C'est un peu comme une éclaircie automnale. Le départ d'Emmanuel Maurel et de Marie-Noëlle Lienemann du Parti socialiste, accompagnés de " centaines de cadres et d'élus locaux ", ne peut que ravir La France insoumise (LFI), en particulier Jean-Luc Mélenchon. Car, si les anciens leaders de l'aile gauche du PS n'annoncent pas encore un ralliement pur et simple à LFI, personne ne doute que leur avenir se jouera dans le giron du mouvement mélenchoniste, notamment pour les élections européennes de mai 2019, où l'eurodéputé devrait avoir une place de choix sur la liste.
Emmanuel Maurel veut procéder par étapes. D'abord la rupture avec son ancienne famille, puis la reconstruction d'une
" gauche républicaine " avec ses amis du Mouvement républicain et citoyen avec qui il a fondé le club Nos causes communes. Ils devraient fonder un nouveau parti pour défendre une certaine tradition socialiste, celle qui
" promeut la laïcité, défend les services publics, l'égalité des territoires, un modèle social de qualité, fait vivre la souveraineté populaire ", résume M. Maurel.
Républicain attaché à la laïcité (il a signé en 2016 le " manifeste du Printemps républicain "), il représente l'héritage de la première gauche, descendante du marxisme et de la tradition jacobine. Un positionnement qui dénotait dans un PS qui penche désormais vers le centre. Mais qui est en adéquation avec la pensée des dirigeants de LFI, pour beaucoup issus de ce courant.
Force centripèteCe rapprochement, dans un premier temps, est une double bonne nouvelle pour La France insoumise. Vis-à-vis du reste de la gauche d'abord. Elle tend à montrer que la dynamique se trouve autour de M. Mélenchon, dont le mouvement devient une force centripète qui attire à lui les déçus du socialisme. Et qui pourrait donner des idées à d'autres, notamment au PCF, qui ne se satisferaient pas d'un " repli identitaire " acté par le vote des militants, samedi 6 octobre, qui a plébiscité le texte emmené par André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme. Surtout, elle donne de l'air à LFI, empêtrée dans des débats avec la " gauche non mélenchoniste " autour de la question des migrants. Un -sujet explosif pour les " insoumis " puisqu'il révèle des divergences en interne.
C'est là la deuxième bonne nouvelle pour eux. M. Maurel partage la vision de M. Mélenchon sur l'immigration, mais aussi sur la question des frontières ou encore de la République et de la laïcité. Son arrivée, à terme, renforcerait encore la ligne de l'ancien candidat à la présidentielle et isolerait un peu plus les rares " insoumis ", telle Clémentine Autain, qui émettent des critiques sur certains choix politiques de LFI.
Abel Mestre
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