Affaire Karachi : les cas de Balladur et Léotard transmis à la Cour de justice de la République
L'enquête concerne le financement de la campagne d'Edouard Balladur en 1995.
L'enquête sur le volet financier de l'affaire
Karachi se rapproche encore d'un transfert vers la Cour de
justice de la République (CJR). Mercredi 26 mars, le procureur général près de
la Cour de cassation a demandé à cette cour spéciale, la seule habilitée
à enquêter et à juger des faits commis par des ministres dans l'exercice
de leur fonction, de rendre son avis sur l'ouverture d'une enquête visant
l'ex-Premier ministre Edouard Balladur et l'ex-ministre de la Défense François
Léotard.
Concrètement, la commission des requêtes de la
CJR doit désormais dire si oui non elle ouvrira des investigations sur ce
dossier complexe, autrefois entre les mains de juges du pôle financier.
Des soupçons de financement illégal pèsent sur la campagne
présidentielle d'Edouard Balladur en 1995. Son ministre de la Défense fait
l'objet d'une enquête préliminaire pour "faux
témoignage". Elle a été ouverte début août 2013, après la plainte déposée
fin juin par l'avocat Olivier Morice, au nom des proches de victimes
de l'attentat de Karachi.
Les juges
estiment avoir accumulé assez d'éléments
Cette demande constitue une nouvelle étape vers un éventuel
transfert du dossier à la CJR. Considérant avoir accumulé suffisamment
d'indices graves et concordants contre Edouard Balladur et
François Léotard, sur les dessous de
plusieurs contrats d'armementpassés dans les années 1990, les
juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire avaient
demandé au parquet de rendre un avis sur une éventuelle saisine de la CJR
pour les ministres impliqués. Cette demande avait été effectuée le 16 décembre
2013.
Quelques semaines plus tard, le 13 janvier, le parquet de Paris a estimé à son
tour que la CJR était compétente pour juger les anciens ministres et mener les
investigations susceptibles de conduire à une mise en cause des
ex-ministres.
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