Translate

mardi 27 mars 2018

Après l’attentat, la petite musique

Lu dans le DL du 27/03/2018

LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI 

Après l’attentat, la petite musique

 Sur les ruines de chaque attentat, le même refrain s’élève.
 Passée la brève période d’union nationale, une partie de l’opposition accuse le pouvoir de « coupable naïveté » ou de « laxisme ». 
Soit les mots employés hier, successivement par Laurent Wauquiez et Marine Le Pen. 
Laquelle exige aussi le départ de Gérard Collomb du ministère de l’Intérieur.
 Réflexe habituel.
 La patronne du FN, en d’autres circonstances, avait déjà réclamé la démission de François Hollande, Manuel Valls, Richard Ferrand… 
C’est l’affirmation d’un « dégagisme » après l’échec qu’elle refuse de s’appliquer à elle-même.
 Dans le cadre républicain, il semble difficile de durcir encore l’arsenal législatif contre les présumés terroristes.
 Rendre illégal le salafisme ?
 Interdire un courant religieux risque de se heurter à de sérieux obstacles juridiques.
 Expulser les « Fichés S » étrangers et interner « les plus dangereux » ?
 A priori, l’opinion applaudit, mieux vaut sévir avant un éventuel passage à l’acte criminel.
 Mais la constitution ne le permet pas. 
Ce serait confondre le « fichage », outil de surveillance policière, avec un mandat d’arrêt émis par la justice.
 Personne ne souhaite revenir à la lettre de cachet, dont nos rois usèrent et abusèrent.
L’emprisonnement sur simple soupçon d’une possible intention demeure l’apanage des pays totalitaires.
 La colère gronde, pourtant, face au massacre des innocents sans cesse recommencé.
 Conscient de l’enjeu, Macron va convoquer à l’Élysée tous les groupes chargés du suivi des individus radicalisés. 
Il s’agit d’améliorer la qualité du renseignement, sans renoncer pour autant à l’État de droit.
Parce qu’un tel renoncement signerait la victoire culturelle des islamo-fascistes

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire