Jean-Marc Ayrault hausse le ton pour unir la majorité
Reuters – il y a 4 heures
Reuters/Reuters - Impôts, retraites, querelles internes, lutte contre l'extrême droite : en clôturant la 21e université d'été du PS, à La Rochelle, Jean-Marc Ayrault s'est posé dimanche en chef de la majorité
par
Elizabeth Pineau
LA ROCHELLE (Reuters) -
Impôts, retraites, querelles internes, lutte contre l'extrême droite : Jean-Marc
Ayrault s'est posé
dimanche en chef de la majorité armé de la conviction que l'équipe au pouvoir
est "en train de réussir".
En clôturant la 21e
université d'été du PS, à La Rochelle, le Premier ministre a tracé le chemin
vers les élections municipales et européennes du printemps 2014, tout en
invitant à "penser loin" dans un monde en mutation.
"Nous ne lâcherons
rien", a déclaré le chef du gouvernement devant plusieurs ministres et des
centaines de militants et d'élus réunis depuis trois jours dans le port
charentais.
"Soyons fiers de
ce que nous faisons, soyons fiers de ce que nous sommes. Ma conviction, c'est
que nous sommes en train de réussir", a-t-il assuré, encouragé par le
rebond de l'économie française au deuxième trimestre et la légère embellie de sa
cote de popularité et de celle du président François Hollande.
Dans ce discours de
rentrée, Jean-Marc Ayrault a dénoncé les jeux personnels et les querelles de
chapelle qui ont émaillé l'été, appelant à l'unité de son camp pour la réussite
de l'action du gouvernement et sa traduction dans les urnes.
"C'est le moment,
encore plus que jamais, d'être rassemblés pour réussir ce que nous avons à
faire pour la France", a-t-il dit, rappelant à l'ordre les membres les
plus turbulents de son gouvernement.
"Chaque fois qu'un
débat est sur la place publique avant même d'avoir été posé entre nous, je vous
le dis sincèrement : c'est une faute contre le collectif", a-t-il dit,
agacé par "les jeux personnels" qui ruinent selon lui les efforts des
militants.
L'unité est aussi indispensable
à ses yeux pour faire barrage à "la nouvelle extrême droite" incarnée
par Marine Le Pen, présidente d'un Front national qui "a changé de masque
sans changer de visage".
"C'est le problème
de la droite mais si ça continue, ça deviendra le problème de la République et
de la gauche", a-t-il prévenu.
RETRAITES
Comme le premier
secrétaire Harlem Désir avant lui, Jean-Marc Ayrault a appelé les dirigeants de
l'UMP "à lever enfin toutes leurs ambiguïtés" et à cesser "de
courir après l'extrême droite".
Face à la menace de
liste autonomes du Front de gauche aux municipales, Jean-Marc Ayrault a opposé
le sens des "responsabilités" de l'exécutif, décrivant une extrême
gauche qui "refuse toute évolution et ne cesse d'appeler à une forme de
'résistance nostalgique'".
Le Premier ministre a
commenté avec parcimonie une actualité dominée par la réforme des retraites,
dont il doit discuter lundi et mardi avec les partenaires sociaux à Matignon.
Sans dévoiler les
premiers arbitrages, il a promis des avancées en matière de pénibilité et pour
les femmes.
Jean-Marc Ayrault a
répondu à l'émoi provoqué par la "contribution climat-énergie"
évoquée par le ministre de l'Ecologie, Philippe Martin, en expliquant qu'il ne
s'agissait pas de créer un nouvel impôt mais de "modifier progressivement
les bases sur lesquelles reposent notre fiscalité en dissuadant les
comportements polluants et en favorisant les comportements vertueux".
Sous les yeux de Manuel Valls,
le Premier ministre a aussi cherché à mettre un point final aux frictions entre
le ministre de l'Intérieur et celle de la Justice, Christiane Taubira, sur la
réforme pénale.
Il n'y a "qu'une
seule ligne au gouvernement", a dit Jean-Marc Ayrault, selon qui sécurité
et justice sont "deux fronts d'un combat uni".
La veille, Manuel Valls
avait enterré la hache de guerre avec son "amie" Christiane Taubira,
qui a de son côté avancé ses pions en confirmant la création d'une peine de
probation désapprouvée par le ministre de l'Intérieur.
La garde des Sceaux a
reçu à La Rochelle le soutien de l'ancienne première secrétaire Martine Aubry,
maire de Lille, très applaudie par les militants et saluée par les ténors PS,
Jean-Marc Ayrault en tête, pour son rôle dans la victoire de François Hollande
en mai 2012.
Edité par Jean-Baptiste
Vey
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire