Vendredi 29 mars 2024 – 4 jours
BONJOUR ! C’est une des marottes de Gabriel Attal : la semaine en quatre jours. Mercredi, le Premier ministre l’a remise à l’agenda d’un séminaire gouvernemental, au chapitre « nouvelles aspirations des Français au travail ». Le soir même, sur TF1, il en a encore fait la promo. Avec l’idée de mieux articuler vie perso et vie pro, d’offrir une option à ceux qui ne peuvent pas télétravailler, de répondre aussi aux attentes des nouvelles générations...
Préposition. Attention, hein, la semaine « en » quatre jours n’est pas la semaine « de » quatre jours ! L’objectif n’est pas de travailler moins, mais autrement. Pour être plus direct : de concentrer plus d’heures de travail sur moins de jour. Les syndicats grognent : ils anticipent la pression, les plannings surchargés, les RTT abandonnées... Quand Gabriel Attal évoque une variante, avec la semaine « alternée » (une de cinq jours, l’autre de quatre), ce sont cette fois-ci les employeurs qui grimacent, redoutant l’usine à gaz... Préparez-vous à des négociations interminables sur l’adaptation des missions, des fiches de postes et des tâches, aujourd’hui formatées sur cinq jours !
Rigidité. Que l’exécutif cherche à ménager le cadre de travail, rigidifié par les 35 heures, on ne va pas l’en blâmer. On peut juste redouter que cette expérimentation verse dans le travers habituel de l’Etat, dirigiste quand il s’agit de donner plus de liberté aux employés, centralisé au point d’imposer la même réponse à tous. On peut aussi redouter que la mesure étant appliquée d’abord aux seules administrations, un dérapage sémantique transforme le « en... » en « de... », c’est-à-dire la semaine de quatre jours payée cinq – nos finances publiques n’y résisteraient pas !
Autonomie. De sondages en sondages, les plus de 50 ans réclament d'être plus autonomes, d’avoir plus de liberté pour organiser leur temps de travail. Ils assument même des dépassements horaires, motivés par l’intérêt de leur poste... Si la semaine en quatre jours est une option à ne pas écarter, elle ne répond donc qu'à la marge au désir d’indépendance de la génération X’O. Rien d'étonnant, non ? Pour vous persuader que l’Etat n’a pas besoin de s'ériger en grand ordonnateur, lisez cet article du Wall Street Journal, traduit en exclusivité pour l’Opinion : « Vu aux Etats-Unis : tout le monde travaille moins le vendredi – tant mieux ! »
AH ! UNE DERNIÈRE CHOSE... Jeudi, la proposition de loi visant à reconnaître la « discrimination capillaire » en milieu professionnel a été adoptée par l’Assemblée nationale ! Ainsi, la discrimination basée sur la coupe, la texture, la couleur ou la longueur des cheveux est désormais passible de sanctions pénales. Dans un pays au bord de la paralysie pour dérive financière incontrôlée, c’est ce qu’on appelle avoir le sens des priorités.
Génération X’O. Génération X’O, c’est un X comme eXpérience et un O comme Opportunité. Partagez X’O, suivez-nous sur LinkedIn et écrivez-nous !
Bonne lecture !
Rémi Godeau, rédacteur en chef de l’Opinion
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