AYRAULT - Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a insisté dimanche 25 août sur l'effort que l'Etat va réaliser dans le budget 2014, avec des économies de 10 milliards d'euros, du "jamais vu", a-t-il assuré sur France 2. "Les économies pour 2014 seront sans précédent (...): 10 milliards d'euros d'économies, ça ne s'est jamais vu", a-t-il déclaré.
"Il y a des priorités à financer" comme "l'éducation, les emplois d'avenir, les contrats de génération, la police ou la gendarmerie", a-t-il énuméré, laissant entendre que les coupes seraient faites dans les autres secteurs. Sur la pression fiscale, "il y aura encore des efforts (en 2014), mais ces efforts vont diminuer", a précisé le Premier ministre.
Un effort "sans précédent" de 10 milliards d'euros, vraiment? Il semblerait que Jean-Marc Ayrault ait la mémoire courte. Pour le dernier budget du quinquennat Sarkozy, François Fillon avait annoncé en novembre 2011 une économie de... 11 milliards d'euros.Mieux: il faut rappeler que le budget 2013, annoncé l'année dernière par Jean-Marc Ayrault proposait déjà 10 milliards d'économies.
"Je suis le Premier ministre de la détermination à redresser notre pays"
"Je suis le Premier ministre de la détermination à redresser notre pays et nous allons y parvenir", a-t-il dit. Les grandes lignes du budget 2014 seront dévoilées fin septembre. D'ores et déjà, le gouvernement a prévenu qu'un effort fiscal supplémentaire de 6 milliards d'euros serait demandé aux Français et que 14 milliards d'économies seraient réalisées dans les dépenses publiques (10 milliards dans le budget de l'État et 4 milliards dans les collectivités locales, la sécurité sociale...).
François Hollande avait annoncé en 2012 cet effort de 10 milliards par an pendant cinq ans pour que la France se conforme à ses engagement européens en réduisant ses déficits.
Pour la CSG, "rien n'est encore décidé"
Jean-Marc Ayrault a aussi assuré que rien n'était "encore décidé" quant à une éventuelle hausse de la CSG ou des cotisations pour financer les retraites, à la veille d'ultimes rencontres avec les partenaires sociaux. "Rien n'est encore décidé" et "je veux écouter demain les partenaires sociaux", a affirmé sur France 2 le Premier ministre, interrogé sur une hausse de la CSG.
Les partenaires sociaux "sont partagés sur cette question et je les comprends", a-t-il ajouté, alors que la CFDT a dit préférer une augmentation des cotisations salariales et patronales.
"Ce qu'il veulent, c'est sûrement aussi un équilibre, que tout le monde participe au financement des retraites, c'est-à-dire les actifs, du public comme du privé, les retraités mais aussi les entreprises. Tout ça en veillant au pouvoir d'achat et à la compétitivité des entreprises", a poursuivi le chef du gouvernement.
Pas question de relever l'âge de départ à la retraite
"J'arbitrerai après les discussions avec les partenaires sociaux et avec le président de la République et les ministres concernés dans les prochains jours, mais nous prendrons nos responsabilités", a-t-il déclaré. Le Premier ministre a confirmé qu'il n'était "pas question" de relever l'âge légal de départ à la retraite, fixé à 62 ans, dans le cadre de la réforme des retraites en préparation.
Cela reviendrait, selon lui, à "pénaliser toute une génération, tous ceux qui ont prévu d'aller à la retraite dans les années qui viennent se sentiraient trahis". "Cette réforme, elle sera juste", a dit M. Ayrault. "Ce n'est pas seulement une réforme budgétaire ou financière, c'est aussi une réforme de justice sociale".
Le Premier ministre doit rencontrer lundi et mardi huit syndicats et trois organisations patronales, avant d'affiner les contours de son projet de loi, présenté le 18 septembre en Conseil des ministres.
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