute", prédit même le député socialiste Jean-Christophe Cambadelis dans Libération (lien abonné). L'élu parisien fait référence à un vote de confiance qui serait positif grâce à la majorité absolue des Socialistes. En revanche, le résultat est plus difficile à anticiper si le vote porte sur la seule question syrienne ; selon le député UMP Yves Nicolin (qui a consulté ses collègues de l'opposition par SMS), 80% du groupe "ne voterait pas un engagement militaire".
2- Pour mettre l'opposition face à ses responsabilités
Demander leur avis aux parlementaires, c'est également pour François Hollande l'occasion de mettre députés et sénateurs face à leurs responsabilités. S'ils sont unanimes pour dénoncer les massacres commis par Bachar el-Assad, il n'y a en revanche pas de consensus sur le moyen de mettre un terme au conflit. De deux choses l'une : soit le Parlement valide son choix d'attaquer Damas et personne ne pourra plus critiquer cette décision. A l'inverse, un non permettrait à François Hollande de ne pas porter seul la responsabilité d'une inaction en Syrie. Il pourrait aussi expliquer qu'il a tout tenté pour endiguer les massacres de Bachar el-Assad.
3- Pour avoir un discours cohérent avec lui-même
Enfin, en décidant de consulter le Parlement, François Hollande se mettrait également en conformité avec le discours qu'il tenait il y a dix ans. Alors Premier secrétaire du Parti socialiste, il avait pris la parole à l'Assemblée nationale pour réclamer un vote avant que Jacques Chirac ne prenne une décision sur un éventuel engagement militaire en Irak.
C'est l'argument privilégié par les Socialistes : s'il n'organise pas de vote au Parlement, c'est que François Hollande respecte à la lettre les institutions de la Ve République. La Constitution fait en effet de la Défense le domaine réservé du Chef de l'Etat et rien ne l'oblige à demander l'avis des députés et sénateurs avant d'engager les troupes françaises. Son seul devoir est d'informer les deux chambres dans les trois jours suivant le début de l'intervention ; l'aval des parlementaires est seulement obligatoire pour prolonger une intervention plus de trois mois.
2- Ce serait un nouvel alignement sur les Etats-Unis
Convoquer le Parlement a déjà été décidé par David Cameron et Barack Obama et c'est le principal argument de ceux qui réclament un vote : à la pointe de la démocratie, la France ne pourrait pas se passer d'en faire autant. Mais c'est justement pour montrer son indépendance vis à vis de ces alliés que François Hollande pourrait décider de ne pas en faire autant. "En consultant le Parlement, François Hollande montrerait une nouvelle fois qu'il s'aligne sur les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. De plus, il mettrait fin à une spécificité française qui a fait notre force et a été saluée par nos partenaires, notamment au Mali", commente Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l'Ifop.
3- Il y a le précédent malien
En janvier, c'est seul (ou presque) que François Hollande avait pris la décision de répondre favorablement à l'appel à l'aide du président malien. Une décision qui lui avait alors permis d'endosser définitivement ses habits du président de la République et de mettre un terme à tous les accusations de manque de leadership.
Il avait même profiter de l'union sacrée autour de l'action militaire pour regagner quelques points de popularité. C'est pourquoi, aujourd'hui, remettre sa décision d'intervenir entre les mains du Parlement reviendrait à faire un pas en arrière en terme d'autorité. "Mais quoi qu'il arrive, François Hollande sortira affaibli de cette séquence car elle révèle que ce n'est pas la France qui dicte l'agenda", conclut Jérôme Fourquet.
François Hollande doit décider s'il fait voter le parlement sur une intervention en Syrie.
2- Pour mettre l'opposition face à ses responsabilités
3- Pour avoir un discours cohérent avec lui-même
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