Multiplier les travailleurs pauvres pour faire baisser le chômage, telle est l’orientation du Ministre du travail
Drôle d’objectif pour le ministre du travail du gouvernement Hollande-Valls, François Rebsamen : rattraper le taux allemand de travailleurs pauvres.
Venu défendre son projet de loi sur la modernisation du dialogue social, rejeté par CGT et FO qui appellent à la grève interprofessionnelle le 9 avril prochain, le ministre était l’invité de France Inter ce mercredi matin 4 mars à 8 heures 20.
Le journaliste lui demande pourquoi la France est seule en Europe, avec Chypre et la Finlande, à connaître une augmentation du chômage. François Rebsamen répond: « (…) les pays anglo-saxons, l’Allemagne … ont le travail à temps partiel à tout va. Nous n’avons pas 7,5 millions de mini-jobs, nous n’avons pas le contrat à zéro heure (1) … nous avons moins de travail à temps partiel … nous avons fait le choix de donner de la souplesse aux entreprises (…) ».
Le journaliste : « Ce que vous nous dites, c’est que là où le chômage baisse, les travailleurs pauvres sont plus nombreux, c’est cela ? »
François Rebsamen : « Oui, il y a plus de travailleurs pauvres dans certains pays, mais au moins, ils travaillent ».
Plus tard, à un auditeur proposant une réduction drastique du temps de travail, la réponse est cinglante : « ce n’est pas à l’ordre du jour, au contraire … »
Un peu plus tard encore, le journaliste revient sur le contrat « zéro heure ». Le ministre du travail répond: « il y a un problème spécifique en Allemagne, l’explosion du taux de travailleurs pauvres: il est passé de 35% à 78%. En France, il est resté stable à environ 30% » puis il commente « en France, il y a des règles peut-être trop rigides et un système protecteur ; on pourrait donner plus de souplesse à l’embauche« .
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