Matignon défend sa rigueur |
Le gouvernement défendra mardi après-midi devant l'Assemblée nationale les sévères économies qu'il compte réaliser l'an prochain pour maintenir le déficit public à 3,5 % du PIB, objectif déjà bien supérieur aux 2,9 % initialement prévus, lors du débat d'orientation budgétaire. Le rapporteur général du budget, Christian Eckert (PS), dans un document préalable à ce débat, qui se tient en juillet habituellement, reprend les analyses de la Cour des comptes et les orientations de Jean-Marc Ayrault, en y ajoutant des précisions supplémentaires sur les intentions gouvernementales et ses propres préconisations en termes de recettes notamment. Pour ne pas aller au-delà du dérapage auquel Bruxelles a consenti, un effort égal à 1 % du PIB est nécessaire, réparti à 30 % sur les recettes (6 milliards d'euros) et à 70 % sur les dépenses (13 à 14 milliards). Parmi les ministères, l'écologie fait partie des plus fortes baisses (- 7 %), mais aussi la défense et l'administration des finances. En termes d'effectifs, une réduction nette de 3 200 postes de fonctionnaire est prévue, près de 10 000 créations d'emploi dans l'enseignement, la justice et la sécurité étant plus que compensées par quelque 13 000 suppressions ailleurs, dont plus de 7 000 à la défense et 2 300 dans l'administration des finances. De même, si 2 000 postes sont créés au Pôle emploi, plus de 1 200 disparaissent dans d'autres agences dépendant de l'Etat. |
Il sera au cours du débat sans doute question des propositions du rapporteur sur des hausses de fiscalité comme l'imposition des contrats d'assurance vie, la hausse du diesel, ou encore le relèvement du taux de TVA à plus de 20 %, en faveur duquel il avait plaidé ces derniers mois. La fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG pourrait aussi s'immiscer dans ces échanges. Par aileurs, une voix s'est élevée mardi contre le budget. La ministre de l'écologie, Delphine Batho, a estimé que le budget 2014, qui marque une baisse importante des crédits à son ministère, était "mauvais", alors qu'au moment où il y a une "déception à l'égard du gouvernement" la question de l'écologie est "cruciale". |
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Lisbonne doit poursuivre les réformes |
L'UE a appelé lundi soir le Portugal à "maintenir le rythme des réformes", après la démission surprise de son ministre des finances, Vitor Gaspar, dont la politique d'austérité a provoqué un fort mécontentement social. "Le Portugal approche de la dernière étape de son programme"d'ajustement économique, a souligné le commissaire européen chargé des affaires économiques, Olli Rehn. "Beaucoup a été fait pour consolider les finances publiques, restaurer la stabilité financière et adopter des réformes structurelles en faveur de la compétitivité et de la création d'emplois", a-t-il ajouté. "Mais il reste des défis importants, et la nécessité de faire baisser le très haut niveau de chômage n'est pas le moindre", a dit M. Rehn. |
Vitor Gaspar était l'un des artisans du plan d'aide de 78 milliards d'euros accordé à son pays par l'Union européenne et le Fonds monétaire international. L'économie portugaise est entrée dans sa 3e année de récession, et le taux de chômage a dépassé 17 % au 1er trimestre, un niveau record. |
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Obama en faveur d'un nouveau partenariat économique avec l'Afrique |
Barack Obama a défendu lundi en Tanzanie, au cours de sa tournée africaine, l'idée d'un nouveau partenariat économique entre les Etats-Unis et l'Afrique, un continent en développement sur lequel les Américains doivent faire face à la vive concurrence de la Chine. Le chef de l'Etat a été précédé de trois mois à Dar es Salaam par son homologue chinois, Xi Jinping, venu immédiatement après son entrée en fonction. La Chine a contruit des routes, des aéroports et de nombreuses autres infrastructures en Afrique, mais ses détracteurs l'accusent de surexploiter les ressources du continent pour alimenter son immense secteur industriel. La Tanzanie est en négociations avec Pékin pour la construction d'un port. Arrivé d'Afrique du Sud pour cette troisième et dernière étape de sa tournée africaine, Barack Obama a promis lundi que les Etats-Unis voulaient soutenir l'Afrique et ne pas se contenter d'une simple aide. |
Durant cette escale en Tanzanie, Barack Obama a lancé un nouveau projet baptisé "Trade Africa". Concentré dans un premier temps sur l'Afrique de l'Est, ce projet est appelé à s'étendre, a souligné la Maison Blanche. |
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La BOJ inonde de liquidités le Japon |
La base monétaire du Japon s'est élevée à un montant record en juin, en hausse de 36 % par rapport à celle du même mois de 2012, a annoncé mardi la BOJ. La base atteignait en juin 163 537 milliards (mds) de yens (1 267 mds d'euros) en moyenne, et 173 125 mds de yens (1 340 mds d'euros) à la fin du mois, a précisé la BOJ. La progression constatée en juin en comparaison annuelle est la plus importante depuis celle de 36,3 % enregistrée en avril 2002 sur un an. Le nouveau gouverneur, Haruhiko Kuroda, entré en fonction à la mi-mars, a réformé dès avril la politique de l'institut d'émission. Lui et les huit autres membres du comité de politique monétaire ont décidé comme mesure phare d'augmenter les achats d'actifs financiers (dont majoritairement des obligations d'Etat) pour doubler en deux ans environ la base monétaire, c'est-à-dire grosso modo l'argent liquide et les réserves obligatoires des banques. Cette affluence de liquidités vise à faire baisser les taux d'intérêt de sorte que les particuliers et les entreprises soient davantage enclins à emprunter, ce qui est censé doper la demande et contribuer à en finir avec la déflation qui freine l'activité économique depuis une quinzaine d'année. (Sur la base monétaire lire par exemple : "La base monétaire, la masse monétaire et l'inflation") |
La Bourse de Tokyo a terminé la séance de mardi en nette hausse, de 1,78 %, dopée par des indicateurs encourageants pour la croissance mondiale. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 246,24 points, à 14 098,74 points. |
TEXTOS |
Luxe : le gendarme boursier français (AMF) a infligé une amende record de 8 millions d'euros à LVMH pour être entré masqué au capital de son concurrent Hermès, une annonce qui, fin 2010, avait fait l'effet d'un séisme dans le monde feutré du luxe. LVMH, propriétaire de Louis Vuitton, Céline et autre Guerlain, se voit ainsi condamner à la plus forte amende jamais prononcée par la commission des sanctions de l'AMF. Décidée le 25 juin, elle a été annoncée seulement lundi parcommuniqué.
Banque : l'Espagne va sélectionner d'ici à la semaine prochaine les banques conseils qui auront pour mandat de piloter la cession de deux établissements sauvés de la faillite par l'Etat, a dit lundi une source proche du fonds de restructuration bancaire, le Frob.
Cuba : les 124 premières coopératives non agricoles ont officiellement commencé leurs opérations à Cuba lundi, embryon d'un secteur économique indépendant du secteur public de l'île communiste dirigée jusqu'à présent d'une main de fer.
Allemagne : les immatriculations de voitures neuves ont de nouveau reculé en juin sur un an, de 4,7 % à 282 913 unités, après une chute encore plus marquée en mai de près de 10 %, a annoncé mardi l'agence fédérale KBA.
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Sanofi : le groupe pharmaceutique se penche mardi sur l'avenir de sa branche recherche et développement et du site de Toulouse, à l'occasion de la présentation par la direction d'un plan de restructuration prévoyant la suppression de 207 postes en France d'ici à la fin de 2015 et le passage à l'autonomie du site toulousain en cinq ans.
Vatican : le DG de la banque du Vatican (IOR), Paolo Cipriani, et son adjoint, Massimo Tulli, ont présenté leur démission, qui a été acceptée lundi par le comité de surveillance de la banque et la commission des cardinaux, a indiqué le Vatican. Cette annonce intervient alors qu'une vaste enquête a été ouverte en septembre 2010 sur le fonctionnement de l'Institut pour les œuvres de religion (IOR).
Espagne : le nombre de personnes inscrites au chômage a baissé en juin pour le 4e mois d'affilée, mais reste à un niveau élevé, à 4,76 millions, a annoncé mardi le ministère de l'emploi. La quatrième économie de la zone euro comptait en juin 127 248 chômeurs de moins qu'en mai (- 2,60 %), même si la situation reste très difficile : selon l'Ine, qui utilise une méthode de calcul différente et sert de référence, le taux de chômage espagnol a franchi fin mars un nouveau record historique, à 27,16 % !
Autriche : l'OCDE met en garde les banques autrichiennes contre les risques en Europe de l'Est où elles sont très exposées, et leur a conseillé de renforcer leurs fonds propres, dans son rapport annuel sur l'Autriche publié mardi.
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58 % |
L'emploi demeure la priorité des Européens, en hausse de 11 points en 2 ans (58 % de citations, 18 points de plus que l'éducation, 2e), et, plus encore, des Français (75 %, 29 points de plus que l'éducation, 2e), selon un sondage BVA publié mardi dans les Echos et diffusé sur France Inter. Le jugement des Européens sur l'action de leurs pouvoirs publics dans les différents domaines est globalement négatif et surtout très contrasté selon l'axe Nord-Sud : 34 % de jugements positifs en moyenne, et seule la police recueille tout juste plus de 50 % d'avis positifs (51 %). Les disparités de jugement se creusent entre l'Allemagne, plus positive (47 % de jugements positifs), la France et l'Angleterre, assez sévères (38 % de jugements positifs) et l'Europe du Sud, franchement négative (20 % et 21 % de jugements positifs en Italie et en Espagne). Jugée par les autres, sur la performance de ses services publics, la France, pessimiste sur elle-même, est cependant toujours le deuxième pays le mieux considéré en Europe, après l'Allemagne et juste devant l'Angleterre. Mais la perception de la situation financière de la France s'effondre depuis 2010 (- 16 points). Désormais, une majorité d'Européens (51 %) et plus encore, de Français (80 %) jugent négativement la situation de la France, à l'instar de celles de l'Italie ou de l'Espagne, alors qu'ils sont très positifs sur la situation financière de l'Allemagne (87 %) et du Royaume-Uni (67 %). |
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Le nœud se resserre
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Depuis une trentaine d'années, dans un bel élan anti-anglo-saxon, la France rame à contre-courant. Alors que nos partenaires du nord réforment, nous défendons fièrement nos acquis sociaux. Alors que l'accent est mis chez nos partenaires performants sur un État plus modeste et plus efficace et sur le reflux des dépenses publiques, nous défendons notre fonction publique, la meilleure du monde paraît-il. Alors que partout les départs à la retraite sont décalés en proportion de l'allongement de l'espérance de vie, nous privilégions la qualité de la vie en réduisant le temps passé à travailler (des 35 heures aux sacro-saints 60 ans quelque peu écornés par des trompe-l'œil). Ce n'est pas une question de droite ou de gauche, mais de refus de la logique économique toujours présentée comme la tyrannie des marchés. Alors, la France décline avec fierté.
Depuis le début de la crise financière, nous attendons notre revanche mais elle prend le goût âpre de l'austérité et de la montée du chômage. Au sein de l'Europe, nous n'avons conservé qu'un pouvoir de nuisance, comme nos ennemis héréditaires anglais, mais nous avons perdu toute capacité de proposition. Un an après son arrivée au pouvoir, François Hollande continue la tradition de l'immobilisme heureux.
À peine arrivé au pouvoir, il a entériné la voie de l'austérité voulue par l'Allemagne. En échange, il a obtenu quelques promesses de dépenses de la Banque européenne d'investissement, promesses pas encore réalisées mais de taille microscopique. Il a pratiqué la pire austérité qui soit, celle qui consiste à alourdir une pression fiscale parfaitement étouffante. Plus sensible aux calculs politiques qu'à la logique économique, il n'arrive pas à amorcer un reflux significatif des dépenses publiques. Peu importe que l'Éducation nationale affiche une performance désolante sanctionnée par les comparaisons internationales, il continue à embaucher alors qu'il faut rationaliser, c'est-à-dire faire beaucoup mieux avec beaucoup moins. Peu importe que les entreprises suffoquent sous le poids d'une administration publique convaincue de l'excellence de son pouvoir, il entend doper la compétitivité en multipliant des subventions qui vont en priorité aux grandes entreprises déjà performantes parce que parfaitement globalisées. La seule consolation est l'accord social du 11 janvier dernier qui permet de gérer la récession en limitant la casse des licenciements, une petite goutte d'eau défensive dans un océan de rigidités paralysantes.
Alors le chômage augmente inexorablement et quelle est la solution retenue ? Le traitement social du chômage, qui consiste à dépenser de l'argent public pour employer des personnes à faible productivité - et donc sans effet positif pour l'économie - dans le vain espoir d'obtenir des meilleurs chiffres et ainsi « tenir les promesses ». By reshuffling the metrics they use to assess party officials, Xi and Li are attempting to turn this challenge into an opportunity, with the hope that China's people appear willing to tolerate slower growth in exchange for economic reform. It's a classic maneuver for politicians who are dealt a less-than-ideal hand. In the words of President Obama's one-time chief of staff Rahm Emanuel, you never want a serious crisis to go to waste...
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Lu sur Telos
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TITRES DE L'ÉCONOMIE |
Les Echos : Pourquoi les hausses d'impôt ne sont pas finies |
Le Figaro Economie : Bras de fer financier à haut risque pour les Partouche |
The Wall Street Journal : L'UE accuse les grandes banques d'entente sur les dérivés |
Financial Times : Bruxelles met en cause 13 banques dans l'affaire des CDS |
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