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mercredi 30 septembre 2015

Les Crises.fr : [BNP] Il y a quelque chose de pourri au Royaume de Hollande


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                                          Des images pour comprendre

30
Sept
2015

[BNP] Il y a quelque chose de pourri au Royaume de Hollande


 Vous pensez bien que j’ai une bonne connaissance de la personnalité et des actions dans l’ombre de ce monsieur – et que nous dirons donc que je suis inquiet…

Banque de France : la nomination d’un ex-dirigeant de BNP dénoncée par 150 économistes, par Anne Michel

Source : Le Monde
Peut-on nommer un ancien banquier – fût-il ancien haut fonctionnaire reconverti dans la banque –, à la tête de la Banque de France, institution indépendante dotée de missions d’intérêt général ?
« Non », répondent sans détour près de cent cinquante économistes et universitaires réputés – du très en vue Thomas Piketty au très discret François Bourguignon de l’Ecole d’économie de Paris –, dans une tribune commune, publiée mardi 15 septembre dans Le Mondes’opposant à la désignation de François Villeroy de Galhau comme prochain gouverneur de la banque centrale française.
Aujourd’hui âgé de 56 ans, cet ancien directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn (DSK) à Bercy a été officiellement choisi par François Hollande, le 8 septembre, pour succéder à Christian Noyer au sommet de l’une des plus prestigieuses institutions de la République, à compter du 31 octobre.
Brillant énarque passé par l’Inspection des finances, ce vieux compagnon de route de la gauche a rejoint le privé en 2003 et opté pour une carrière de banquier chez BNP Paribas. Il en était le directeur général délégué jusqu’en avril.
Alors que ce choix doit encore être validé, le 29 septembre, par les commissions des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat, les signataires de cette lettre ouverte appellent les parlementaires à rejeter « le choix du président ».
De leur point de vue, si les qualités du candidat présenté par le chef de l’Etat sont incontestables, son passé de banquier privé le disqualifie pour cette institution chargée de tout à la fois de superviser le secteur bancaire français en coordination avec la Banque centrale européenne (BCE) et d’appliquer en France la politique monétaire décidée à Francfort. Ce passé, estiment-ils, l’expose « à un grave problème de conflit d’intérêts ».
A l’origine de cet « appel des 150 » aux côtés de Laurence Scialom, professeur à Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, et Anne-Laure Delatte, chargée de recherches au CNRS, Jézabel Couppey-Soubeyran, maître de conférences à l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, justifie la démarche : « Ce n’est pas une attaque ad hominem, affirme-t-elle, mais une tribune fondée sur des principes. M.Villeroy de Galhau coche la case de l’expertise pas celle de l’indépendance. »
« On ne peut pas laisser la finance dicter ses choix aux politiques et placer à la tête d’une Banque centrale ou d’une autorité de supervision une personnalité issue du secteur bancaire, argue-t-elle. Cela forge un état d’esprit et conduit à appréhender les évolutions du secteur bancaire avec un certain biais. »
Laurence Scialom renchérit : « François Villeroy de Galhau a défendu les intérêts des banques et de BNP Paribas pendant douze ans. Comment pourrait-il changer subitement ses positions pour incarner l’intérêt général ? L’indépendance ne souffre aucun doute. »
Son analyse est partagée par l’économiste Jean-Paul Pollin, professeur à l’université d’Orléans : « Le gouverneur de la Banque de France ne doit pas seulement être indépendant du pouvoir politique mais aussi du lobby bancaire. Or François Villeroy de Galhau serait l’envoyé de BNP Paribas à la banque centrale. Quand bien même il aurait des convictions et donnerait des garanties, la suspicion sera là. »
Comme ses cosignataires – dont beaucoup soutiennent le challenger du poste Benoît Cœuré, actuel bras droit de Mario Draghi à la BCE et économiste de formation – l’universitaire eut préféré un économiste pour diriger la Banque centrale. « Il faut songer à Greenspan ou à Bernanke, ces anciens présidents emblématiques de la Réserve fédérale américaine. Si les Etats-Unis, le Canada, l’Allemagne, vont chercher des économistes professionnels, parfois des prix Nobel, pour diriger les banques centrales, c’est que cela doit servir, argumente-t-il. La France est le seul pays à considérer que l’ENA constitue la voie royale pour faire de l’économie. »
Face à la polémique, toutefois, les nombreux soutiens de François Villeroy de Galhau restent droits dans leurs bottes et convaincus de tenir là le meilleur candidat pour le fauteuil de gouverneur de la Banque de France. Parmi leurs arguments clés figurent les récentes évolutions statutaires attachées à la fonction, et notamment le transfert, auprès de la BCE, depuis novembre 2014, de la supervision des grandes banques européennes, dont BNP Paribas. Exit donc, soulignent-ils, le risque de conflit d’intérêts.
Ainsi, Michel Camdessus, ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) et ancien gouverneur de la Banque de France, se dit-il persuadé que « le Président de la République a fait un très bon choix »« François Villeroy de Galhau a toutes les qualités requises, soutient-il, une extraordinaire droiture, une grande intégrité morale, des compétences techniques, le sens de l’Etat et du service public, qu’il a servi pendant vingt ans. Il a honoré la fonction publique. C’est l’archétype même du haut fonctionnaire que le reste du monde nous envie. »
Pour l’ex-banquier central, les opposants à sa nomination commettent « de lourdes erreurs de raisonnement », se trompant « sur le fonctionnement institutionnel, sur le job de gouverneur de Banque centrale et sur la personne ».
« La responsabilité du contrôle prudentiel qui exposerait un gouverneur peu scrupuleux à des conflits d’intérêt a disparu. Le job a été transféré à Francfort », explique notamment Michel Camdessus.
De son côté, Nicole Notat, présidente-fondatrice de Vigeo [OB : et présidente du club Le Siècle aussi, hein...], société spécialisée dans la notation de la responsabilité sociale des organisations, apporte son soutien à la candidature de l’ex-collaborateur de DSK : « Il est légitime que les gens se posent des questions. Mais il n’y a pas d’opposition de principe à cette nomination, estime-t-elle. ConnaissantFrançois Villeroy de Galhau, je n’imagine pas un seul instant qu’il n’ait pas bordé la question de son indépendance. Il se fera fort de démontrer qu’il est libre d’intérêts. Je l’ai vu faire au ministère de l’économie puis chez BNP Paribas où il a donné corps au concept de banque responsable, sur l’octroi de crédits ou la gestion des ressources humaines. Il a l’éthique chevillée au corps. »
[AH AH AH AH AH AH AH AH AH AH. Façon "Les yeux dans les yeux, je n'ai pas de compte en Suisse"...]
Le « verdict » sera rendu le 29 septembre.
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Hallucinant, une député européenne centriste le défend maintenant !

Villeroy de Galhau et l’influence européenne de la France

Goulard Sylvie, député européenne (ADLE), Les Echos, 17/09
Haro sur François Villeroy de Galhau, inspecteur des finances, ancien dirigeant de BNP Paribas, candidat au poste de gouverneur de la Banque de France ! Des économistes, des élus crient au conflit d’intérêts. Vu de Bruxelles, le débat a quelque chose de consternant.
A quoi sert, en 2015, la Banque de France ? Elle ne bat plus monnaie, elle ne supervise plus les banques nationales. L’une des missions cruciales de son gouverneur est de siéger au conseil de la Banque centrale européenne (BCE). L’expérience des institutions européennes et des rouages de l’Etat, une voix forte, voilà les qualités requises pour la diriger. Bien des détracteurs de M. Villeroy de Galhau sont les premiers à demander un contrepoids à l’Allemagne et à ses « dogmes monétaires ». Face au puissant président de la Bundesbank, Villeroy de Galhau, excellent germaniste, bon connaisseur de l’Italie, serait un interlocuteur solide. Sa conscience sociale n’est pas non plus à prouver.
Est-il gênant d’avoir été banquier pendant quelques années ? Face à la puissance de la finance, la naïveté n’est pas de mise, mais c’est un organisme européen dont le siège est à Francfort qui supervise le secteur bancaire. Quand nous avons auditionné Mario Draghi en 2011 au Parlement européen, nous avons pesé le pour et le contre, compte tenu de son expérience chez Goldman Sachs. Une partie de la gauche française mobilisée contre Villeroy de Galhau porte Mario Draghi aux nues pour sa politique monétaire inventive et son défi au marché de l’été 2012. C’est pourtant sa connaissance fine des marchés anglo-saxons qui explique en partie son succès. Si les individus dotés d’une expérience pratique sont systématiquement écartés, l’Eurosystème sera encore plus perçu comme technocratique, coupé du réel. En outre, les enjeux financiers sont planétaires. Avoir vécu de l’intérieur les vicissitudes d’un groupe européen global peut être un atout pour riposter par exemple à l’extraterritorialité des lois américaines.
Quelle extraterritorialité ??? Bientôt ça va êtres les USA qui sont coupables… Si tu utilises le dollar, tu respectes les lois américaines, surtout quand on t’a prévenue hein, point barre.
Peut-on être indépendant quand on a été dans le secteur privé ? L’intégrité, essentielle, exige un cloisonnement étanche entre passé et présent. Mais l’intéressé a publiquement renoncé à plus de 1 million d’euros de rémunérations différées. En poussant l’acharnement, il est à craindre que la France ne devienne une société de suspicion, dépourvue de passerelles entre sphère publique et entreprises privées.
Un académique ferait-il mieux l’affaire ? Plusieurs banques centrales du monde sont ou ont été, dirigées par des économistes. Le métier requiert une expertise, mais ce n’est pas la seule qualité requise. Les économistes ne sont pas infaillibles, comme la crise l’a prouvé. La controverse en cours reflète une France cloisonnée où chacun prêche pour sa paroisse alors que les étiquettes devraient moins compter que les vertus individuelles.
La nomination va suivre son cours. M. Villeroy de Galhau sera auditionné puis le Parlement français tranchera. Je regrette que la question importante de la parité hommes-femmes ait été évacuée alors même que la domination masculine reste, hélas ! l’un des traits de la finance.
énorme – tu m’étonnes, c’est le problème central ça… Un quota pour les dévastés capillaires aussi ?
La France peut faire en sorte que deux hommes de talent, aux profils différents, siègent au Conseil des gouverneurs de la BCE, l’un comme membre du directoire, très apprécié, Benoît Coeuré, nommé en 2011 pour un mandat de huit ans assurant son indépendance, l’autre comme gouverneur de la Banque de France. La France et l’UE ont tout à perdre à opposer deux personnes de cette qualité. Il y a quelque paradoxe à se plaindre de la perte d’influence de notre pays et à gâcher la plus précieuse de ses ressources, la ressource humaine.
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Source : Le Nouvel économiste, 23/09/2015

Ma très chère banque

Banque de France : comment bien choisir un gouverneur ?

Réponse à Sylvie Goulard, parlementaire européenne, qui soutient la candidature de M. de Galhau à la tête de la Banque de France. Une simple querelle de chapelles franco-française, vraiment ?
Michel Crinetz, ancien superviseur financier & Philippe Lamberts , membre de la commission économique et monétaire du Parlement européen
Dans une tribune publiée le 17 septembre par ‘Les Échos’, la parlementaire libérale européenne Sylvie Goulard s’est dite consternée, “vu de Bruxelles”, par une lettre ouverte publiée deux jours avant dans ‘Le Monde’, contestant pour conflit d’intérêts la nomination de François Villeroy de Galhau, banquier à la BNP, comme gouverneur de la Banque de France : “La controverse en cours reflète une France cloisonnée où chacun prêche pour sa paroisse”.
Il aura échappé à son attention que la lettre ouverte est co-signée par un autre député européen, non français, qui voit aussi les choses “de Bruxelles”, et qui est en outre membre de la commission économique et monétaire.
La lettre ouverte ne prêchait pour aucune “paroisse”, mais soulevait seulement un aveuglant problème de conflit d’intérêts, que Mme Goulard minimise sans vraiment argumenter.
“Face à la puissance de la finance, la naïveté n’est pas de mise” écrit-elle ; c’est bien ce qui préoccupe les signataires de la lettre.
““Face à la puissance de la finance, la naïveté n’est pas de mise” écrit-elle ; c’est bien ce qui préoccupe les signataires de la lettre.”
Elle prête à tort à ces signataires l’attente d’un contrepoids à l’Allemagne et à ses “dogmes monétaires”, comme s’il était au pouvoir du conseil de la BCE de modifier les traités européens. Pour ce faire, elle nous révèle que le candidat officiel est “excellent germaniste, bon connaisseur de l’Italie”, comme si des conversations en italien et en allemand allaient faire progresser son point de vue.
Les discussions monétaires se tiennent en anglais et sont très techniques. Elle ne se demande pas si M. de Galhau, ancien directeur des impôts, a des compétences en matière monétaire ; du reste, comment sait-elle qu’il s’opposera aux “dogmes monétaires” de l’Allemagne ? En fait, personne n’en sait rien, l’intéressé ayant protesté de son désintéressement, mais fait état ni de ses compétences, ni de ses opinions en matière monétaire : peut-être est-il d’accord avec les idées allemandes ?
Elle vante “l’expérience pratique” de M. de Galhau, sans préciser qu’il était à la BNP responsable des marchés de particuliers, plutôt éloigné donc des problèmes de politique monétaire.
Enfin, Mme Goulard omet de signaler l’influence importante qu’aura le nouveau gouverneur en matière de supervision des banques (et des assurances), tant en France où il préside les collèges de supervision et de résolution, qu’à la BCE, où il sera un membre éminent de la supervision unique de la zone euro, alors que, là encore, rien dans son cursus professionnel ne l’a préparé à ces tâches de supervision devenues de plus en plus complexes ; sachant que cette supervision n’a été transférée à la BCE que partiellement, et en étroite collaboration avec les superviseurs nationaux.
À ce titre, il aurait à se prononcer de manière déterminante, d’une part sur la constatation et la sanction d’éventuelles fautes commises par son ancienne banque, en transmettant ou non les dossiers à la commission des sanctions, d’autre part sur les modalités de son éventuel sauvetage par des fonds publics, la directive européenne sur la résolution des banques instaurant une collaboration étroite entre les autorités nationales et européennes.
Une simple querelle de chapelles franco-française, vraiment ?
Espérons que les parlementaires français, décideurs le 29 septembre et en dernier ressort de cette nomination, en pèseront les différents aspects de manière plus approfondie et responsable que leur consœur bruxelloise…
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Source : Le Monde, 29/09/2015

Banque de France : François Villeroy de Galhau reçoit l’aval du Parlement

Comme une lettre à la poste. Ou presque. Par 34 voix pour, 8 contre et 1 vote blanc (43 votants), les députés membres de la Commission des finances ont approuvé la nomination de François Villeroy de Galhau à la tête de la Banque de France, mardi 29 septembre en fin d’après-midi, après l’avoir auditionné pendant près de deux heures.
Leurs homologues du Sénat ont également massivement accordé leur confiance au candidat choisi par François Hollande pour diriger la prestigieuse institution financière publique, en remplacement de Christian Noyer, partant le 31 octobre. Les sénateurs ont soutenu sa candidature à raison de 25 voix pour et 5 contre (30 votants), levant définitivement le suspense autour d’un choix très discuté ces dernières semaines.
La voie est donc désormais libre pour M. Villeroy de Galhau, ancien haut fonctionnaire proche de la gauche passé au privé depuis 2003, et reconverti en banquier chez BNP Paribas. Sa nomination en conseil des ministres devrait intervenir très rapidement.
Toutefois, si les parlementaires l’ont largement adoubé, plusieurs d’entre eux – à gauche, notamment dans le camp des frondeurs, et à droite –, n’en ont pas moins longuement questionné l’impétrant sur sur son passé récent de banquier chez BNP Paribas (pendant douze ans) et le risque de conflits d’intérêts avec ses futures responsabilités publiques.
Un risque qu’avaient auparavant pointé un collectif d’économistes, dans une tribune « anti-Villeroy » publiée le 15 septembre, arguant que la Banque de France exerce la tutelle du secteur bancaire, conjointement avec la Banque centrale européenne sise à Francfort et chargée depuis novembre 2014 de la supervision des principales banques de la zone euro.
Ouvrant le bal à l’Assemblée nationale, Hervé Mariton a lancé la première pique. Le député de la Drôme (Les Républicains) a rappelé que la mission sur le financement de l’économie confiée à M. Villeroy de Galhau par Matignon en avril, après sa démission de BNP Paribas, avait été conçue comme un « sas de décontamination », selon l’expression alors employée dans les coulisses du pouvoir« S’il y a sas, c’est qu’il y a question», a suggéré avec ironie M. Mariton, déclenchant l’hilarité sur les bancs : « non, contamination ! »
« Comment réagirez-vous si se pose un jour [à Francfort] le problème de la résolution [intervention publique avant la faillite d’une banque] de BNP Paribas ou plus encore, d’un concurrent de BNP Paribas ? », l’a interpellé plus directement Karine Berger, député socialiste des Hautes-Alpes. Avant d’oser cette métaphore : « De même qu’on ne nomme pas les torreros à la commission de protection des animaux, il eut mieux valu vous proposer un poste à la BEI [Banque européenne d’investissement] ou au FMI (Fonds monétaire international)… »
De leur côté, reconnaissant à M. Villeroy de Galhau, comme l’ensemble des députés, d’indiscutables compétences et une probité jamais contestée par le passé, mais relevant à leur tour le danger du conflit d’intérêt, l’écologiste Eva Sas (Essonne) et l’élu communiste Nicolas Sansu (Cher) ont insisté sur la nécessité d’obtenir des assurances.
« Nous députés devons prendre toutes les garanties, a ainsi déclaré Mme Sas. Il y a une grande crise de confiance des citoyens envers les dirigeants et il n’est pas possible d’avoir des doutes sur les instances de contrôle et de régulation des banques ». « Aux Etats-Unis, le sas de décontamination dure dix ans et en Angleterre, neuf. Pas six mois ! », a ajouté M. Sansu.
Droit dans ses bottes, l’air serein dans une ambiance toujours restée bienveillante en dépit des mises en garde, M. Villeroy de Galhau a répondu point par point. Et donné des gages pour l’avenir. « J’ai mes limites comme chacun, mais je suis un homme libre et je suis un homme droita d’abord dit l’ex-directeur général délégué de BNP Paribas.
[AH AH AH AH AH AH AH AH AH AH]
Je déciderai en fonction de ce que je crois bon pour mon pays et l’économie. » « L’indépendance, ce sont des règles mais aussi un caractère et une éthique, a-t-il précisé. Le service public, ce sont mes tripes et mon engagement ».
Puis ce vieux compagnon de route de la gauche – qui fut notamment directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn à Bercy –, a multiplié les engagements envers le Parlement. Promettant en particulier de s’abstenir de tout vote concernant de près ou de loin BNP Paribas d’ici à mai 2017, soit pendant une période de deux ans après son départ de la banque.
« Je me déporterai » pour toute décision concernant la banque, a-t-il réaffirmé. De même si une affaire semblable au contentieux qui a récemment opposé BNP Paribas à la justice américaine se reproduisait. « Si par extraordinaire un événement de ce type devait intervenir d’ici à mai 2017, je ne m’en occuperai pas », a-t-il ainsi assuré.
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Face à ce gros gros gros Bullshit, l’intègre Jean-Michel Naulot (lu plusieurs fois sur ce site) a pris la plume…
Source : Le nouvel économiste, 23/09/2015

Vous avez dit régulation ?

De l’opportunité de nommer un dirigeant de banque à la tête de la Banque de France

La nomination d’un banquier à cette fonction serait une première depuis la Libération.
Banque de France
Jean-Michel Naulot, ancien membre du collège de l’Autorité des marchés financiers (AMF)
Le 29 septembre, les Commissions des finances de l’Assemblée nationale et du Sénat vont émettre un avis sur la désignation par le président de la République de François Villeroy de Galhau, ancien dirigeant de la première banque française, au poste de gouverneur de la Banque de France. Compte tenu de la place prise par le débat sur la finance depuis la dernière crise, nos concitoyens attendent avec intérêt la position des parlementaires.
La nomination d’un banquier à cette fonction serait une première depuis la Libération. Il est arrivé qu’un gouverneur fasse carrière dans la banque après avoir dirigé l’institution mais, dans ce sens, cela ne s’est jamais vu. La vigilance dans les nominations semblait pourtant aller de soi après une crise financière dont on mesure encore aujourd’hui les effets délétères : 40 % des aides aux banques européennes non remboursées selon la BCE, dette publique très élevée, croissance anémique, chômage record. Nos concitoyens savent que cette crise s’est expliquée par une insuffisance de la régulation et une trop grande complaisance à l’égard de la finance.
“La vigilance dans les nominations semblait pourtant aller de soi après une crise financière dont on mesure encore aujourd’hui les effets délétères”
C’est pour cette raison que depuis les années 50, les Américains s’interdisent de nommer un dirigeant de banque à la tête de la banque centrale américaine. Les années 1920 avaient en effet montré comment la nomination de banquiers d’affaires à la tête de la Federal Reserve Bank of New York avait pu conduire à des dérives mortelles pour l’économie mondiale. Certains ont fait valoir ces jours-ci que la présidence de la Banque centrale européenne est assurée par un ancien banquier, et qu’il en est de même à la tête de la banque centrale d’Angleterre. Cette évolution récente est regrettable, mais on remarquera tout de même que la première nomination est intervenue après un “sas” de six ans entre le départ de la banque et la nomination, et la seconde après un “sas” de neuf ans, pas de six mois.
Au-delà du problème que peut poser la nomination d’un dirigeant de banque en termes d’opportunité et de message adressé à nos concitoyens au lendemain d’une crise financière d’une extrême gravité, on doit naturellement s’interroger sur le risque de conflit d’intérêts. Pour les décisions susceptibles d’intervenir dans le cadre de dossiers individuels, la question ne se pose pas car la règle du déport s’applique au moment de ces délibérations. En revanche, la question se pose en ce qui concerne les missions générales de la Banque de France en matière de supervision et de régulation.
Contrairement à ce qui est dit parfois, la mise en place du Mécanisme de supervision unique des banques de la zone euro (MSU) ne s’est pas traduite pour les banques dites systémiques par un transfert pur et simple de la mission de surveillance à Francfort. Cette mission est partagée avec les banques centrales. L’actuel gouverneur Christian Noyer considère que la surveillance des grandes banques françaises est assurée de manière conjointe : “La BCE assure avec l’assistance des autorités nationales de supervision le contrôle prudentiel d’environ 120 groupes bancaires de la zone euro, dont dix groupes français”. La supervision de la BCE s’opère “au sein d’équipes conjointes de contrôle” (“Joint Supervisory Teams”) et la Banque de France siège au Conseil de surveillance du Mécanisme de Supervision Unique des banques de la zone euro.

Gouverneur à vocation multiple

Comme gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer préside ainsi l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) qui est en charge de la surveillance des banques et des assurances, ainsi que du traitement de leurs défaillances. L’ACPR précise sur son site qu’en 2014, “elle a confirmé son rôle actif et son influence dans le mécanisme de supervision unique, que ce soit dans le cadre des échanges avec les services de la BCE ou des discussions au sein du Conseil de surveillance prudentielle”. Elle ajoute : “Cette capacité d’influence passe bien sûr par un travail préparatoire important qui a nécessité la création d’un service de coordination ad hoc au sein de la direction des Affaires internationales de l’ACPR, mais aussi par des échanges bilatéraux avec les autres autorités nationales”.
L’ACPR participe par ailleurs très activement aux travaux du Comité de Bâle qui prépare la régulation prudentielle internationale, notamment pour le calcul des exigences de fonds propres des banques, la définition du ratio de levier et des ratios de liquidité, les règles applicables aux bonus, les règles applicables aux portefeuilles de trading, les normes comptables, les règles particulières applicables aux banques systémiques. En 2014, l’ACPR a participé à plus de 250 groupes de travail internationaux.
“La Banque de France joue donc un rôle considérable dans la surveillance des banques françaises, grandes ou petites, dans la promotion de la gouvernance internationale et dans l’encadrement de la finance”
Enfin, la Banque de France joue un rôle très actif dans plusieurs institutions internationales qui sont en charge de la régulation de la finance mondiale : le G20 des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales, le Conseil de stabilité financière auquel le G20 a délégué les travaux en matière bancaire et financière, et la Banque des règlements internationaux. La BRI, qui coordonne l’action d’une soixantaine de banques centrales, héberge le Comité de Bâle qui définit les règles prudentielles. Christian Noyer présidait la BRI depuis 2010.
À travers toutes ces fonctions, la Banque de France joue donc un rôle considérable dans la surveillance des banques françaises, grandes ou petites, dans la promotion de la gouvernance internationale et dans l’encadrement de la finance. La rigueur des règles qui s’appliqueront aux banques dépend en grande partie de la fermeté qui sera mise en œuvre ou non dans toutes ces instances. Dans ces conditions, la nomination d’un dirigeant de la première banque française à la tête de la Banque de France est-elle opportune ? Ne va-t-elle pas créer un conflit d’intérêts ? Le débat est pour le moins légitime, et il appartient à nos parlementaires de prendre leurs responsabilités.
ÉPILOGUE avec Henri Guillemin :

13 réponses à [BNP] Il y a quelque chose de pourri au Royaume de Hollande

Commentaires recommandés....


Renaud 2Le 30 septembre 2015 à 08h33
Nicole Notat, à la tête du club Le Siècle, nous promet que ce monsieur : “a l’éthique chevillée au corps.” Nous voilà rassurés…

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