Lu dans le DL du 19.03.2018
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Aujourd’hui peut-être,
ou alors demain
« Tout ce qui tombe du ciel est béni » proclamait le curé de la blague
antédiluvienne, avant qu’une fiente de pigeon ne s’écrase sur son nez.
Ainsi s’impose l’implacable loi de la gravitation, que nul ne saurait
ignorer depuis Newton.
Ce qui vaut pour une pomme détachée du
pommier s’applique à n’importe quel objet. Le pire n’est jamais sûr,
remarquez. Le monde attend toujours, sans impatience excessive, la
chute de la météorite annoncée par Paco Rabanne à l’aube du siècle.
L’apocalypse prévue par le fantasque couturier se trouve reportée à une
date ultérieure.
Aujourd’hui peut-être, ou alors demain.
Un autre danger se profile, qui ne doit rien à l’horoscope et beaucoup
à la course technologique.
On sait, de source scientifique, que la station
spatiale Tiangong 1 va se casser la figure.
Soit un double module de 8,5
tonnes voué à se crasher quelque part sur la Terre.
Quand ?
Fin mars,
début avril, aux dernières nouvelles.
Où ? Mystère et boule de gomme.
Les Chinois ont perdu le contrôle de leur engin placé en orbite au
printemps 2011.
Après la combustion qu’entraînera l’entrée dans
l’atmosphère, ses débris solides tomberont au petit bonheur la chance.
Il navigue actuellement 240 km au-dessus de nos têtes et plus
personne ne maîtrise sa trajectoire.
Les scientifiques internationaux
tentent, en vain, de situer son point d’impact.
On espère que ce sera
dans l’étendue marine, qui couvre 70 % de la surface du globe, voire au
milieu d’un désert.
Mais pourquoi pas à Narbonne ou Athènes ?
Si le
calcul statistique paraît ici favorable, l’ironie du hasard reste une
menace certaine.
Rien de nouveau sous le soleil, au fond.
À la grande
loterie céleste, chacun prie pour toucher le bon numéro
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire