L'actualité mercredi du 04/09/2013
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3 septembre 2013 à 22:26
Par FABRICE ROUSSELOT
Les multiples fractures qui traversent la communauté
internationale sur le drame syrien sont à la mesure du lamentable échec
des nations à faire face au boucher Bachar al-Assad. A laisser
pourrir pendant deux ans un conflit qui a fait plus de 100 000 morts, les
dirigeants du monde sont tous coupables au mieux de lâcheté et au pire de
complicité avec un homme qui a franchi tous les degrés de l’horreur, jusqu’à
gazer son propre peuple. Aurait-on tenté d’armer l’opposition
il y a encore quelque mois, aurait-t-on décidé de mettre en
place des couloirs aériens ou des évacuations humanitaires, au moins
aurions-nous affaibli le tyran et aurions-nous peut-être évité une dérive
islamiste au sein des anti-Bachar.
Aujourd’hui,
l’ignoble recours à l’arme chimique repose dans l’urgence les mêmes questions
qui nous taraudent depuis des mois. Faut-il punir Al-Assad, faut-il le
renverser, faut-il ne rien faire ? La seule réponse que l’on peut apporter
s’ancre dans la réalité du moment. Après la décision de Barack Obama de consulter
le Congrès - dont on sait depuis hier qu’il pourrait pencher vers la guerre -,
François Hollande doit faire voter le Parlement pour asseoir la légitimité
de son action. Si les élus le suivent, alors l’intervention sera
d’autant plus justifiable face à ce que le secrétaire général
de l’ONU a lui-même appelé un «crime contre l’humanité». Mais ces
frappes ponctuelles doivent aussi servir à déstabiliser Al-Assad pour le mener
à une solution politique. D’ici là, il n’est pas interdit non plus
d’imaginer une issue négociée avec Moscou lors du G20. Même si, avec l’obstiné
parrain de Damas, il ne faut pas rêver.
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