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lundi 29 octobre 2018

" L'Italie ne respecte pas sa parole "

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" L'Italie ne respecte pas sa parole "

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Le budget élaboré par le gouvernement italien risque-t-il d'être rejeté ? Il affiche un déficit public de 2,4 % du PIB. La Commission a toléré des dépassements plus importants, notamment ceux de la France…
Nous examinerons le projet italien de budget 2019 entre le 15 octobre et la fin novembre, sans colère et sans partialité. Notre mandat n'est pas de renverser un gouvernement ou de créer des problèmes par des comportements inappropriés ou des propos excessifs. Il y a plus que de légères nuances entre le cas italien et ce que l'on appelle le " précédent français " - le déficit français est resté supérieur au critère des 3 % pendant neuf ans - . Le niveau d'endettement de l'Italie est bien plus élevé que celui de la France – même si celui-ci reste aussi trop important.
Depuis que j'ai pris la tête de la Commission, la France n'a rien fait qui aurait accru son déficit. Elle a toujours respecté sa parole, même si ce ne fut pas simple. L'Italie, elle, ne la respecte pas. Son précédent gouvernement s'était engagé à un déficit de 0,8 % du PIB en 2019, le nouveau le porte à 2,4 %.
Si l'Italie a pu investir autant ces dernières années, c'est parce que j'ai rendu plus flexible l'interprétation du pacte de stabilité et de croissance. Ce qui m'a valu des ennuis avec bon nombre d'Etats membres. J'ai voulu que l'on prenne en considération les cycles économiques et les dépenses extraordinaires, telles que celles liées à la crise des réfugiés. Nous avons activé une clause d'investissement et une autre portant sur les réformes structurelles. L'Italie a ainsi pu dépenser 30 milliards d'euros de plus qu'elle n'aurait pu le faire si nous avions appliqué mécaniquement les règles.


Les autorités de Rome disent avoir concocté un budget pour combattre la pauvreté. La Commission voudrait les en empêcher ?

Elles sont libres de leurs choix, dans ce domaine comme dans ceux du revenu minimum ou de la fiscalité des entreprises. Elles doivent toutefois respecter les règles pour ne pas mettre en péril la solidarité européenne. En tout cas, je n'ai rien contre l'Italie, bien au contraire. Je l'aime. Que l'on arrête de nous décrire comme des monstres froids et bunkérisés, insensibles à l'appel des peuples.
propos recueillis par C. Du. et J.-P. S.
© Le Monde

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