Comment lutter contre la corruption ? Débat sur RTL

Antoine Léaument

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12 déc. 2025

Invité de l’émission de « On refait le monde » sur RTL jeudi 11 décembre 2025, Antoine Léaument participe à un long débat consacré à l’ampleur du narcotrafic en France et aux risques de corruption qui traversent désormais l’ensemble de la société. Aux côtés de journalistes spécialisés et de la directrice de l’Agence française anticorruption, le député revient sur les affaires récentes révélant l’infiltration des réseaux criminels dans les institutions judiciaires, pénitentiaires et administratives, et expose les conclusions de son travail parlementaire sur le trafic de stupéfiants. La discussion débute par l’affaire des deux agentes du tribunal judiciaire de Marseille mises en examen pour avoir transmis des informations issues de fichiers judiciaires à des trafiquants. Il est rappelé que ces fichiers contiennent des données sensibles pouvant servir à des règlements de comptes ou à l’évitement des procédures. Léaument Antoine insiste sur le fait que ces affaires ne sont pas isolées mais s’inscrivent dans un phénomène plus large de pression exercée par des réseaux disposant de moyens financiers considérables. Il souligne que la corruption ne commence jamais de manière spectaculaire, mais par de petits services, progressivement transformés en engrenage. Le député revient ensuite sur les grandes affaires marseillaises, notamment l’opération Trident, marquée par la disparition de centaines de kilos de cocaïne sous surveillance policière. Il rappelle que la corruption peut toucher tous les maillons de la chaîne : police, justice, administration pénitentiaire, ports et aéroports. Selon lui, le problème n’est pas seulement individuel mais systémique, et nécessite une formation obligatoire et continue de tous les agents exposés à ces risques. Une large partie de l’échange porte sur la situation dans les prisons. Léaument Antoine, député de Fleury-Mérogis, décrit la réalité carcérale : surpopulation, tensions permanentes, arrangements informels et vulnérabilité des personnels pénitentiaires face aux tentatives de corruption. Il évoque les chiffres récents montrant une hausse des condamnations pour corruption et entrées illicites, tout en rappelant qu’ils concernent une minorité dans une administration de plus de 40 000 agents. Il insiste sur la nécessité de mieux protéger les surveillants, y compris en dehors des prisons, face aux menaces qui peuvent viser leurs familles. Il critique ensuite le projet de prisons de haute sécurité regroupant les grands chefs du narcotrafic. Selon lui, concentrer ces profils au même endroit crée un risque accru de corruption, car ces détenus disposent des moyens financiers et de la capacité d’intimidation les plus élevés. Il défend plutôt des dispositifs inspirés des douanes, avec un travail en équipe renforcé et une protection accrue des agents. Le débat s’élargit à la notion de « narco-État » et à la crainte d’une mexicanisation de la France. Léaument Antoine estime que le danger est réel si l’on continue à ignorer la question centrale de la consommation. Il rappelle que 50 % des Français ont déjà consommé du cannabis et qu’une part importante a expérimenté la cocaïne ou l’ecstasy. Pour lui, tant que la consommation ne baisse pas, les réseaux prospéreront. Il plaide pour des politiques de prévention comparables à celles menées sur l’alcool, ainsi que pour une légalisation encadrée du cannabis afin de libérer des moyens policiers et judiciaires pour cibler le haut du spectre des trafics. Il dénonce enfin l’inefficacité des amendes forfaitaires délictuelles et des opérations de communication qui ne font que déplacer les points de deal. Selon lui, la priorité doit être la lutte contre le blanchiment d’argent, en lien avec les circuits de fraude fiscale, et la protection de la démocratie locale face aux risques d’ingérence du narcotrafic dans les élections municipales. Léaument Antoine conclut sur la gravité de la situation, tout en soulignant qu’une prise de conscience existe désormais. Il appelle à une action cohérente, de long terme, fondée sur la prévention, la justice sociale et le renforcement réel de l’État face aux réseaux criminels. **SUIVEZ-MOI SUR**