https://c.ledauphine.com
ENVIRONNEMENT - LA “MARCHE POUR LE CLIMAT” A RASSEMBLÉ CE SAMEDI À GRENOBLE ENVIRON 10 000 PERSONNES POUR ALERTER SUR LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE
La “marche pour le climat” a rassemblé ce samedi à Grenoble environ 10 000 personnes pour alerter sur le réchauffement climatique Parce qu’en Isère, la maison brûle aussi
Ce samedi, dans le centre-ville de Grenoble, des milliers de manifestants sont venus dire leur volonté de changement cinq jours après la publication du rapport du Giec sur le réchauffement climatique et ses conséquences. Photos Le DL/Chloé PONSET
Selon le décompte officiel, ils étaient 10 000 samedi après-midi dans les rues de Grenoble à participer à la marche pour le climat.
Il y a là au premier rang du cortège cette petite fille et sa pancarte “touche pas ma planète”. Il y a là, aussi, cet enfant de six ans qui aimerait avoir “une planète pour nos retraites”. Il y a là, enfin, toutes celles et tous ceux que le réchauffement climatique terrifie et dont le message d’inquiétude et d’appel au changement se criait à gorge déployée sous le soleil anormalement chaud de la mi-octobre, ce samedi à Grenoble. « Ces jeunes sont moins bêtes que nous le fûmes, témoigne Pierre, retraité. Je pense à eux, à nos enfants et je me dis que ce qu’on leur laisse, c’est un monde pollué, des ressources qui s’épuisent et une humanité qui finira par s’éteindre. À moins que… »
« Je n’en veux pas aux générations précédentes mais maintenant, il faut faire bouger les choses »
À moins que le message de ces milliers de personnes, pour la plupart très jeunes, n’atteigne les décideurs. Lorene, 18 ans, le dit sans nuances mais sans aigreur : « Je n’en veux pas aux générations précédentes, c’était leur mode de vie et de consommation. Mais aujourd’hui, il faut faire bouger les choses et cette marche pour le climat, on veut qu’elle monte au niveau national, international. Certes, ce n’est pas moi avec mes petites mains qui changerai les choses, mais 1+1+1+1, ça fait beaucoup. » L’addition, elle, est déjà salée pour les pays du sud et les glaciers alpins qui fondent à toute allure, tandis que le niveau de l’eau des lacs d’Annecy ou de Paladru est historiquement bas après un été de canicule et un automne de sécheresse des sols superficiels jamais atteinte en Isère selon Météo France.
« Allemands et Français, nous avons une responsabilité »
Laura, une étudiante allemande en “Erasmus” sur le campus, s’en ouvre aussi : « Ce changement climatique est grave. L’Allemagne et la France sont deux pays économiquement forts, on a des responsabilités et on doit promouvoir les énergies renouvelables. Oui, ces deux pays doivent faire de grands efforts parce qu’ils ont un grand pouvoir. » À ses côtés, Aine, Irlandaise, regrette : « Dans mon pays, ce n’est pas une priorité alors que nous n’avons pourtant que de la nature. En France, vous avez un ministre de l’écologie, c’est fou ! Et à Grenoble, il y a de super pistes cyclables, une attention supérieure à la nature, il y a de l’entraide. Alors aujourd’hui, à travers cette marche, nous envoyons un message. »
Cinq jours après la publication du nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), les milliers de manifestants voulaient pourtant croire à un possible : celui d’une augmentation de “seulement” 1,5 °C. « Sinon, dit encore Lorene, on peut dire adieu à la biodiversité et à une partie de l’humanité. »
Par Jean-Benoît VIGNY | Publié le 14/10/2018 à 06:00
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire