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samedi 24 mars 2018

Sifflé à Paris, adoubé à Lille, la journée mitigée d'Olivier Faure


24 mars 2018

Sifflé à Paris, adoubé à Lille, la journée mitigée d'Olivier Faure

Le futur patron du PS a été chahuté lors de la manifestation

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Social traître ! ", " Vendu ! " Pour son premier acte politique en tant que futur -premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure a été vertement accueilli par les manifestants, jeudi 22  mars, à Paris.
Arrivé peu après 13  heures à quelques encablures de la gare de l'Est d'où partait le défilé des cheminots, M.  Faure a d'abord retrouvé les militants socialistes de Paris et ses anciens adversaires du premier tour du congrès Luc -Carvounas et Emmanuel Maurel, Stéphane Le  Foll étant resté en circonscription. " C'est très important que le PS soit dans la rue aujourd'hui ", a noté M. Maurel, qui laisse planer le doute sur son éventuel départ du PS. Le député européen a tout de même clarifié sa position : " J'ai toujours travaillé avec Olivier Faure, je suis socialiste, je suis avec les socialistes ", a-t-il assuré, avant de quitter le groupe pour aller saluer Benoît Hamon et finir la manifestation jusqu'à la place de la Bastille.
De son côté, Olivier Faure s'est élancé dans la foule, accompagné par Rachid Temal, le coordinateur du parti. Il a reçu, tout au long de son passage, insultes et huées. " Vous étiez où l'année dernière ? "," Vous n'avez rien à faire là ! ", ont lancé des manifestants, en référence à la loi El Khomri et aux mobilisations du printemps 2016.
M.  Faure, impassible, a poursuivi son trajet avant d'emprunter une rue parallèle pour éviter les jets de projectiles lancés par des militants radicaux. " On paie le fait que nous représentons, pour beaucoup, une gauche molle ou édulcorée. Ils réapprendront à nous connaître et à nous respecter ", a réagi le président du groupe Nouvelle Gauche à l'Assemblée nationale. " Nous savons d'où nous venons. Nous avons fait 6  % à l'élection présidentielle, nous ne sommes pas venus chercher un tapis rouge. Ce n'est pas forcément agréable d'être sifflé mais nous continuerons à -venir ", a affirmé le futur premier secrétaire, qui sera officiellement intronisé les 7 et 8  avril lors du congrès d'Aubervilliers.
RapprochementUn parlementaire socialiste qui a reçu plusieurs projectiles s'est agacé de cet épisode : " Je suis furieux. Le futur premier secrétaire aurait pu être molesté publiquement, c'est grave. Cela a été totalement improvisé ", réprouve-t-il.
M. Faure s'est ensuite rendu dans la fédération du Nord, à Lille, où il avait rendez-vous avec Martine Aubry et des militants.Une façon de donner une coloration plus de gauche à son action : " Martine Aubry est l'une des grandes voix de la gauche, partout où elle est allée, elle a eu une action exemplaire. J'ai appris d'elle la capacité à aller au fond des sujets ", salue celui qui a été son conseiller au ministère de l'emploi de 1997 à 2000.
L'ancienne première secrétaire du PS avait posé plusieurs conditions avant de le soutenir : faire le bilan du quinquennat, s'inscrire clairement dans l'opposition et remettre le PS sur pied. Elle semble avoir obtenu satisfaction : " J'ai toujours pensé qu'il pouvait permettre cette renaissance que l'on attend tant. J'aime sa démarche d'ouvrir le parti ", s'enthousiasme la maire de Lille, qui précise : " J'apporterai ma modeste part, mais il n'a pas besoin de moi. " La " dame des 35  heures " s'est tout de même rendue disponible pour aider au rapprochement avec M. Maurel, qui n'a pour l'instant pas répondu officiellement à la proposition de M. Faure de travailler avec lui :" Je peux faire en sorte que cela se passe bien ", propose-t-elle.
M.  Faure et Mme  Aubry ont partagé des souvenirs ministériels en plaisantant : " On a beaucoup travaillé, mais on s'est beaucoup amusés. " Comme une devise à adopter pour relever le PS de ses ruines.
Astrid de Villaines
© Le Monde

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