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mardi 21 mars 2017

HISTOIRE et MEMOIRE - La Galerie de l'Histoire: PERCIVAL FAWCETT

HISTOIRE et MEMOIRE  

 La Galerie de l'Histoire.
   
Christian LE Moulec
21 mars, 20:45


PERCIVAL FAWCETT 



« Percy » Fawcett est un explorateur britannique disparu dans la forêt amazonienne, en quête de la découverte d’une cité perdue présentée comme contemporaine de l’Atlantide. Nul n’a retrouvé ses restes. A partir de là sont nés de multiples mythes et sa disparition demeure une énigme. 
Fawcett est né en Angleterre, en 1867. Il choisit la carrière militaire et est envoyé dans différents lieux de l’Empire : Ceylan, Afrique du Nord, Malte où il apprend la topographie. Et c’est à ce titre qu’il est contacté par la Société géographique de Londres aux fins d’établir une cartographie des frontières entre le Brésil et la Bolivie. Ces deux pays se disputent alors la culture du caoutchouc. Fawcett est sur place dès 1906 et décrit avec soin tout ce qu’il voit : géographie locale, animaux peu amènes tels piranhas et anacondas, ainsi que les conditions de vie des travailleurs, dont le taux de mortalité accuse les 50% ! 
Jusqu’en 1913, Fawcett participe à six expéditions et découvre les collines de Ricardo Franco, plateau rocheux encadré d’inaccessibles falaises. A ce propos, quelques années plus tard, Arthur Conan Doyle écrira son roman « Le Monde perdu » et peuplera ce plateau de monstres préhistoriques. 
Fawcett rédige un premier compte-rendu de ses explorations «J'avais eu vent d'histoires fabuleuses attendant tout explorateur qui laisse derrière lui les zones productrices de charbon pour s'aventurer dans les forêts éloignées. Elles n'étaient point exagérées. On retrouve dans ces contrées sauvages des animaux et insectes inconnus ici et qui intéresseraient bon nombre de naturalistes et même des Indiens blancs. Des rumeurs font état de pygmées, de mines perdues et de ruines anciennes. Rien n'a été exploré de ce pays au-delà de quelques centaines de verges ceinturant les cours d'eau ». 
L’explorateur est fasciné et renforcé dans ses croyances par la découverte en 1914, dans la bibliothèque nationale de Rio de Janeiro, d’un manuscrit de 1753 qui fait état des aventures d’un Portugais. Ce dernier prétend avoir découvert une cité antédiluvienne dans la Serra do Roncador (la montagne du ronfleur), à l’est du Mato Grosso. 
La Grande Guerre met tous les projets d’exploration en veilleuse. Fawcett reprend du service dans l’armée. Mais dès 1918, il met au point une expédition aux fins de retrouver cette cité perdue. Sur ses cartes, il la baptise du nom de « point Z ». Son fils Jack et un certain Raleigh Rimmel l’accompagneront. 
En avril 1925, partie de Cuiaba, capitale du Mato Grosso, l’expédition se dirige vers le Haut-Xingu, avec l’intention de piquer vers l’est, vers la Serra do Roncador. Le 29 mai, il rédige un dernier message où l’on peut lire entre autres « Nous sommes en ce moment au Camp du Cheval mort, par 11° 43' de latitude sud et 54° 35' de longitude ouest. C'est le point où mourut mon cheval en 1920… ». Dès lors, plus aucun signe de vie. Des Indiens content que Fawcett a découvert la cité perdue et qu’il n’entend plus retourner dans la civilisation. Toutes sortes de rumeurs circulent. On organise des expéditions de secours. Ainsi, l’expédition Dyott, sur indications d’un chef de tribu locale, parvient au confluent du rio Kuliseu et du rio Kuluene où vivent les Kalapalos. Mais ces derniers se montrent vraiment peu aimables, et l’expédition abandonne. Les expéditions se succèdent. Certaines disparaissent corps et biens. 
En 1947, une expédition parvient à contacter Ixarari, le chef des Kopalos. Ixarari déclare que Fawcett est passé là, mais qu’il a poursuivi son chemin, et s’est fait tuer par les Kayapos. Mais en 1950, Ixarari, voyant sa fin prochaine, avoue avoir tué l’explorateur, car celui-ci lui aurait manqué de respect. On demande à voir la tombe. Les ossements sont acheminés à Londres pour examen. Mais les résultats ne concordent pas, et le mystère reste entier. 
En 2005, un journaliste américain, David Grann, visite un village kalapalo, région du Haut-Xingu. Il existe bel et bien une tradition orale concernant Fawcett et ses compagnons. Les explorateurs auraient séjourné dans le village puis se seraient engagés vers l’est malgré les mises en garde des Kalapalos. Un beau jour, ces derniers ne virent plus les feux de camp de l’expédition et en déduisirent qu’elle avait été massacrée par de féroces indiens ! 
Les aventures de Fawcett ont inspiré et inspirent toujours les romanciers et les bédéistes. En 1937, Hergé sort « L’Oreille cassée », album de Tintin. En 1954, Henri Vernes dépêche Bob Morane à la recherche de l’expédition disparue « Sur la piste de Fawcett »…Hugo Pratt évoque l’explorateur Eliah Corbett, disparu à la recherche d’une cité au cœur de la jungle amazonienne « Corto toujours un peu plus loin »… 
Enfin, en 2016, James Gray réalise « The Lost City of Z », actuellement projeté dans les salles françaises, au prix de 4 euros la place, si l’on profite du « Printemps du Cinéma » ! 
Ci-dessous : 
Percival « Percy » Fawcett (1867-1925 ?). 
Carte du rio Guaporé, grande rivière frontalière Bolivie-Brésil. Ce rio est un affluent du rio Mamoré, le plus long formateur du rio Madeira, lui-même grand affluent de l’Amazone. 
La Serra do Roncador. 
Indiens kalapalos. 
La cité « Z », quelque part dans le rectangle. 
« Le Monde perdu », Conan Doyle. 
« L’Oreille cassée », Tintin. 
« The Lost City of Z », image du film.


          



      

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