Vendredi 12 décembre – #89 : Welcome pack
BONJOUR ! Antoine, 22 ans, est en césure, après deux années d'école d’ingénieur. A peine embauché pour un stage de trois mois, arraché à l’issue de cinq entretiens (dont une séquence de codage en live !), il a reçu un étrange colis. La jeune recrue découvre dans une boîte au logo du fonds américain qui l’a embauché, pour un « summer internships », une casquette Nike, une gourde, un jeu de briques Lego aux couleurs du groupe et une carte bristol : « Félicitation Antoine! Nous sommes ravis de t’inviter à effectuer un stage chez C., où notre extraordinaire équipe est prête à t’accueillir pour une période de coaching, de collaboration et d’impact. Alors que tu poses les premières pierres de ta carrière, nous nous engageons à t’aider à créer une base solide pour une vie d’apprentissage et de réussite. »
Merci ! Marie-Anne, 65 ans, finit sa semaine de « check-up stratégique » réservé à tous les cadres hyper-expérimentés, après vingt-deux années de carrière chez T. A peine sortie de chez la RH où elle a décroché le label d’excellence, un quatre cinquième sans perte de salaire en échange du mentorat d’un des trentenaires du codir, elle a reçu à domicile un drôle de colis. L’ingénieure sexagénaire découvre dans du papier glace aux couleurs de l’entreprise un bon pour un semestre de coaching de sens, des élastiques à doigts, une gourde (!) et une carte bristol : « Merci Marie-Anne ! Nous sommes ravis de pouvoir profiter encore cinq ans de votre expérience, de votre polyvalence, de votre résistance à la pression et de votre maîtrise des soft skills. Alors que vous entrez dans le troisième acte de votre carrière, nous nous engageons à vous aider à réussir un slow out épanouissant. Au nom de notre société et de la société française, encore merci. »
Kit. D’accord, j’exagère. La première histoire est vraie. Pas la seconde. Les kits de bienvenue d’entreprise (welcome packs) sont de plus en plus courants pour fidéliser une nouvelle recrue. Objectif : soigner le premier contact. Mais pourquoi ne pas imaginer un onboarding pour conserver un salarié expérimenté en créant avec lui une nouvelle approche, sur mesure, de son travail, qui lui fait découvrir un autre visage de son entreprise ?
Expérience. Jusqu’ici réservée aux jeunes actifs prometteurs, la guerre des talents ne va pas manquer de se déclarer à l’autre extrémité de la pyramide des âges – DRH, n’oubliez pas que la pénurie menace ! Le W-pack est un outil d’intégration qui favorise l’expérience collaborateur, un moyen de transmettre une culture d’entreprise, un renforcement de la marque employeur... Et vous ne croyez pas que si ces éléments s’appliquent à des moins de trente ans, ils peuvent aussi coller à des plus de 60 ans, habitués jusque-là à être mis sur la touche après avoir tant donné ?
Valley. Une dernière histoire. Dans la Silicon Valley, Mark est resté plus de cinq ans dans une entreprise de la tech habituée aux talents mercenaires. Un exploit ! Il se souvient avec émotion de son « Starter Pack », reçu une semaine avant son arrivée : un bonnet, un mug, des stylos et un sac à dos, avec une lettre manuscrite du CEO ! Cette lettre, encadrée dans son salon, il l’a contemplée, ému, des années. Elle lui rappelait qu'à 32 ans révolu, grâce à son bonus « skin in the game », il serait millionnaire...
GénXO. GénXO, c’est un X comme eXpérience et un O comme Opportunité, pour les actifs suractifs de plus de 55 ans, qui ont envie de vivre une vie professionnelle avec ou sans T3 W-pack. Et puisque on appelle désormais les membres de la Génération Z les zoomers, je propose de baptiser notre communauté les xoomers. Partagez X’O, suivez-nous sur LinkedIn !
Rémi Godeau, rédacteur en chef de l’Opinion
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