Valls pourrait faire de l'ombre au président, estiment nombre d'éditorialistes
Par AFP | AFPAFP/AFP/Archives - Francois Hollande, Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls le 12 juin 2013 sur le perron de l'Elysée à Paris
Pour
nombre d'éditorialistes mardi, François
Hollande a tranché en
"chef", prenant le risque de Manuel Valls à Matignon où celui-ci pourrait se
"rocardiser", à moins qu'il ne fasse de l'ombre au président.
"Le Président a
tranché comme un chef", admet Eric Decouty dans Libération, tout en
estimant qu'à "trois ans de la présidentielle, le chef de l?Etat n?aura
pas d?autre joker."
"Valls risque-t-il
d'être rocardisé?" se demande Patrice Chabanet (Le Journal de la
Haute-Marne) qui note que "c'est le prix à payer pour ne pas attendre
l'échéance présidentielle de 2022."
"François Hollande
vient de tuer son meilleur ennemi", et "nous repasse le film de
Mitterrand qui étouffe le populaire Rocard à partir de 1988", pense Yann
Marec du Midi Libre.
" Manuel Valls est
un risque parce qu?il n?est pas certain qu?il réussisse à redresser le
pays" avance Cécile Cornudet dans Les Echos, "le pire, c?est qu?il
est aussi un risque s?il réussit trop bien", ajoute-t-elle.
Bruno Dive dans
Sud-Ouest trouve aussi que le chef de l'Etat s'est "inspiré de son mentor
socialiste, François Mitterrand", il estime également qu'il prend un vrai
risque : "Ou Valls réussit et il devient un rival sérieux pour le
président dans la perspective de 2017 ; ou il échoue et c?est le quinquennat
qui part à vau l?eau".
"En cas de
réussite, le chef de l?État tirera les marrons du feu en 2017. En cas d?échec,
il aura éliminé son principal concurrent à gauche, immolé comme son
prédécesseur", pense aussi Raymond Couraud de L?Alsace.
"Valls se souvient
que Mitterrand nomma, en 1988, son rival, Rocard, à Matignon pour "lever
l'hypothèque Rocard". Mais il se croit plus malin", affirme Christine
Clerc dans Le Télégramme.
"Un bail à
Matignon (...) n'est pas le plus sûr moyen de préparer 2017", reconnaît
Michel Urvoy de Ouest-France, tout en soulignant que "pour François
Hollande, ce peut-être le moyen de mieux éroder la popularité d?un concurrent
possible."
"D?autres
socialistes s?inquiètent surtout de la popularité arrogante de l?ancien
ministre de l?Intérieur qui pourrait rapidement faire beaucoup d?ombre au
président", trouve Christophe Hérigault (La Nouvelle République du
Centre-ouest)
Un président qui a
tranché dans le vif juge François Ernenwein dans La Croix : "A cette
question brutale d?un changement de politique, François Hollande a donné une
réponse nette" en nommant Manuel Valls.
"C?est un peu
comme lorsqu?on appelle police secours. Il y avait urgence, il fallait frapper
vite et fort. Ce sera Manuel Valls", commente Jean-Claude Souléry (La
Dépêche du Midi).
Dans L'Humanité,
Patrick Apel-Muller regrette que l'arrivée de Valls "confirme que François
Hollande est malentendant, voire sourd au pays" et prévient que "le
choix de Manuel Valls rassure la droite, inquiète la gauche et froisse des
écologistes qui auront attendu cet ultime épisode pour prendre leurs distances.
L'arrivée de Manuel
Valls à Matignon rappelle un ancien Premier ministre à Paul-Henri du Limbert du
Figaro, mais... pas Rocard.
"On pense à
Mitterrand répondant à Chaban-Delmas après son discours sur la Nouvelle Société
: "Quand je vous regarde, je ne doute pas de votre sincérité, mais quand
je regarde votre majorité, je doute de votre réussite"" avait-il dit.
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