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samedi 18 mars 2017

En s'emparant de la République, Mélenchon met la pression sur Hamon


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POLITIQUE

En s'emparant de la République, Mélenchon met la pression sur Hamon

Le candidat de la France insoumise, qui revendique 130.000 participants à son défilé, veut forcer la comparaison avec son rival.

18/03/2017 18:52 CET

Geoffroy ClavelChef du service politique du HuffPost


GONZALO FUENTES / REUTERS
Jean-Luc Mélenchon lors de sa marche-meeting du 18 mars 2017 place de la République.
PRESIDENTIELLE 2017 - "Je savais que vous seriez là." Cinq ans après avoir repris la Bastille, Jean-Luc Mélenchon a réédité ce samedi 18 mars sa "démonstration de masse" en remplissant la place de la République pour réclamer une nouvelle constitution susceptible de mettre à bas "la monarchie présidentielle".
Pinacle de la campagne du candidat du Front de gauche en 2012, la parade du chef de file de la France insoumise de 2017 s'est déroulée sans accroc sous les chants révolutionnaires en ce jour anniversaire de la Commune de Paris. L'événement, préparé de longue date, comportait un double enjeu stratégique: réussir "le plus grand rassemblement populaire de l'élection" le jour du coup d'envoi de la présidentielle selon les mots d'un ses soutiens; et mettre la pression sur son rival direct, Benoît Hamon, qui organise ce dimanche son premier grand meeting parisien à Bercy.
"Tant de gens sont venus et parfois de si loin. Ô, comme nous avions besoin de sentir notre force", a lancé Jean-Luc Mélenchon à la foule, comme soulagé de ce succès après avoir vu sa progression dans les sondages coupée net par la primaire du PS.
En revendiquant 130.000 personnes sur la place de la République, l'eurodéputé a volontairement placé la barre haute pour son adversaire socialiste qu'il n'a toutefois jamais cité. Dédaignant les luttes partisanes et les étiquettes politiques, les partis (dont le PCF) étant relégués en queue de cortège, Jean-Luc Mélenchon a dressé un réquisitoire implacable, quasiment article par article, contre une Ve République accusée de tous les maux. "Ecrire une constitution c'est écrire le type de société dans lequel on veut vivre", a plaidé le candidat les cheveux fouettés par le vent, fréquemment interrompu par les cris "Résistance, résistance", mot d'ordre de la manifestation.
Mais entre deux coups de boutoir contre le 49-3 et l'article 16 qui offrent tant de pouvoirs au chef de l'exécutif, Mélenchon a multiplié les avertissements pour s'ériger en vote utile de la gauche. "Il faut faire cette révolution citoyenne si vous ne voulez pas subir un coup d'état ethnique ou un coup d'état financier", a lancé le candidat en ciblant sans les citer Marine Le Pen, François Fillon et Emmanuel Macron.
Face aux sceptiques et aux socialistes qui hésitent, Jean-Luc Mélenchon se veut crédible: "notre marche prouve aujourd'hui que nous pouvons gouverner le pays", non sans lancer une "alerte" contre les "pouvoirs incroyables" de l'actuelle Constitution, à ne pas confier à "des apprentis sorciers".
"Françaises, Français, ne confiez pas, fut-ce pour une période transitoire de tels pouvoirs à des gens déterminés à en faire l'usage (...) quand ils se prosternent devant l'ethnie ou devant l'argent", a-t-il répété, appelant les siens à faire usage de leur bulletin de vote pour "dégager" ses adversaires.
Dans les coulisses, son entourage se montre plus explicite. "Hamon devait choisir, il n'a pas choisi. Il est paralysé par le vieux Parti socialiste". François Fillon (particulièrement raillé dans le cortège) et Marine Le Pen "c'est droite extrême et extrême droite". Et Macron, "ce sont les habits neufs du vieux système", étrillent les orateurs nationaux de la France insoumise, persuadés que le premier débat télévisé de la campagne, programme lundi sur TF1, permettra de lancer la campagne sur le fond. Et d'imposer Jean-Luc Mélenchon comme le seul candidat crédible à gauche.
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