Lu dans le DL du 16.10.2018
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
FO, groupons-nous
et demain…
La solidarité de classe n’est plus ce qu’elle était.
Le secrétaire général
de la CGT fut ainsi poussé vers la sortie en 2015, après la révélation du
montant des travaux engagés pour moderniser son logement de fonction.
Quand la base gronde, le sommet vacille.
Thierry Lepaon, à l’époque, n’a
pu sauver ni son poste, ni les meubles.
Son homologue de FO connaît à
son tour les turbulences d’un siège potentiellement éjectable.
Pour
remplacer Jean-Claude Mailly fin avril, et devenir calife à la place du
calife, Pascal Pavageau avait mis le paquet.
Avant le congrès, ses
proches lui constituèrent un hallucinant fichier sur une centaine de
cadres du syndicat.
Dans ce document interne, les présumés « camarades
» se trouvent étiquetés de manière grossière : « niais », « bête »,
« franc-maçon », « complètement dingue ». Et encore, cerise sur le
gâteau : « trop intelligent pour intégrer le bureau national ».
Un « idiot
utile », selon la formule de Lénine, vaut mieux qu’un esprit vif au regard
de la future direction.
Le leader syndical admet « une belle connerie »,
évoquant un simple « mémo » qu’il compare « à une prise de notes ».
Disons un vilain brouillon, que le Canard Enchaîné a publié la semaine
dernière.
Depuis, la maison Force ouvrière tremble sur ses bases.
De nombreuses
voix réclament la démission du chef fraîchement élu et le taxent
d’hypocrisie.
Non sans argument.
Aux patrons-voyous qui « fliquent »
illégalement leurs employés, M. Pavageau n’a jamais fait de cadeaux.
À
juste titre, ces choses-là sont basses.
Comme l’attitude qui consiste à
s’affranchir soi-même de l’éthique qu’on exige des autres.
Pour se poser
en ami du « genre humain », il ne suffit pas de chanter l’Internationale.
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