Ouverte en 2004 et jalonnée de cahots, l'ère Basescu s'achève en Roumanie. Dimanche, quatorze candidats se disputaient les faveurs de plus de 18 millions d'électeurs, dans le cadre d'une élection présidentielle cruciale. Selon des résultats partiels, le premier ministre social-démocrate Victor Ponta, donné favori, a remporté le premier tour avec près de 40 % des voix, contre un peu plus de 30 % pour son adversaire de droite, Klaus Iohannis. Le second tour, le 16 novembre, s'annonce plus serré que prévu. Depuis la chute du régime autocratique de Nicolae Ceausescu, en 1989, chaque scrutin présidentiel s'est joué sur l'économie et la lutte contre la corruption, rappelle EurActiv. Mais cette campagne-là s'est déroulée sur un autre terrain : celui de la justice et du scandale. Plusieurs hiérarques du Parti social-démocrate ont ainsi été visés par le parquet national anticorruption pour avoir reçu des pots-de-vin. A cela se sont ajoutées les attaques ad hominemlancées par Traian Basescu contre Victor Ponta, son rival de toujours, accusé d'avoir servi comme espion avant son entrée en politique – allégations que l'intéressé a récusées avec force, indique Bloomberg. "La politique roumaine n'a rien d'un duel idéologique entre la droite et la gauche. Toutes nos batailles [électorales] concernent l'Etat de droit", explique Sorin Ionnita, analyste à l'Expert Forum, un groupe de réflexion bucarestois, dont le NY Times rapporte les propos. De fait, estime la Deutsche Welle, l'avenir démocratique de la Roumanie est en balance car Victor Ponta n'a jamais caché son admiration pour d'autres dirigeants à poigne, mais controversés : Vladimir Poutine en Russie, Recep Tayyip Erdogan en Turquie ou encore Viktor Orban en Hongrie. Citée par le GlobalPost, la politologue Corina Rebegea ne dit pas autre chose : "Le fait que le curseur soit centré sur les scandales plutôt que sur le fond détourne l'attention du véritable risque : que l'attachement du pays à l'intégration européenne ne s'amenuise." |
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