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mardi 27 mars 2018

Trump cherche à empêcher des femmes de témoigner contre lui


27 mars 2018

Trump cherche à empêcher des femmes de témoigner contre lui

L'ancienne actrice porno Stormy Daniels a relaté sa relation, en 2006, avec le président américain malgré un accord de confidentialité

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LE CONTEXTE
procédures
Stormy Daniels
De son vrai nom Stephanie -Clifford, l'ex-actrice de films pornographiques a porté plainte à Los Angeles pour faire annuler un accord de -confidentialité pour lequel elle dit avoir reçu 130 000 dollars (105 000 euros).
Karen McDougal
L'ex-mannequin du magazinePlayboy a porté plainte le 20 mars, à Los Angeles, pour -invalider la clause de confidentialité qu'elle a signée et pour -laquelle elle dit avoir reçu 150 000 dollars.
Summer Zervos
L'ex-candidate de l'émission de télé-réalité " The Apprentice " a vu sa plainte déclarée recevable, le 20 mars, par une juge de - New York. Elle accuse M. Trump de" déclarations mensongères et diffamatoires ", pour avoir nié son témoignage où elle affirmait que le magnat de l'immobilier avait tenté de la caresser et de l'embrasser de force.
Donald Trump ne s'est imposé jusqu'à présent qu'une limite sur son compte Twitter. Il n'y a jamais mentionné le nom de Stormy Daniels. Cette ancienne actrice de films pornographiques âgée de 39 ans a donné, dimanche 25  mars au soir, sa version de l'aventure qu'elle dit avoir entretenue il y a douze ans avec le magnat de l'immobilier, au cours d'un entretien très attendu accordé à la prestigieuse émission " 60 Minutes ", sur CBS.
Stephanie Clifford – son vrai nom – a livré au public une image : celle de Donald Trump, le pantalon légèrement baissé, fessé par la jeune femme au soir de leur première rencontre à l'aide d'un de ses propres magazines, sur lequel il était en couverture. Elle a évoqué une unique relation sexuelle librement consentie, ce soir-là, sans protection. Elle a également confié ne pas avoir été attirée physiquement par l'homme d'affaires, dont l'entourage nie tout en bloc.
Elle a raconté leurs rencontres ultérieures, dominées par une promesse récurrente de l'homme d'affaires, star de l'émission de télé-réalité " The Apprentice ". Celle d'incorporer la jeune femme à son casting. Un engagement jamais tenu. Donald Trump s'était marié un an plus tôt sa troisième épouse, Melania. Il était âgé de 60 ans. " Vous me rappelez ma fille - Ivanka - ", aurait déclaré le milliardaire à Stormy Daniels, lui indiquant en outre " faire chambre à part " avec sa femme.
Menacée sur un parkingLa jeune femme a également -évoqué la menace agitée par un inconnu des années plus tard, en 2011, sur un parking de Las -Vegas, alors qu'elle s'apprêtait à vendre son histoire à un magazine. " Laissez Trump tranquille. Oubliez cette histoire ", aurait ordonné l'inconnu, avant d'ajouter à l'attention de sa fille de 2 ans qui se trouvait avec elle : " C'est une très jolie petite fille.  Ce serait dommage que quelque chose arrive à sa mère. " Elle n'avait pas porté plainte à l'époque, a-t-elle indiqué, mettant en avant la " peur " que l'incident avait provoquée.
L'ancienne actrice et réalisatrice de films pour adultes s'est engagée dans une bataille asy-métrique complexe avec les -avocats du président des Etats-Unis. Ceux-ci indiquent que Stormy Daniels a reçu en octobre  2016, juste avant l'élection prési-dentielle, une somme de 130 000  dollars (105 000  euros) pour le prix de son silence, et qu'elle est liée par l'accord de -confidentialité conclu à l'époque. Ils réclament un million de dollars pour chaque manquement à cet engagement.
Stormy Daniels fait valoir de son côté que l'avocat du milliardaire qui a assuré ce versement, Michael Cohen, par le truchement de sociétés écrans créées pour la circonstance dans le Delaware, comme l'a raconté dans le détail le Wall Street Journalen janvier, a été le premier à rompre le contrat en le révélant. Elle s'interroge en outre sur la validité d'un accord non paraphé par le milliardaire, désigné par un nom d'emprunt.
Sous la pression des médias, -Michael Cohen a en effet été -contraint d'assurer publiquement qu'il a versé de sa poche la somme promise. Un versement ou un remboursement du milliardaire aurait constitué une infraction au code électoral, puisque son intervention n'a pas été sans conséquences sur la campagne présidentielle.
Procédurier impitoyable, Donald Trump s'est reposé tout au long de sa carrière sur ces accords de confidentialité qui permettent de museler des témoins. La presse américaine a assuré en mars qu'il a souhaité les généraliser pour ses collaborateurs à la Maison Blanche, même si la légalité d'une telle pratique peut faire l'objet d'une contestation, s'agissant d'employés fédéraux. La Maison Blanche a démenti laconiquement avoir procédé de la sorte.
Le témoignage de Stormy -Daniels s'est ajouté à celui livré le 22  mars par un ancien man-nequin du magazine érotique Playboy, Karen McDougal. Cette dernière, âgée de 47 ans, a fait état également de relations sexuelles avec Donald Trump, à la même période, précisant que le mil-liardaire avait voulu la payer après leurs premiers rapports. Aujourd'hui professeure de sport, elle souhaite aussi se défaire d'un accord de confidentialité conclu avec un tabloïd, propriété d'un ami de Donald Trump, qui lui avait permis de recevoir la somme de 150 000  dollars.
Poursuivi pour diffamationLe 20  mars, en outre, une juge new-yorkaise a refusé de bloquer la plainte de Summer Zervos, une ancienne candidate de " The Apprentice ", qui poursuit le président pour diffamation. Elle avait affirmé en octobre  2016 que -l'ancien promoteur immobilier l'avait caressée et avait tenté de l'embrasser de force en  2007. -Donald Trump ayant nié les faits et tenté de jeter le doute sur son témoignage, Summer Zervos a assigné le président devant la cour suprême de l'Etat de New York.
Ce front judiciaire particuliè-rement actif n'est pourtant pas le seul à accaparer l'attention du président. Dimanche matin, M. Trump a ainsi jugé nécessaire d'assurer sur son compte Twitter que " beaucoup d'avocats et de -cabinets de premier plan "seraient prêts, selon lui, à le conseiller dans le dossier des interférences russes pendant la présidentielle. Un message se voulant ras-surant, publié trois jours après la défection du coordinateur de l'équipe, John Dowd, et au lendemain du renoncement d'un -couple d'avocats dont la Maison Blanche avait annoncé imprudemment l'arrivée aux côtés du président.
Après avoir passé le week-end avec sa femme en Floride, Donald Trump est rentré seul à Washington, alors que débutent les vacances de printemps aux Etats-Unis. Il s'est posé dans la capitale fédérale peu de temps avant la diffusion de l'émission de CBS. La Maison Blanche s'est gardée de la moindre réaction dimanche soir.
G. P.
© Le Monde

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