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Burkina : l'armée reprend les affaires en mains |
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En reprenant la caserne Naaba Koom II où étaient retranchés des ex-putschistes, soldats du RSP (garde prétorienne de l'ex-président Blaise Compaoré) qui rechignaient à désarmer pour conserver des moyens de pression, l'armée loyaliste semble avoir repris le contrôle de la situation dans le pays. Elle a tourné la page du coup d'Etat qui a ébranlé le Burkina depuis le 17 septembre. "La situation est calme. Un assaut a été donné. Il n'y a pas eu d'affrontement. Ils [le RSP] ont quitté la caserne", qui jouxte le palais présidentiel à Ouagadougou, a déclaré le chef d'état-major des armées du Burkina, le général Pingrenoma Zagré. L'ex-chef putschiste, le général Gilbert Diendéré, a déclaré à l'AFP redouter un lourd bilan de l'assaut. "Ils ont sorti l'artillerie (…) Ils ont tiré sur le camp. Malheureusement, il y avait des familles, la clinique [est dans le camp]. Il doit y avoir beaucoup de morts et de blessés", a-t-il dit. Aucun bilan de l'assaut n'était disponible dans l'immédiat. M. Diendéré a déclaré, mardi soir à l'AFP, qu'il se "mettrait à la disposition de la justice" de son pays. Le régime de transition a parallèlement procédé à l'arrestation, "en lien avec le putsch", de Djibrill Bassolé, ministre des affaires étrangères de Compaoré, qui souhaitait se présenter à l'élection présidentielle initialement prévue le 11 octobre, selon des sources sécuritaires concordantes. Il fait partie, avec le général Diendéré et sa femme, Fatou Diallo Diendéré, des 14 personnes dont les avoirs ont été gelés samedi par la justice, qui a aussi bloqué ceux de quatre partis, dont le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti de Blaise Compaoré. Le putsch a donc finalement échoué, une semaine après avoir été lancé. La crise a coûté environ 50 milliards de francs CFA (75 millions d'euros), selon le conseil des ministres, lundi. |
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