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vendredi 15 juin 2018

Les banques françaises continuent de comprimer les effectifs


14 juin 2018

Les banques françaises continuent de comprimer les effectifs

Le nombre d'agences bancaires recule moins vite dans l'Hexagone qu'ailleurs en Europe

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Si l'industrie bancaire reste l'un des premiers employeurs du secteur privé en France, le nombre de salariés de banques ne cesse de baisser, année après année, depuis 2011. En 2017, les effectifs ont reculé de 1,2 %, après un repli de 0,3 % en  2016.
Les banques ont certes recruté 42 200 personnes l'an dernier, sur un effectif total de 366 200 postes, essentiellement des conseillers clientèle et dans les métiers de l'informatique et du risque. Un nombre en augmentation par rapport à 2016 (+ 2,7 %). Mais ces embauches ne compensent pas le nombre de départs.
Smartphone ou ordinateur" Cette tendance ne devrait pas s'inverser à l'avenir, prévient Marie-Anne Barbat-Layani, la directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF). Les gros bataillons des emplois sont dans les réseaux d'agences, or ces derniers vont continuer à se concentrer parce que les Français fréquentent moins leurs agences. "
Les Français ayant massivement opté pour leur smartphone ou leur ordinateur pour effectuer leurs opérations bancaires courantes, le nombre de points de vente ne repartira pas à la hausse dans les prochaines années. Les fermetures s'opèrent pourtant encore à feu doux dans l'Hexagone, quand des pays voisins n'ont pas hésité à sabrer une partie importante de leur réseau.
Selon les derniers chiffres de la Banque centrale européenne (BCE), la France comptait 37 209 agences en  2017, un niveau quasiment stable par rapport à l'année précédente (– 0,1  %). Entre 2009 et 2017, leur nombre a diminué de près de 3  % sur le territoire, alors qu'il a reculé de plus de 17  % en Allemagne, de plus de 38  % en Espagne et de plus de 48  % aux Pays-Bas. En moyenne, sur cette période, les réseaux au sein de la zone euro ont perdu plus d'un cinquième de leurs points de contact.
" La contraction de l'emploi dans la banque s'avère beaucoup plus mesurée en France qu'ailleurs en Europe parce que les banques françaises se restructurent moins qu'ailleurs, analyse Marie-Anne Barbat-Layani.
Pression des banques mobilesLes principaux établissements mutualistes – le Crédit agricole, le Crédit mutuel, les Banques populaires et les Caisses d'épargne – et La Banque postale quadrillent encore peu ou prou le territoire. De quoi dissuader les banques commerciales de réduire lourdement leurs réseaux, pour ne pas laisser leurs clients à la concurrence. En métropole, la France recensait ainsi en  2017, selon la FBF, près de sept agences pour 100 kilomètres carrés, comme en  2009 ; et près de 56 agences pour 100 000 habitants, contre 60 en  2009.
La pression des banques mobiles à bas coût et le goût des Français pour les opérations en ligne pourraient cependant mettre fin au statu quo.
L'an dernier, le groupe BPCE (Banque populaire Caisse d'épargne) a indiqué qu'il projetait de réduire, d'ici à 2020, de plus de 5  % le nombre de ses points de vente, soit plus de 400 fermetures, principalement par le biais des regroupements en zone urbaine ou périurbaine. Et au mois de novembre, deux ans après avoir annoncé la fermeture de 20  % de ses agences à l'horizon 2020, la Société générale a ajouté la suppression de plus d'une centaine supplémentaire. L'enseigne n'en comptera plus que 1 700 à l'issue de ce plan.
Entre ces réseaux de distribution moins denses et le recours à des programmes d'intelligence artificielle dans tous les métiers de la banque, les organisations syndicales voient s'accumuler les menaces sur l'emploi.
Véronique Chocron
© Le Monde

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