Le boycott économique, politique ou culturel d'Israël, une tendance en expansion
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Le boycott d'Israël prend de l'ampleur | AFP
INTERNATIONAL - Depuis le 8 juillet et le début de l'opération militaire israélienne "Bordure protectrice", les caméras du monde entier sont braquées sur Gaza. Malgré des appels à un cessez-le-feu, l’offensive de Tsahal ne faiblit pas et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu s’est dit déterminé "à finir le travail".
Malgré quelques remous dans la relation israélo-américaine, les Etats-Unis contrent toute initiative anti-israélienne aux Nations unies. Face au sentiment d’impuissance etl’impression d’impunité dont dispose le pays du Moyen-Orient, plusieurs mouvements ou pays appellent au boycott d’Israël. Celui-ci prend différentes formes, avec plus d'ampleur que lors de l'opération militaire israélienne précédente en janvier 2009. On peut aussi le constater sur Internet, où la recherche Google "boycott Israël" a explosé en 2014, dans le monde (1er graphique) comme en France (2e graphique):
• Le boycott politique
La Bolivie a récemment placé Israël sur sa liste d’Etats terroristes pour protester contre l’opération militaire dans la bande de Gaza. Le pays d’Evo Morales et le Venezuela de Hugo Chavez avait déjà rompu toute relation avec l’Etat hébreu en 2009, appelant à un boycott politique. Plusieurs pays sud-américains ont rejoint ce mouvement mais ils peinent à séduire au-delà du continent.
Le président bolivien Evo Morales
Les pays de l’Union européenne et les Etats-Unis continuent d’entretenir des relations diplomatiques avec Israël. Mais certains pays comme la France, l’Espagne ou l’Italie avaient voté en faveur de l’adhésion de la Palestine comme Etat observateur à l’ONU en 2012. Une résolution jugée pourtant inacceptable par Israël.
• Le boycott économique
De nombreuses initiatives se développent pour organiser un boycott économique des produits israéliens. La Belgique étudie la mise en place d’un label permettant d’identifier les produits venant des colonies israéliennes. Ce label ne serait pas obligatoire et laisserait donc aux distributeurs le choix de l’afficher ou non. Même si cette loi est encore loin d’être appliquée et qu’elle ne serait pas à proprement parler un boycott, elle ne manquerait pas de le faciliter.
Autres cibles prisées pour un boycott: les marques considérées comme "proches d’Israël". Coca-Cola, Pepsi ou Starbucks figurent parmi les cibles de l’opération. La campagne "Boycott, désinvestissement, sanctions" (BDS) a été lancée en 2005 par 171 ONG palestiniennes et veut mettre la pression sur Israël par la voie économique. Elle suit l’initiative proposée par Desmond Tutu, prix Nobel de la paix en 194, de provoquer un "désinvestissement" d’Israël visant à mettre fin à l’occupation israélienne des territoires acquis pendant la Guerre des Six Jours en 1967.
Manifestation appelant au boycott des produits israéliens
Le mouvement a connu un vrai gain de popularité après "l’affaire Sodastream". Cette marque de machine à soda israélienne avait choisi comme égérie Scarlett Johansson. Sauf que l’actrice était également ambassadrice de l’ONG Oxfam depuis 2006. Sous les feux des critiques en raison de la situation de Sodastream -la marque est implantée dans les colonies- Scarlett Johansson a démissionné de son rôle d’ambassadrice. Une polémique dont même le secrétaire d’Etat américain John Kerry s'est inquiété. Et un coup de projecteur pour la campagne de boycott dont se serait bien passé Israël.
• Le boycott culturel
Moins efficace en apparence mais plus médiatisé, le boycott culturel est également très présent. En 2002 est lancée une "campagne européenne de boycott universitaire et culturel d'Israël". L’objectif de celle-ci est d’inciter les artistes à ne pas se produire en Israël pour protester contre la politique du gouvernement israélien.
Roger Waters (Pink Floyd) est engagé depuis 2006 dans le boycott culturel contre Israël
De nombreux artistes ont ainsi refusé d’aller se produire ou annulé leur concert en Israël. Parmi eux, les musiciens Roger Waters (Pink Floyd), Brian Eno ou encore les cinéastes Ken Loach et Jean-Luc Godard. On retrouve également des sportifs qui boycottent leurs adversaires israéliens. L’escrimeuse tunisienne Sarra Besbes a ainsi préféré ne pas se rendre à une compétition plutôt que d’affronter une Israélienne, Noam Mills.
• Le boycott ne fait pas l’unanimité
Si les appels au boycott gagent en popularité au point d’inquiéter sérieusement en Israël, ils sont loin de faire l’unanimité. En France, François Hollande, encore loin d’être président, cosignait avec Manuel Valls, Bernard-Henri Levy, plusieurs intellectuels et une vingtaine d’autres personnalités dans Le Monde en 2010, une tribune intitulée: "Le boycott d'Israël est une arme indigne".
Le président de l'Autorité nationale palestinienne Mahmoud Abbas rejette le boycott généralisé d'Israël mais soutient celui des colonies israéliennes
Mahmoud Abbas s’est lui-même opposé à un boycott d’Israël dans sa généralité tout en soutenant celui des produits issus des colonies. Il estime important d’avoir "des relations avec Israël" et s’est donc désolidarisé du boycott intégral des produits israéliens prôné par le comité BDS.
En Israël, le gouvernement commence cependant à s’inquiéter des effets d’un boycott. Une baisse des exportations pourrait avoir des effets importants sur l’économie israélienne et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a considéré le boycott comme un "acte antisémite". Selon lui, le mouvement BDS qui prône le boycott veut par-là obtenir "la fin de l’Etat juif."
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