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vendredi 3 avril 2020

La santé - La nouvelle page santé - ...ce que peut espérer un patient qui se présente à l’hôpital avec un coronavirus....


La santé 



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Chers amis,
Ici Joachim des éditions Nouvelle Page. Laurent Tessier m’a demandé d’expliquer ce que peut espérer un patient qui se présente à l’hôpital avec un coronavirus.
Ici, chez Nouvelle Page, nous luttons contre le syndrome de l’autostop : celui du patient qui se laisse porter par le système de santé, comme un poids mort.
Non seulement, le patient a une foi aveugle dans la médecine, mais il a des attentes délirantes ! Tout ça ne fait que réduire ses chances de guérison.
La médecine en 2020 n’est pas omnipotente. Le médecin en 2020 n’est pas un dieu qui opère des miracles. Ça facilite le travail de tous si nous gardons cela en tête.
Le personnel soignant est suffisamment mis à l’épreuve ces jours-ci... ne soyons pas des “boulets” ! Faisons notre part du travail, et informons-nous.
Voici donc ce à quoi vous pouvez vous attendre, si vous deviez être pris en charge par l’hôpital à cause du coronavirus (ce que je ne vous souhaite pas).
Je parlerai en particulier du fonctionnement d’un respirateur (ventilation mécanique) qu’il est indispensable de comprendre.

“Nous n’avons pas de traitement” 

Les journaux aiment bien nous faire rêver, mais la réalité est que nous n’avons pas de traitement qui accélère la guérison (mais vous verrez que ce n’est pas si grave).
Certes, on nous parle beaucoup d’antiviraux (comme la chloroquine ou le remdésivir), d’antirétroviraux (comme les anti-VIH), ou de vaccins.
Mais ce ne sont que des hypothèses, des espoirs. On a parfois obtenu des résultats concluants en éprouvette, sur une poignée de malades.
Certains pays s’autorisent à accélérer la mise sur le marché de ces traitements potentiellement efficaces (c’est le cas de la Pologne). Mais vous comprenez bien que ceci comporte une part de risque.
En tout cas, comme le rappelle le Pr Laurent Kaiser, nous n’avons à ce jour pas de preuves cliniques concluantes.
Mais ça n’est pas une catastrophe, car notre système immunitaire est conçu pour éliminer ce genre de virus.

Rassurez-vous, vous avez tout ce qu’il faut pour venir à bout du SRAS-CoV-2

Comme un judoka aguerri, notre système immunitaire en a vu d’autres… et si vous lui donnez un peu de temps, il va trouver la prise de judo qui terrassera le coronavirus.
Ensuite, il fabriquera les anticorps spécifiques au coronavirus SRAS-CoV-2. C’est comme s’il imprimait dans sa mémoire la prise de judo qui sera venue à bout du coronavirus SRAS-CoV-2.

(la suite ci-dessous) 
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Immunité + voies respiratoires + réponse inflammatoire
(et bien d’autres !)
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Et si c’était l’une des clés pour affronter la crise actuelle ?
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Suite de la lettre de ce jour :


D’accord, mais à quoi sert l’hôpital ?

Excellente question !
L’hôpital est là pour accompagner les personnes déjà affaiblies : les personnes âgées, les cancéreux, les diabétiques…
Ces personnes auront des symptômes plus inquiétants en réaction au coronavirus (on est au-delà du petit rhume).
Elles risquent donc d’être emportées par le coronavirus avant que leur système immunitaire n’ait trouvé la “prise de judo” pour neutraliser la SRAS-CoV-2.
C’est là que l’hôpital peut aider.
Comme son nom l’indique, le SRAS-CoV-2 est un syndrome respiratoire aigu sévère causé par le coronavirus 2.
Ceci explique qu’on nous parle de poumons, de “difficultés à respirer”, de “détresse respiratoire”, de “respirateur, et de “ventilation mécanique invasive. Nous allons donc voir en quoi consiste un respirateur, ce que vous pouvez en attendre, et les risques associés...

Quand vos poumons sont en première ligne

La Professeure Paola Gasche explique bien le problème.
Le coronavirus circule dans l’air. Et lorsque vous respirez, le coronavirus va envahir vos voies aériennes, et venir s’accrocher aux cellules de vos poumons.
Ceci va provoquer une inflammation pulmonaire.


Pour rappel, l’inflammation est la réaction de votre système immunitaire (d’où l’expression “réponse inflammatoire”). Une inflammation (comme la fièvre), c’est le signe que votre système est en train de livrer bataille. L’inflammation est une bonne chose, tant que le système immunitaire ne surréagit pas. D’où l’adage “laissez monter la fièvre”.
Le problème du coronavirus c’est qu’il va susciter une réponse inflammatoire très importante, bien souvent démesurée. En effet, le coronavirus est capable d’endormir les défenses immunitaires envoyées sur place, dans vos poumons . Ceci oblige votre système immunitaire à surréagir et envoyer encore plus de défenses. On atteint alors l’inflammation maximale.
L’inflammation du poumon entraîne la formation de gouttes d’eau dans le poumon. Ceci a pour effet de noyer le poumon, qui n’est plus en mesure de fonctionner. En effet, le poumon est censé être le lieu d’échanges gazeux entre l’air qui rentre et le dioxyde de carbone qui est rejeté. La présence d’eau est très problématique…
La conséquence, vous la connaissez : les patients qui ont ces symptômes extrêmes ne parviennent plus à respirer normalement. Ils font des crises où ils paraissent s’étouffer. C’est la “détresse respiratoire”.
Aux urgences, on trie les patients en fonction de leurs symptômes.
On garde ceux qui sont en détresse respiratoire et on essaie de renvoyer les autres à la maison.
Il existe deux types d’assistance respiratoire :
1/ le masque à oxygène non-invasif (peu contraignante et peu dangereuse) 2/ la ventilation mécanique invasive (contraignante, et potentiellement dangereuse).

La coup de pub’ pour les masques de plongée Décathlon

On entend partout parler des masques de plongée Décathlon qui pourraient servir dans les hôpitaux...


Entre nous, il n’y a pas de quoi tirer un feu d’artifice…
D’abord, parce qu’on en est encore à l’étape expérimentale...
Ensuite, parce que cette nouvelle illustre surtout la défaillance de notre système de santé.
Et enfin, parce que ces masques (s’ils s’avéraient utilisables) ne seront pas si utiles que ça.
Il faut comprendre que les masques de plongée ne pourraient être utilisés que pour l’approche non-invasive du masque à oxygène.
Le masque permet d’apporter un soutien respiratoire, mais pas de maintenir en vie un patient qui ne parviendrait plus à s’oxygéner par lui-même.
Le Dr Raymond Friolet, médecin chef en soins intensifs, souligne un autre problème avec les masques à oxygène : “Avec le coronavirus, ce système n’est pas étanche, car ce n’est pas un circuit fermé d’air. On risque d’envoyer des aérosols portant des virus dans l’environnement du patient”.
Je suis d’accord : évitons de faire pire que mieux.
Le masque à oxygène non-invasif est donc moins utile que la ventilation mécanique invasive.


D’ailleurs, à ma connaissance, nous ne sommes pas en rupture de stock de masques pour l’oxygénation non-invasive.
Quant aux masques de plongée Décathlon, ils pourront éventuellement être utilisés par le personnel soignant qui n’ont plus de masques FFP2, ni de lunettes de protection (indispensables pour intuber un patient).


Placer un patient “sous respirateur” n’est pas anodin !

Lorsqu’un patient est admis en soins intensifs pour une détresse respiratoire, c’est qu’il a besoin d’être soutenu pour sa respiration et son oxygénation. Autrement, il pourrait mourir.
J’insiste, ce sont des cas rares qui concernent des personnes âgées ou en mauvaises santé. La moyenne d’âge des victimes du coronavirus tourne autour de 80 ans.
La ventilation mécanique est infiniment plus compliquée.
D’abord, le patient doit être mis dans une chambre à pression négative. C’est-à-dire que lorsqu’on ouvre la porte, c’est l’air extérieur qui rentre, et non l’air intérieur contaminé au coronavirus qui s’échappe.
La chambre possède un sas à pression négative intermédiaire (un palier entre la pression du couloir et la pression négative de la chambre). Ce sas permet au personnel de s’équiper des protections nécessaires.
Vous imaginez bien qu’il est hors de question que la famille rende visite au patient sous ventilation mécanique dans une chambre une chambre à pression négative.
Ensuite, si le patient est conscient, il faut mettre le patient dans un coma artificiel (ce qui n’est pas sans risque). Autrement, le corps pourrait résister à l’intubation.
Ensuite, on donne au patient du curare, une substance qui paralyse les poumons (ici encore, ce n’est pas sans risque).
Puis, on plonge un genre du piolet (appelé laryngoscope) dans la gorge du patient. C’est une opération très délicate car l’on risque d’entailler la trachée, ce qui pourrait provoquer une infection grave.


Une fois le “piolet” en place, on peut glisser un tube jusque dans la trachée. Il faut ensuite gonfler un petit ballon au bout du tube de façon à “ancrer” le tuyau dans la trachée. Là, on peut retirer le “piolet” et fixer le tuyau sur la joue avec du… scotch.


À cette étape, on pompera de l’air par le tube pour s’assurer que les poumons se gonflent de façon égale. Autrement, il faudra ajuster le placement du tuyau. On pourra aussi faire une radio pour vérifier la position du tuyau.
Enfin, le tuyau est branché sur une machine sophistiquée qu’on appelle un “respirateur”. Elle pompe de l’oxygène pur dans vos poumons et extrait le dioxyde de carbone qui en ressort. Pour gérer l’échange de gaz, elle utilise un système de valve respiratoire.
Les respirateurs coûtent cher.
Et surtout, vous voulez avoir un respirateur de dernière génération, car les premiers étaient connus pour être délicats à régler. Ceci provoquait souvent des lésions pulmonaires chez les patients...
Les respirateurs de dernière génération sont capables de réglages fins en fonction de votre niveau d’activité de votre corps. Mais, ils peuvent tout de même abîmer la trachée et provoquer des infections.
Le coût et la nécessité de passer à la nouvelle génération expliquent pourquoi nos hôpitaux n’ont pas assez de respirateurs.
Néanmoins, administrer de l’oxygène pur n’est pas sans risque. En effet, l’air que nous respirons ne contient pas que de l’oxygène. L’administration abusive d’oxygène peut provoquer une hyperoxie avec des effets secondaires sérieux. Voici ce que dit une étude de la Revue médicale suisse :
“Une hyperoxie prolongée peut être délétère par différents mécanismes et affecter plusieurs systèmes :
  • Pulmonaire: atélectasie d’absorption par diminution de la production de surfactant.
  • Cardiovasculaire : augmentation des résistances systémiques, vasoconstriction coronarienne, augmentation du travail cardiaque puis diminution du débit cardiaque.
  • Neurologique : diminution de la perfusion cérébrale en raison d’une vasoconstriction.
  • Métabolique: effet Haldane (perte d’affinité de l’hémoglobine pour le CO2 quand la PaO2 augmente), dysfonction mitochondriale.
  • Rénal : diminution du flux sanguin rénal.
  • Autres : toxicité des radicaux libres, retard de détection d’une détérioration clinique.”
Le patient reste sous ventilation mécanique le temps que son corps se débarrasse du coronavirus, ce qui dure en moyenne dix à quinze jours.
Ensuite, il faut sortir le patient du coma. C’est là que commence une longue période de rééducation pour respirer correctement. Je vous laisse imaginer l’ampleur du traumatisme.
Il est important de comprendre que mettre quelqu’un sous respirateur ne consiste pas uniquement à lui poser un masque sur le visage.

L’oxygénation de la dernière chance

Dans les hôpitaux les plus perfectionnés, on propose une méthode encore plus extrême que la ventilation mécanique : l’oxygénation par membrane extracorporelle.
Si les poumons ne sont même plus en mesure d’oxygéner le sang, on dévie le flux sanguin vers une machine qui oxygène et décarboxyde le sang (décarboxyder = extraire le Co2). Cette machine s’appelle ECMO (extracorporeal membrane oxygenation).
À présent, vous savez ce que l’hôpital peut réellement faire pour vous. Je vous encourage à diffuser ce message autour de vous. Ce sont des informations importantes.
À bientôt !
Joachim

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