lu dans le DL du 15/10/2018
LE BILLET
GEORGES BOURQUARD
L’Italie invente le
« couvre-feu ethnique »
Depuis que l’attelage improbable de La Ligue et du Mouvement 5
Étoiles a pris les rênes du gouvernement, l’Italie n’est plus le pays de
la dolce vita.
Il ne se passe pas une journée sans que le ministre de l’Intérieur,
Matteo Salvini, fasse une trouvaille pour faire parler de lui. Et
accessoirement de la péninsule mais pas forcément en bien.
Cet été, il est allé jusqu’à interdire à un navire de la marine nationale
de rentrer au port au motif qu’il avait à son bord des migrants promis
à la noyade.
La solidarité en mer n’est pas enseignée à La Ligue.
Cette semaine, il a fait une nouvelle invention : obliger les petits
magasins tenus par des étrangers à fermer à 21 heures, dernier carat.
Motif invoqué, ils sont le lieu de tous les trafics dont celui de la drogue.
C’est vrai que les discothèques tenues par des Italiens de souche et les
bars à putes dans les mains de la mafia sont à l’abri d’un tel reproche.
Les condamnations les plus virulentes de ce “couvre-feu ethnique”
sont venues des consommateurs, tout contents qu’ils sont que
l’épicerie marocaine du quartier soit ouverte jusqu’à point d’heure.
A Lodi, la maire, elle aussi estampillée La Ligue, suit son mentor.
Si
les petits élèves d’origine étrangère de sa commune apportent leur
casse-croûte à l’école faute de pouvoir payer la cantine, ils seront
priés d’aller manger ailleurs.
Derrière des fils de fer barbelés peut-être
avec une étoile jaune au revers du col de la blouse ?
Malgré ses frasques sexuelles, son mépris des lois et ses écarts de
conduite et de langage, les amoureux de La Botte vont finir par
regretter Berlusconi.
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