La vie commence-t-elle (vraiment) à 50 ans ? La question me taraude alors que j’approche de cet anniversaire. Il y a dix ans, les newsmagazines n’avaient pas assez de formules pour vanter ce cap du demi-siècle soudain synonyme de liberté retrouvée (les enfants ont quitté la maison), d’aisance financière, voire de renouveau amoureux. On parlait même des « quincados », ces ados de 50 ans munis d’une carte bancaire. A l’époque, cette échéance me paraissait encore lointaine mais j’avais envie de croire les magazines féminins qui clamaient : « 50 ans, c’est le nouveau 40. » C’était alors la plus parisienne des top models, Inès de la Fressange, qui incarnait dans les médias ce nouvel âge béni.
Dix ans plus tard, d’autres concepts liés à cet âge charnière ont surgi. Celui de « génération sandwich » fait désormais florès pour désigner ces quinquas coincés entre des enfants qui tardent de plus en plus à prendre leur envol et des parents qui vivent toujours longtemps. Un autre mot s’est aussi glissé peu à peu dans les médias, celui de « ménopause ».
Des livres sortent sur ce sujet encore tabou, des personnalités osent l’aborder à demi-mot, voire sans fards au détour d’une chronique (Sophia Aram qui ironise sur ses bouffées de chaleur sur France Inter) ou d’une interview (Monica Belucci, Naomi Watts…) Même le premier ministre Gabriel Attal s’en est emparé dans l’entretien qu’il a accordé le 8 mars au magazine « Elle » à l’occasion de la Journée des droits des femmes : c’est « un sujet important dont on parle peu politiquement, dit-il. Il faut trouver les moyens de mieux accompagner les femmes qui en ont besoin, avec un soutien psychologique qui serait intégralement pris en charge par la Sécurité sociale. »
Dit comme ça, la cinquantaine, du moins pour les femmes, ne s’annonce pas si rugissante que ça. Mais à en croire la journaliste Elise Thiébaut, qui vient de publier un essai revigorant sur la ménopause intitulé « Ceci est mon temps » (éd. Au diable Vauvert), cette phase de l’existence nous « enseigne la beauté de la vie et de ses cycles, quand bien même cette beauté ne se verrait pas toujours à l’œil nu ». Alors, oui, la vie recommence peut-être à 50 ans…
Elodie Lepage
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