Après avoir contourné les procédures d'évaluation obligatoires, censées prévenir les impacts potentiellement délétères des textes de lois européens sur la nature et la biodiversité (7)...
… ce projet de dérégulation avance à marche forcée, en procédure accélérée, pour prendre de court les experts et les citoyens.
L’objectif des lobbys de l’agrochimie ?
>> court-circuiter la science et le droit – qui imposent aujourd'hui une réévaluation tous les 10 à 15 ans (8) – pour permettre à des pesticides hautement toxiques d’être autorisés à vie, sans qu’il soit possible de réévaluer leur dangerosité pour les abeilles, la biodiversité ou notre santé à l’aune des dernières découvertes scientifiques ;
>> ramener la France et des dizaines de pays européens plusieurs décennies en arrière en matière de protection des écosystèmes et de notre environnement, à une époque où les ravages des pesticides dans la nature étaient très largement ignorés par les autorités sanitaires ;
>> balayer d’un revers de main toutes les victoires judiciaires récentes que POLLINIS et ses alliés ont remportées contre l’agrochimie et pour le Vivant, au nom de tous les citoyens. Des batailles que nous avons remportées dans l’arène de la Justice, grâce au travail acharné de notre petite équipe.
Mais c’était sans compter sur le cynisme carnassier des lobbys qui reviennent aujourd’hui à la charge pour faire exploser l’arène elle-même, avant même que nos victoires puissent produire leurs effets :
Le 3 septembre 2025, avec la coalition Justice pour le Vivant, nous avons fait condamner l’État Français pour le contraindre à réviser immédiatement les procédures d'évaluation de la toxicité des pesticides (9) – basées sur des documents vieux de 20 ans et complètement dépassées par l’avancée de la science (10) – et à repasser au crible d’une évaluation digne de ce nom des centaines de pesticides toxiques en libre circulation.
>> Le projet de dérégulation en cours prévoit de supprimer purement et simplement toute capacité des États à s’appuyer sur les nouvelles alertes des scientifiques pour interdire un pesticide, privant les citoyens d’un degré de protection essentiel face aux pesticides les plus dangereux.
Lors de cette même victoire juridique, nous avons fait réaffirmer l’obligation, pour les autorités sanitaires, de respecter le principe de précaution et de s’appuyer sur les dernières connaissances scientifiques pour décider d’autoriser ou non un pesticide.
>> Ce projet de dérégulation prévoit de supprimer cette obligation pour permettre aux lobbys de commercialiser toute nouvelle substance de manière accélérée, qu’importe si des dizaines de chercheurs prouvent a posteriori qu'elles sont toxiques pour les abeilles ou démesurément cancérogènes.
Le 19 novembre 2025, grâce au recours porté par POLLINIS, le Tribunal de l’Union européenne a sanctionné les passe-droits illégaux auxquels la Commission européenne a systématiquement recours pour prolonger indéfiniment les substances dont l’autorisation est expirée (11).
>> L'omnibus prévoit d’accorder des autorisations sans aucune limite de temps aux substances pesticides, sans réévaluation de leur toxicité sur les pollinisateurs et la biodiversité.
Si ce projet est adopté, toutes ces défaillances catastrophiques – reconnues par la Justice après des années de lutte de POLLINIS et de ses alliés – deviendront tout simplement légales.
Il ne s’agit pas d’une simplification, c’est un démantèlement des normes censées protéger le Vivant et les citoyens, un affaiblissement inacceptable du principe de précaution au service des industriels de l’agrochimie.
Signez aujourd'hui la pétition pour contrer l'offensive des lobbys : si le texte est adopté, les scientifiques, les citoyens, les agriculteurs et les associations n'auront plus aucune base juridique pour faire retirer des pesticides dont la toxicité réelle est découverte par la science après l’autorisation de la substance qui les compose. |
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