ALLEMAGNE - On prête souvent à Angela Merkel la réussite d’avoir sauvé l’Europe, au plus fort de la crise grecque (2010-2012). Si la vérité est un petit peu plus complexe, la chancelière allemande a assurément été l’une des personnalités les plus déterminantes dans la chronologie de la crise de la dette. Réélue pour un troisième mandat à Berlin, la dirigeante allemande se heurte à un constat des plus paradoxaux dans son pays: portée aux nues par ses compatriotes, elle reste pourtant sur un bilan proche du néant.
La chancelière n’a lancé que deux réformes majeures lors de son dernier mandat: la fin du service militaire et la sortie du nucléaire, programmée en 2022. Et encore, on ne sait pas encore comment la perte de l’énergie atomique sera financée. Deux autres réformes plus mineures ont été entreprises: la baisse de la TVA dans l'hôtellerie-restauration et une prime de garde d'enfants à domicile, qui vise les ménages modestes. Pourtant, tout n’est pas parfait. Loin de là.
Trop occupée par la crise de l’euro ? Il faut dire que les sommets se sont accumulés par dizaines depuis 3 ans, réduisant nécessairement sa capacité d’action sur le plan intérieur. Pourtant, son premier mandat n’avait pas été beaucoup plus intense. On retiendra surtout le recul progressif de l'âge de la retraite à 67 ans, ainsi que la mise en place d'un mécanisme contraignant de retour à l'équilibre budgétaire.
Le comble, c’est que ces réformes sont également à mettre au crédit du SPD, la gauche allemande qui faisait partie de sa coalition entre 2005 et 2009… Angela Merkel doit beaucoup à ses adversaires politiques d’aujourd’hui, car c’est bien au SPD qu’elle doit la santé économique insolente de son pays.

Allemagne: quel bilan pour Merkel? - 21/09 par BFMTV

Qui est vraiment responsable du faible chômage?
C’est Gerhard Schröder, son prédécesseur à la Chancellerie (1998-2005), qui a lancé son "Agenda 2010" pendant que le journal britannique The Economist parlait de "l’homme malade de l’Europe" pour décrire l’Allemagne. Réforme de flexibilité et diminution du coût du travail, c’est ce qui permet à l’Allemagne d’afficher en 2012 un taux de chômage de 5,5%, contre 11,4% pour la zone euro. Merci les emplois précaires et les faibles salaires. Pour la suite ,cliquer ici--->merkel-troisieme-mandat-reelue-bilan-allemagne-legislatives-euro-spd-chomage