G20 : avancer sur l'évasion fiscale et face à la crise |
Les grandes puissances du G20 se retrouvent vendredi et samedi à Moscou pour afficher leur détermination à lutter contre l'évasion fiscale et surmonter leurs divisions face à une économie mondiale encore fragilisée par l'essoufflement des pays émergents. A moins de cinquante jours du sommet qui réunira, au début de septembre à Saint-Pétersbourg, les chefs d'Etat du G20, la réunion vise surtout à montrer les progrès obtenus sur les dossiers affichés comme prioritaires cette année, telles l'évasion fiscale ou la régulation financière. La priorité est d'"aller vers plus de transparence, plus de lutte contre les juridictions non coopératives", indique une source gouvernementale. Lors de sa dernière réunion, en avril à Washington, le G20 a "exhorté" la communauté internationale à s'attaquer au secret bancaire afin de lutter contre l'évasion fiscale. Le dossier a été confié à l'OCDE, qui doit présenter un nouveau rapport vendredi. L'objectif est de s'attaquer aux mécanismes d'optimisation fiscale qui permettent aux multinationales d'échapper à l'impôt. Les américains Google, Amazon et les cafés Starbucks ont été notamment montrés du doigt ces derniers mois. "Il y a un bon consensus au sein du G20" à ce sujet, a estimé Pascal Saint-Amans, directeur du centre politique et d'administration fiscale de l'OCDE. Le sujet donnera aussi l'occasion aux grandes puissances de faire entendre une voix commune quand l'état de santé de l'économie mondiale divise. Alors que la zone euro est engluée dans la récession et que la croissance peine à décoller aux Etats-Unis, l'inquiétude grandit quant à la situation des pays émergents. La Chine vient d'annoncer une croissance de 7,6 % pour le premier semestre, confirmant son essoufflement et provoquant l'inquiétude des pays producteurs de matières premières qui fournissent Pékin."Nous avons déjà souligné que l'Europe doit se concentrer sur ce qu'elle doit entreprendre pour faire redémarrer le moteur de la croissance, a déclaré le secrétaire américain au Trésor Jack Lew à Bloomberg Television. Le monde a besoin d'une Europe en croissance." |
Il a par ailleurs insisté pour que la Chine accélère les réformes afin que son économie se tourne de plus en plus vers la demande intérieure. D'autres pays, comme le Japon, entendent demander à Pékin comment la Chine entend résorber la bulle spéculative de son secteur bancaire occulte. |
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Google déçoit |
Le groupe américain a enregistré une croissance moins étincelante que prévu au deuxième trimestre, un important changement de sa stratégie publicitaire portant notamment moins de fruits qu'espéré. Le géant américain de l'Internet a annoncé jeudi un bond de 16 % de son bénéfice net trimestriel, à 3,23 milliards de dollars, et de 20 % pour son chiffre d'affaires, à 14,11 milliards. Malgré cette progression à faire pâlir d'envie beaucoup d'entreprises, les chiffres ont interrompu la course vers les 1 000 dollars dans laquelle l'action Google semblait lancée ces dernières semaines. Dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York, elle repassait même sous la barre des 900 dollars. |
Le groupe ne s'est en effet pas montré à la hauteur des attentes, ce qui lui arrive rarement. Le bénéfice ajusté par action, une référence pour le marché, a notamment atteint seulement 9,56 dollars quand les analystes espéraient en moyenne 10,78 dollars. Une autre donnée très surveillée a déçu: le prix payé en moyenne par les annonceurs quand un internaute clique sur leurs publicités a encore baissé de 6 % sur un an, et de 2 % sur un trimestre. |
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EADS se réorganise et pourrait devenir Airbus |
Le groupe d'aéronautique et de défense EADS s'apprête à réorganiser une partie de ses activités dans le cadre d'un réexamen stratégique et pourrait à cette occasion changer de nom pour prendre celui de sa filiale Airbus, apprend-on jeudi de source proche du dossier. Cette nouvelle organisation sera à l'ordre du jour d'un conseil d'administration fin juillet. EADS est à la recherche d'un meilleur équilibre entre les activités commerciales d'Airbus et les activités du groupe en matière de défense, maintenant qu'il a renoncé à son objectif à long terme d'équilibrer ces deux pôles après l'échec l'an dernier des discussions de fusion avec le groupe de défense britannique BAE Systems. |
"Il y aura quelques grosses annonces, mais pas nécessairement beaucoup de stratégie dans ce passage en revue. C'est plutôt en rapport avec les structures et la rentabilité", explique une personne qui suit le processus de près. Face aux commandes d'Airbus plus importantes que prévu, les marchés font pression sur EADS pour que le groupe mette davantage en avant ses activités commerciales, qui ont permis à l'action de gagner 41 % en Bourse depuis le début de l'année après une hausse de 22 % en 2012. "EADS a réalisé qu'il est mieux perçu par les investisseurs s'il est moins présent dans la défense", résume un banquier. |
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Projet de loi sur la fraude fiscale amputé |
Le Sénat a adopté jeudi le projet de loi sur la fraude fiscale défendu par le gouvernement en réponse au scandale Cahuzac, en l'amputant de sa disposition centrale, la création d'un parquet financier. Déjà adopté en procédure d'urgence à l'Assemblée, c'est-à-dire une seule lecture par chambre, le texte va partir maintenant devant une commission mixte paritaire (CMP, 7 sénateurs et 7 députés) chargée de trouver une version commune. En cas d'échec, l'Assemblée aura le dernier mot. Avant de voter à l'unanimité le projet de loi, les sénateurs avaient adopté plusieurs amendements, s'opposant à la création d'un poste de procureur spécifique à la tête d'un parquet financier, par 186 voix pour et 146 contre. |
"Le message que nous devons adresser est un message aux fraudeurs, un message de répression efficace", a affirmé Jacques Mézard (RDSE). "A la place, vous nous proposez une construction compliquée", a-t-il reproché aux ministres Christiane Taubira (justice) et Bernard Cazeneuve (budget). "Ce procureur financier est un objet juridique non identifié", a jugé Jean-Jacques Hyest (UMP). |
TEXTOS |
Grèce : le ministre des finances allemand, Wolfgang Schaüble, qui effectuait jeudi à Athènes une visite sous haute sécurité, a écarté toute nouvelle restructuration de la dette grecque et salué les efforts entrepris par l'Etat grec pour assainir ses finances.
Transport aérien :un Boeing 787 de Japan Airlines (JAL) parti jeudi de Boston pour Tokyo a fait demi-tour "pour raison de maintenance de l'appareil", a indiqué la compagnie japonaise sur son site internet, sans autres précisions. Japan Airlines est une des plus importantes utilisatrices de Boeing 787 dont tous les exemplaires existant dans le monde avaient été cloués au sol entre janvier et avril pour de graves problèmes de batteries.
Hydrocarbures : le pétrole poursuivait sa progression vendredi en Asie au-delà de 108 dollars, sous l'effet d'un net regain d'optimisme des investisseurs sur la demande américaine de brut même si des prises de bénéfice limitaient la hausse. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en août gagnait un cent, à 108,05 dollars, le baril de brent de la mer du Nord grimpant de 12 cents, à 108,82 dollars. Jeudi, le baril de light sweet crude a grimpé de 1,56 dollar, à 108,04 dollars, son plus haut depuis le 1er mars 2012, sur le Nymex.
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Microsoft : le géant des logiciels a déçu le marché jeudi avec des bénéfices annuels qui ont largement pâti des ventes médiocres de sa tablette Surface, tandis que les ventes de PC continuent à dégringoler. Sur l'ensemble de l'exercice décalé 2012/2013, le bénéfice ressort à 21,9 milliards de dollars, en hausse de 29. Le chiffre d'affaires annuel du groupe de Redmond a progressé de 5,3 % à 77,8 milliards de dollars, bien moins qu'attendu.
Bourse : Wall Street a battu de nouveaux records historiquesjeudi, vivifié par les performances de quelques grands noms de la cote, de bons indicateurs américains et des propos rassurants du patron de la Banque centrale des Etats-Unis, Ben Bernanke. Selon des résultats provisoires à la clôture, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a avancé de 0,51 % ou 78,48 points à 15 549 points, et le S&P 500 de 0,50 % ou 8,48 points à 1 689,39 points, tous deux atteignant des sommets jamais atteints auparavant.
Electricité : l'Afrique du Sud et l'UE ont conclu jeudi un accord de 100 millions d'€ sur l'énergie nucléaire qui permettra d'apporter l'électricité à 300 000 foyers ruraux de la première économie africaine.
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"La dette de l'Etat fédéral est sur la bonne voie pour remplir les critères établis en août 2011 pour justifier une perspective stable, retirant la pression à la baisse sur la note" |
L'agence de notation américaine Moody's a annoncé jeudi qu'elle relevait la perspective de la note de la dette des Etats-Unis de "négative" à"stable", tout en confirmant la note "Aaa", la meilleure possible. La perspective de la note américaine avait été abaissée à l'été 2011 lors de l'adoption par le Congrès d'un plan pour réduire le déficit budgétaire des Etats-Unis. Moody's avait expliqué que les mesures votées ne suffiraient pas nécessairement à améliorer l'état des finances publiques américaines. Outre la réduction du déficit budgétaire, qui va "continuer à décliner pendant un certain nombre d'années", selon l'agence, Moody's a pris en compte la reprise de l'économie américaine. L'agence de notation prévoit que le ratio de la dette publique par rapport au produit intérieur brut du pays va, jusqu'en 2018,"présenter un recul plus important qu'(elle) ne l'anticipait lorsqu'elle avait assigné une perspective négative". Toutefois, Moody's souligne qu'en dépit d'une perspective budgétaire plus favorable pour les toutes prochaines années les déficits du gouvernement recommenceront à se creuser à plus long terme "si de nouveaux efforts d'assainissement budgétaire ne sont pas faits". En 2012, le déficit budgétaire en 2012 représentait 7,3 % du PIB des Etats-Unis tandis que le ratio de la dette extérieure par rapport au PIB s'élevait à 101,6 %. Pour l'exercice 2013, la Maison Blanche vient de revoir à la baisse de quelque 200 milliards de dollars son estimation du déficit budgétaire du pays. Il devrait s'élever à 759 milliards de dollars et représenter 4,7 % du PIB.
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Et si François Hollande plaçait son été sous le signe de la vérité ?
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La France vient encore de passer une semaine de doutes et d'hésitations au niveau de sa gouvernance. Doutes sur l'interprétation de la situation économique, inquiétude de plus en plus forte sur la stabilité du pays dans les trois mois à venir et incapacité du pouvoir à porter des réponses cohérentes et surtout rassurantes. Le 14 juillet, c'est le jour de la liberté, de la fraternité, de la solidarité mais si seulement on pouvait y ajouter le mot « vérité ». Du moins dans la pratique, ça changerait tout : vérité des faits, des chiffres, des intentions et des promesses.
C'est Pierre-André de Chalendar, le président de Saint-Gobain, star du CAC 40 et l'un des piliers les plus solides de l'élite industrielle française, qui réclamait un peu plus de vérité. C'était dimanche dernier en clôture des journées économiques d'Aix-en-Provence. « On a commencé en niant la crise, on continue en multipliant les zigzags » lance-t-il devant 800 personnes : des étudiants mais surtout des économistes déprimés et des chefs d'entreprise désabusés. Christine Lagarde, directrice du FMI, venait de réclamer des lignes stratégiques plus claires. Pierre-André de Chalendar a été applaudi, ce qui ne se fait pas souvent à Aix où les spectateurs restent en général sur la réserve (un peu comme à l'Opéra... on applaudit à la fin). Et bien là, pas du tout. On a salué l'artiste. Du coup, ça n'a pas plu à Pierre Moscovici qui lui a été un peu chahuté, ce qui est encore plus rare.
Cela dit, à l'applaudimètre le summum de l'insolence a été atteint par Eric Orsenna, écrivain et ancien conseiller spécial de François Mitterrand, quand il a proposé que la France crée une sorte d'Erasmus réservé aux hommes politiques afin qu'ils aillent dans les entreprises ou à l'étranger avant d'exercer leurs fonctions. « Au moins a-t-il conclu, ça éviterait qu'un jeune et brillant élu de la Corrèze n'attende d'être président de la République pour découvrir que la Chine existe ! ». Le chef économiste de la banque centrale chinoise, Ly Yang, a éclaté de rire, c'est extrêmement rare chez un notable chinois et Pierre Moscovici n'a pas supporté que les économistes soient aussi peu sérieux. C'est dire l'ambiance...
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Lu sur le blog de Jean-Marc Sylvestre
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TITRES DE L'ÉCONOMIE |
Les Echos : Nucléaire, gaz de schiste : l'échec du Grenelle de Hollande |
Le Figaro Economie : La volte-face du gouvernement sur l'apprentissage |
Financial Times : Dell reporte le vote de ses actionnaires |
The Wall Street Journal : Les perspectives du Japon restent fragiles en dépit des gains |
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