04 sept2013
La visite, aujourd’hui, du président de la République allemande à Oradour-sur-Glane qui fut le théâtre d’un des massacres les plus connus de la Seconde guerre mondiale ravive en moi un foule de questions que je ne cesse de me poser sur les crimes de masse depuis que j’ai été confronté à Duch, le directeur du centre de Sécurité S21 de Phnom Penh, sous le régime des Khmers rouges. Un de ces individus ordinaires qui sortent de l’ordinaire par l’ampleur des actes criminels dont ils sont responsables.[1] Et le rappel de l’impunité dont a bénéficié jusqu’à sa mort en 1971 le général SS Lammerding, qui a ordonné les pendaisons de Tulle et le massacre d’Oradour, me glace comme me choque et me révolte l’impunité des responsables de tous les crimes de masse, quels qu’ils soient.
Malgré les progrès considérables de la justice pénale internationale, nous demeurons confronté à des limites qui ne relèvent plus d’un vide juridique longtemps existant, mais du refus des gouvernements d’accepter un ordre international fondé sur la primauté du droit et non plus sur le primat de la force. La barbarie n’est jugée et condamnée qu’en fonction de considérations presque toujours étrangères au respect du droit.
Dans la pratique mémorielle qui semble parfois se substituer au devoir de justice, à côté des massacres célébrés, d’autres sont oubliés (Maillé 1944, Madagascar 1947, Afrique post-coloniale, …) voire contestés ou niés par les autorités concernées (Nankin 1937, Sétif et Guelma 1945, URSS, Chine, Indonésie 1965, armée US au Vietnam dont l’usage de l’agent orange, Israël au Liban et dans les territoires palestiniens,…). La liste est longue dans notre monde contemporain de crimes de masse – ce que le prof. Jacques Sémelin appelle « un processus organisé de destruction de civils » – au nom d’une religion, d’une idéologie politique, d’une race, d’intérêts économiques ou de la volonté de puissance. Trop longue. Et pourtant elle s’allonge encore, tant le mépris de la vie humaine semble l’emporter sous toutes les latitudes. Mais aussi, tant le cynisme des gouvernements instrumentalise le droit pénal international. Ce qui donne, chez beaucoup de peuples, le sentiment tout à fait justifié d’une justice à la carte, d’un deux poids-deux mesures dont les victimes sont toujours les mêmes.
Aucun Etat n’a le droit de s’ériger en gendarme du monde. Aucun gouvernement ne peut s’arroger le droit de punir un autre.... pour lre la suite,cliquer ici ---> http://www.jennar.fr
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