Lu dans le DL du 21.03.2018
PAR GILLES DEBERNARDI
Face à Sarkozy,
le fantôme de Kadhafi
On voudrait tourner la page, oublier les turpitudes de “l’ancien
monde” pour savourer une ère politique prétendument nouvelle.
Et
voilà que l’actualité judiciaire nous ramène à l’an 2007.
Kadhafi était un
ami, alors, invité par le Président tout juste élu à planter sa tente
bédouine devant l’Hôtel Marigny.
En remerciement de services rendus
pendant la campagne ?
C’est l’hypothèse que sous-entend l’enquête
ouverte sur de présumés « financements illicites » accordés par la
Libye.
Nicolas Sarkozy a toujours nié les accusations portées par plusieurs
proches du défunt Guide.
Il conteste le récit de Ziad Takieddine,
sulfureux intermédiaire entre Paris et Tripoli, qui prétend lui avoir remis
5 millions en liquide.
Quant à Claude Guéant, futur bras droit à l’Élysée,
la vente d’un mystérieux tableau en Malaisie expliquerait l’arrivée
soudaine de 500 000 euros sur son compte.
Ces histoires font la
rumeur depuis une décennie, feuilleton récurrent dont la chute tarde à
venir.
C’est pas bientôt fini ?
Disons que ça avance.
L’ex-chef de l’État, et toujours mentor de la droite républicaine, se
trouvait hier placé en garde à vue.
On l’entend, pour la première fois,
dans une affaire qui semble remonter à Mathusalem.
Lui aussi aimerait
passer à autre chose, sans céder pour autant aux sirènes du macronisme
ambiant.
Mais la magistrature, sur la base d’un dossier troublant,
exige d’abord des explications.
Mieux vaudrait fournir aux juges une
version claire et nette, afin d’enfin solder les soupçons du passé.
Se
poser en victime d’un « complot » risque de ne pas suffire. L’argument
a trop servi, à droite et à gauche, pour que l’opinion s’en laisser conter.
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