Lu dans le Dauphiné Libéré du vendredi 3 mars 2017
LE BILLET
PAR GEORGES BOURQUARD
Autour de Fillon,
une volée de moineaux
Jadis, les médecins pratiquaient une bonne saignée pour soigner le
mal.
Vu ce qu’il se passe dans son entourage, François Fillon ne va
pas tarder à se porter comme un charme.
Sauf que depuis deux jours,
la saignée vire à l’hémorragie.
Sarkozystes, juppéistes, lemairistes, et même fillonistes de la
première heure, c’est sauve-qui-peut à tous étages du PC de
campagne du candidat.
À ce train-là, Fillon va pouvoir sous-louer des
bureaux.
L’opération « électrochoc » de mercredi a produit l’effet inverse de
celui qui était recherché.
Plutôt que de ressouder les troupes, la
détermination de François Fillon à braver les vents contraires
provoque la fuite d’une flopée de ses soutiens.
Courage fuyons, c’est
une vraie volée de moineaux chez les barons de la droite qui ne sont
pourtant pas des perdreaux de l’année.
Gardez-moi de mes amis, l’adage va comme un gant à François
Fillon.
Le candidat si prompt à dénoncer un complot des juges ferait
bien de s’assurer que ses troupes n’ont pas monté un cabinet noir.
Dans un réflexe gaullien, c’est fou ce que le Général peut encore
rendre service, il appelle au rassemblement populaire dimanche au
Trocadéro.
D’ici à ce qu’il fasse siffler ses amis d’hier aujourd’hui
déserteurs, il n’y a pas loin.
L’autoproclamé « combattant » François Fillon y haranguera la foule.
Sans aller jusqu’à appeler au soulèvement au moins ?
Sinon pour le
coup, il aurait vu juste en évoquant dimanche un climat de « quasiguerre
civile ».
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