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16 octobre 2018 – Le Parlement a adopté définitivement, par un ultime vote du Sénat, le projet de loi Elan sur le logement. La loi réduit désormais drastiquement la part obligatoire de logements accessibles aux handicapés dans les nouvelles constructions, Dans le même Franceinfo a réalisé une enquête (en caméra cachée) pour trouver un appartement à une personne à mobilité réduite. Conclusion : c’est la galère : on ne trouve en région parisienne des logements accessibles que très loin du centre et très cher.
16 octobre 2018 – Après l’annonce dans la matinée de la nouvelle composition du gouvernement Philippe, Macron déclare dans une intervention télévisée à 20h : « Il n’y a ni tournant, ni changement de cap ou de politique ». Il confirme que les réformes se poursuivront afin, selon lui, de redresser le pays, notamment la réforme à venir des retraites.
15 et 16 octobre – Grèves et manifestations dans les hôpitaux : à Caen devant l’agence régionale de santé, pour obtenir la création de dix postes à l’hôpital psychiatrique ; à Lons le Saunier, dans le Jura, contre la fermeture d’une ligne de SMUR ou encore à Chalon sur Saône où les manifestants s’opposent au plan d’économies.
Embarquer… pour quelle destination?
Par Daniel Gluckstein •
Voilà la Ve République dotée d’un nouveau gouvernement.
Le matin même de ce non-événement, Édouard Philippe était dans l’Aude, apostrophé par des survivants ayant tout perdu.
Douze morts !
Comme les autres responsables, le Premier ministre invoque l’imprévisible quand il n’accable pas les élus locaux, voire la population elle-même, dont l’indiscipline alimenterait son propre malheur.
Douze morts, des villages dévastés, des exploitations ruinées. Imprévisible ? Comme si depuis dix ans, Météo France n’avait pas supprimé un emploi sur six et fermé 50 centres départementaux.
Oui, la catastrophe aurait pu être mieux prévenue, la population mieux alertée.
Des vies humaines auraient pu être sauvées.
Une nouvelle fois, l’austérité a tué. Comme elle tue lorsqu’on ferme des maternités et des services dans les hôpitaux ou que, faute de moyens, on renonce à entretenir des infrastructures publiques.
Fille des directives européennes et des gouvernements de toutes couleurs politiques, c’est bien l’austérité qui est en cause… Et ceux qui nous gouvernent tentent, comme à l’accoutumée, de détourner l’attention ailleurs.
Dans le gouvernement Édouard Philippe-II, la ministre Pénicaud a elle aussi retrouvé son fauteuil. Elle s’est fait remarquer ces derniers jours par une déclaration publique contre « des méthodes »au sein de la confédération Force ouvrière qui, a-t-elle dit, l’ont « choquée et scandalisée ».
Comme elle nous émeut, la soudaine sollicitude de la ministre Pénicaud pour le mouvement syndical, elle dont les ordonnances détruisent le Code du travail et les droits ouvriers…
Comme elle nous émeut, celle qui fut, trois ans durant, directrice générale de Business France, période durant laquelle cet organisme a été épinglé pour 671 infractions au Code du travail !
Comme elle nous émeut, la ministre qui n’est ni choquée ni scandalisée par l’intervention policière brutale contre les grévistes de l’hôtel Hyatt à Paris ou par l’incroyable perquisition au siège de La France insoumise.
À propos du nouveau gouvernement, Macron, cité par Le Canard enchaîné, aurait déclaré : « On n’est plus dans la proposition, mais dans la mise en œuvre. Toute une série de lois ont été adoptées (…). Une page est donc tournée, il faut maintenant aborder une autre étape : la République contractuelle (…). Il faut élargir notre assise et embarquer dans les transformations les syndicats qui le veulent. »
« Embarquer les syndicats »dans les contre-réformes… et, dans ce but, combiner répression, menace, chantage, campagnes de « révélations » dans les médias et coups les plus tordus : c’est bien la logique de la Ve République engagée toujours plus dans la voie du corporatisme et du totalitarisme.
Pour s’opposer à cette dérive, défendre et reconquérir les libertés et la démocratie politique, préserver l’indépendance de classe des organisations ouvrières, bloquer les contre-réformes du gouvernement, et ainsi préparer les conditions de la contre-offensive ouvrière qui balaiera ce régime d’arbitraire, une seule voie : forger l’unité des travailleurs et des organisations.
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