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LA COMMUNE EST PROCLAMEE
Le 28 mars 1871, la foule afflue à l’Hôtel de Ville de Paris. Elus de la Commune et membres du Comité central prennent place sur l’estrade « Au nom du peuple, la Commune est proclamée ! ». Longuement résonnent « La Marseillaise » et « Le Chant du Départ ».
Le 18 mars 1871 soulignait l’échec de Thiers qui entendait saisir les canons de la Garde nationale. Ce jour marquait ainsi le début effectif de la Commune de Paris. Laquelle s’achèvera dans le sang le 28 mai 1871.
Au lendemain de la Grande Guerre, notre ami Hemingway vint à Paris et s’installa près de la place de la Contrescarpe. Il fait les cafés de la rue Mouffetard et écoute les travailleurs qui lui parlent de leurs pères ou de leurs oncles : ils ont combattu sur les barricades de la Commune, ont été massacrés au cours de la Semaine Sanglante, leurs cadavres profanés y compris et surtout ceux des femmes combattantes. Les survivants ont été entassés au fort Boyard, à Quélern, à l’île d’Aix et à Saint-Martin-de-Ré avant d’être déportés dans les bagnes, et beaucoup ne sont jamais revenus.
Karl Marx écrivait à propos des Communards, tout en rendant hommage à leur héroïsme « De grands enfants généreux mais inexpérimentés ». Inexpérimentés, certes, quoique ce ne soit pas si simple que cela. Toutefois, on peut se demander pourquoi diable, les insurgés ne se sont pas emparés, par exemple, de la Banque de France qui finançait plus qu’abondamment les Versaillais.
En dépit des rodomontades de quelques matamores, obsédés par le souvenir de la Terreur et du Comité de salut public, la Commune a évité, autant qu’elle le pouvait, de répondre par la violence des opprimés à la violence des oppresseurs.
Pour la première fois sans doute, une révolution se donnait pour but, non de saisir à son profit, mais d’ABOLIR LE POUVOIR DE L’HOMME SUR L’HOMME…
« C’étaient des ferronniers
Aux enseignes fragiles
C’étaient des menuisiers
Aux cent coups de rabots
Pour défendre Paris
Ils se firent mobiles
C’étaient des forgerons
Devenus des meublots » Jean Ferrat.
Ci-dessous :
Place de l’Hôtel de Ville, 28 mars 1871.
Texte du 29 mars 1871. Concrétisation de la proclamation du 28 mars.
Histoire de la Commune. Lissagaray. |
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