Oublié le temps des discours policés et des faux-fuyants. Devant la menace terroriste incarnée par les extrémistes sunnites de l'Etat islamique (EI) – "la plus grave" à laquelle le Royaume-Uni ait été confronté à ce jour –, le premier ministre britannique, David Cameron, s'est résolu à agir. "Choqué et écœuré" par le meurtre du journaliste américain James Foley, apparemment perpétré par un ressortissant britannique, il a relevé vendredi le niveau d'alerte sécuritaire sur le sol national. Celui-ci est passé de "substantiel" à "grave" (quatrième échelon sur cinq), preuve, note la BBC, que les services de renseignement s'activent en coulisse. D'autres mesures ad hoc, juridiquement délicates, doivent être annoncées ce lundi à la Chambre des communes, afin de "combler les failles dans l'armure". Il est notamment prévu de faciliter la saisie des passeports des apprentis djihadistes souhaitant se rendre en zone de guerre ou en revenir. De fait, indiquent le Guardianet CNN, Scotland Yard estime qu'au moins 500 citoyens britanniques sont partis se battre en Irak et en Syrie, et que plus de la moitié sont rentrés au pays. Que faire face aux sicaires de l'EI ? Si Simon Jenkins, du Guardian, rejette toute action militaire en Irak, The Economist, lui, l'encourage. Dans une tribune à The Independent, le chef de l'opposition, Ed Miliband, appelle à combattre les djihadistes "avec clarté et détermination". Pragmatisme et implacabilité, c'est aussi la ligne défendue, avec des accents churchilliens, par The Daily Express etThe Daily Telegraph. Pour le New York Post, David Cameron, en affichant son intransigeance, montre la voie. Tout le contraire de Barack Obama, cingle Fox News. Lequel, par sa rhétorique amphibologique, "est incapable d'esquisser une stratégie cohérente face à la crise qui grandit rapidement au Moyen-Orient". |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire