RETRAITES - Pour le jour J du lancement du débat sur la réforme des retraites, les partenaires sociaux se sont succédés à Matignon. Chaque représentant y est allé de son commentaire, sans que l'esquisse d'un projet de loi semble se dessiner. Jean-Marc Ayrault avait assuré la veille sur France 2, que les règles de calcul des retraites ne seraient pas modifiées avant 2020. Et c'est à peu près tout.
Premier à ouvrir le bal, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a réaffirmé cette volonté du gouvernement, tout comme la mise en place d'un compte-pénibilité. "Il nous a aussi dit qu'il n'y aurait pas de baisse des pensions ni de gel des pensions", a-t-il poursuivi, se disant "rassuré sur ce point". Alors, hausse de la CSG ou des cotisations? "Les arbitrages ne sont pas faits sur le financement donc nous ne les connaissons pas", a rajouté Laurent Berger.
Concernant la CSG, il semble que les retraités verront leur taux augmenter. La Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) a affirmé avoir "concédé" auprès du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, un alignement du taux de CSG des retraités sur celui des actifs. "Si on aligne (le taux de) la CSG entre les actifs (7,5%) et les retraités (6,6%), je peux l'accepter", a déclaré Jean-François Roubaud, président de la CGPME, aux journalistes à la sortie d'un entretien avec Jean-Marc Ayrault.
L'étonnante concession faite au Medef
Interrogé sur une éventuelle augmentation de la CSG, Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT, a répondu: "non, cette mesure n'est pas écartée, le gouvernement travaille sur une hypothèse d'augmentation de la CSG". Au sujet d'une hausse des cotisations salariales et patronales: "la question a été évoquée, en plus, à côté ou à la place de (la CSG, ndlr). Les arbitrages ne sont pas faits", a précisé le responsable de la CGT. Quoi qu'il en soit, "il y en aura pour tout le monde. Il y en aura pour les retraités, il y en aura pour les salariés, et il y en aura aussi en terme de pouvoir d'achat", a ajouté Thierry Lepaon.
Le président du Medef Pierre Gattaz s'est quant à lui félicité d'avoir obtenu une "ouverture" du gouvernement sur le coût du travail, qui pourrait compenser une éventuelle hausse des cotisations sociales pour financer les retraites. "Il y a une ouverture qui nous a été faite, intéressante, c'est la baisse du coût du travail", a déclaré Pierre Gattaz en sortant d'une réunion avec le Premier ministre Jean-Marc Ayrault sur les retraites.
Cette ouverture a été faite "pour les semaines à venir et dans le cadre du PLFSS (Budget de la Sécurité sociale), c'est-à-dire pour fin septembre, pour voir si, en parallèle de cette réforme des retraites, nous pourrions baisser le coût du travail de façon significative", a affirmé le responsable patronal, disant avoir "pris l'information de façon positive".