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L'espoir face à l'épidémie de coronavirus : les hospitalisations sont en baisse en Sud-Isère
Dans le sud du département de l'Isère, le confinement produit ses premiers effets sanitaires positifs, sur l'épidémie de coronavirus.
Le nombre de nouvelles hospitalisations liées au covid-19 au CHU est en baisse sensible. Photo archives Le DL/Michel THOMAS
Voilà une information que des centaines de milliers d’Isérois attendaient depuis de longues semaines : trois semaines après la mise en place des mesures de confinement, le nombre de nouvelles hospitalisations liées au covid-19 est en baisse depuis quelques jours dans les services du CHU Grenoble Alpes, à La Tronche et Voiron.
Ces deux établissements accueillant en première intention tous les malades nécessitant une hospitalisation dans le sud du département, leurs données constituent un baromètre fiable pour évaluer la situation.
Interrogé ce lundi après-midi par le Dauphiné Libéré, le professeur Olivier Epaulard, infectiologue au CHU de Grenoble, a expliqué qu’une dizaine de personnes supplémentaires ont été hospitalisées au cours du week-end dernier, alors qu’il y a une semaine, elles étaient environ une vingtaine à affluer chaque jour dans les services dédiés. « Nous constatons effectivement un ralentissement, même s’il faut attendre quelques jours pour consolider cette tendance », explique le médecin. Tout indique que ce tassement de l’épidémie dans le Sud-Isère est lié aux mesures de confinement, ainsi que le confirme l’infectiologue : « Dans la mesure où le confinement a permis de réduire la contamination il y a trois semaines et que la maladie met une dizaine à une douzaine de jours pour se développer, les effets des mesures commencent à être vraiment perceptibles maintenant. Le département de l’Isère, qui a eu la chance de ne pas être exposé à un cluster important, est en train de prouver que le confinement, ça marche ! »
La météo a-t-elle joué un rôle ?
Bien sûr, il est encore trop tôt pour crier victoire et l’erreur fatale serait précisément de relâcher les efforts fournis (comme ce week-end encore) par l’immense majorité de la population. « Nous avons passé la première vague mais nous ne connaissons pas la hauteur de la deuxième vague, qui viendra peut-être plus tard, lors du dé-confinement. Pour l’heure, il est vraiment crucial de poursuivre sur cette voie », note Olivier Epaulard.
Si le sud du département de l’Isère peut envisager une sortie de crise plus rapidement qu’ailleurs (la situation est différente dans la région lyonnaise par exemple), c’est donc principalement parce que le hasard a voulu qu’un nombre important de ses habitants ne soit pas exposé à un cluster majeur. On sait par exemple que le Rhône et la Loire ont été sérieusement touchés par les répercussions du rassemblement évangélique de Mulhouse, fin février. « Ainsi, l’épidémie est arrivée en Isère assez tardivement et elle a été freinée par le confinement à un stade relativement peu avancé par rapport à d’autres zones », confirme le docteur Didier Legeais, vice-président du conseil de l’ordre des médecins et membre de l’une des cellules de crise.
D’autres éléments multifactoriels sont avancés par ce médecin : le mode de vie des Isérois, tourné pour une part non négligeable sur les sports de nature, le recours aux transports en commun moindre, par exemple, que dans la région parisienne, etc. « Il y a une part de hasard non négligeable, mais également une part comportementale, une part environnementale et une part de prévention pour tenter d’expliquer cet état de fait. Tous ces éléments se superposent », estime Didier Legeais. Autre piste de travail pour les infectiologues : selon Olivier Epaulard, il n’est pas exclu que le très beau temps des dernières semaines ait ralenti la transmission du virus : « Nous savons que cette famille de virus est sensible à la chaleur. La météo a peut-être aussi joué un rôle ».
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