| HADRIEN MATHOUX RÉDACTEUR EN CHEF POLITIQUE PRÉS CARRÉS
C'est le lot de toutes les élections à faible participation : aux européennes, où plus d'un Français sur deux décide généralement de consacrer son dimanche à d'autres activités que les urnes, chaque parti cherche à rassembler son camp plutôt qu'à convaincre une majorité de citoyens. Pis, on assiste à une concurrence échevelée pour capter des clientèles spécifiques, des « segments », comme disent les professionnels du marketing.
Les débauchages effectuées par les grandes forces politiques traduisent ce processus : chez les Insoumis, on a dégoté la juriste franco-palestinienne Rima Hassan pour séduire l'électorat arabo-musulman des banlieues sans s'embarrasser de nuances. Le Rassemblement national, de son côté, déniche l'essayiste Malika Sorel pour s'éviter toute accusation de racisme, et place l'ex-directeur de Frontex Fabrice Leggeri pour faire sérieux.
Quant aux macronistes, ils ont plus de mal : l'usure du pouvoir et des sondages en berne font qu'on ne se bouscule pas au portillon pour figurer sur la liste de Valérie Hayer. Olivier Véran a préféré se reconvertir dans la chirurgie esthétique qu'aller au casse-pipe, et l'inénarrable Nathalie Loiseau a été récupérée en catastrophe. Du côté de Reconquête, Eric Zemmour et Marion Maréchal s'écharpent, notamment vis-à-vis de l'attitude à adopter vis-à-vis d'un Rassemblement national qui menace le parti de disparition.
Parallèlement à ce jeu de petits chevaux réjouissant mais un peu vain, le débat a parfois lieu ailleurs. Sur les territoires infinis du numérique, comme le réseau social Twitch, théâtre d'une activité politique bouillonnante dont nous dressons la cartographie… ou dans les colonnes de Marianne, que l'ancien ministre Arnaud Montebourg a choisi pour lancer une charge sabre au clair contre le Conseil d'Etat et le gouvernement des juges. Twitter @hadrienmathoux
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